Persona 4 Dancing All Night

Persona 4 Dancing All Night

Persona 4, le célèbre opus de la non moins connue licence Shin Megami Tensei se décline petit à petit dans différents registres. Ainsi, après avoir vu sortir le jeu de baston (non sans larmes de rage pour les européens, après une sortie retardée de plus d’un an) Persona 4 Arena, très vite suivi de Persona 4 Arena Ultimax (une version plus développée de P4A), c’est au tour du jeu de danse/rythme de se faire plaisir avec Persona 4 Dancing All Night. Le jeu musical est-il à la hauteur du jeu de rôles et de son cousin le jeu de baston?

Ceux qui ont fait Persona 4 se souviennent très certainement de sa bande-son unique. En effet, la bande-son du jeu de rôles tranchait quelque peu avec les bandes-son « traditionnelles » que nous pouvons retrouver dans différents jeux de rôles. En effet, l’OST de P4 est principalement axée Pop-Rock, et en anglais s’il vous plaît, n’en déplaise aux otakus profonds. Persona 4 Dancing All night reprend donc les principaux morceaux pour en faire un jeu de rythme/danse.

party

Le party que vous connaissez, ou pas encore.

Le jeu est assez simple à aborder en termes de mécaniques de jeu : trois directions (bas, gauche et haut) sur la croix directionnelle et trois boutons (triangle, rond et croix) sur lesquels il faudra presser au bon moment. En dehors de cela, un stick analogique à actionner quand un cercle bleu vient toucher votre cercle jaune pour activer un scratch familial. Et voilà, dit comme cela, cela semble simple, voire enfantin, mais ça ne l’est pas tant que cela, voire pas du tout. En effet, le joueur devra clairement « rentrer » dans le jeu et son système, ainsi que développer de bonnes compétences en termes de vision périphérique car il n’est pas fort aisé de tout percevoir à la fois et de s’y adapter. Sans ce skill « vision périphérique » le joueur verra probablement ses looongs combos se faire anéantir par une note « qui traîne », il y a de quoi rager, franchement. Le fait que chaque « signe » soit de la même couleur n’aidera clairement pas le joueur et cet aspect rajoute une réelle difficulté au soft, forçant donc ce dernier à prendre du temps pour voir et distinguer chaque signe.

P4DAN2

Les symboles ainsi que les icônes de touches à actionner auraient pu être colorées pour faciliter le gameplay et la prise de décision…

Si le gameplay fait clairement ses preuves, le joueur sera peut-être en reste quant à la playlist du soft. Une petite vingtaine seulement de morceaux disponibles ! Cela fait un peu court pour un jeu musical. On est en tout cas bien loin de la surabondance d’un Theathrythm Final Fantasy Curtain Call. Cela constitue la véritable faiblesse du jeu. En effet, en dehors de cet accroc, le jeu se révèle très plaisant et fluide surtout. Là où un Hatsune Miku : Project Diva F plafonne parfois avec 30 fps sur la portable de Sony, Persona 4 Dancing All Night ne souffre d’aucun ralentissement, jamais.

Un autre regret notoire tient au fait que chaque morceau correspond à un personnage de la licence. Or le joueur aura forcément envie d’interpréter toutes les danses avec Chie Satonaka par exemple (pour ne citer qu’elle) ! Eh bien non, ce n’est pas prévu, au plus grand regret du fan moyen qui ne pourra faire réellement disparaître l’amertume qu’il ressentira en découvrant ce manque. Qu’à cela ne tienne, un fan ne s’arrête pas sur ce genre de choses.

Le soft compense bien ces petits manques par le mode histoire par exemple. Celui-ci est très (très, très) développé, à l’image du jeu de rôles ainsi que du jeu de baston de la licence. Peut-être sera-ce trop pour certains ? En tout cas, l’humour présent, l’intrigue ainsi que la rédaction de tout ceci tiendra sans peine le joueur qui saura prendre le temps de lire une histoire qui tient plus du Visual Novel qu’à autre chose. Attendez-vous donc à lire des demi-heures entières entre chaque morceau de musique ! Le scénario s’articule autour non plus d’une chaîne de TV qui, consultée à minuit, révèle différentes choses et « aspire » le spectateur dans un monde parallèle mais autour d’une chaîne internet cette fois. La clique habituelle se retrouve donc bien vite à enquêter autour de la disparition du groupe Kanami Kitchen, un groupe d’idols se préparant pour le festival qui aura lieu très bientôt et dans lequel Rise Kujikawa (la doll de la fine équipe du jeu de rôles) et toute la bande participeront. Nous n’irons pas plus loin dans la description du scénario afin de ne pas spoiler. Tout ceci n’est pas sans nous rappeler de très près l’intrigue de Persona 4 JDR se déroulant à Inaba et sa chaîne Mayonaka. Le contenu du jeu est assez étoffé, ainsi le joueur pourra acheter tout un tas de stuff qui boostera les performances lors des shows divers, ainsi que des costumes pour les membres du party etc. De quoi bien tenir en haleine les amateurs de high score qui n’auront pas peur de prendre du temps pour chipoter à tout cela et optimiser leur stuff pour faire péter le score et frimer devant leurs amis.

story

La bande à Kanami, les Kanami’s Kitchen.

Graphiquement, le jeu est plutôt joli et lumineux. Les chorégraphies sont bien animées, même si le joueur ne saura vraisemblablement pas réellement s’attarder sur cet aspect, tout pris qu’il sera à essayer de ne pas faillir. Car oui, le jeu est exigeant et ne fait pas beaucoup de cadeaux. Les graphismes sont très fins, et les extraits animés sont très jolis eux aussi, même si pas toujours très bien animés.

Au niveau sonore, le jeu aura tout intérêt à se jouer au casque, rendant un son nettement supérieur aux petits baffles de la console (portable oblige). Les morceaux choisis sont tous très bons, la qualité sonore est au rendez-vous. Seule la pauvreté de la playlist fait défaut à ce niveau, et il s’agit d’un bémol non négligeable pour ce genre de jeu, répétons-le.

Note

13/20

Persona 4 Dancing All Night n'est pas exempt de défauts, la diversité de la playlist en témoigne. Cela dit, le soft fera passer un très bon moment à tout fan de la licence qui se respecte. Le jeu ne semble s'adresser à personne d'autre pour être honnête. Les manques sont compensés par un mode histoire prolifique, un contenu in-game relativement impressionnant, des graphismes à couper le souffle et une fluidité à toute épreuve. Quelques éléments du gameplay auraient pu être plus travaillés comme associer une couleur à une touche par exemple. Si vous ne connaissez pas la licence, passez votre chemin et tournez vous vers un jeu de rythme plus développé dans ce sens. A contrario, si vous avez apprécié le jeu de rôles, sautez dessus, P4DAN ne manquera pas de vous replonger dans son univers si typique et qu'on apprécie tellement.

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