Dragon’s Dogma 2

Dragon’s Dogma 2

Plus d’une dizaine d’années ont passé depuis la sortie d’un premier épisode sur PS3 et Xbox 360 qui aura trouvé son public. À tel point qu’une version améliorée avait vu le jour sur la génération suivante de consoles, nommée Dark Arisen. Capcom ne pouvait décidément pas laisser passer l’occasion de ressortir l’Insurgé de son placard. Surtout que l’on peut constater un certain retour en force d’univers comme Donjons & Dragons (ce n’est pas Baldur’s Gate 3 qui me contredira).

Attention toutefois à ne pas mélanger les genres : si Dragon’s Dogma emprunte énormément de mécaniques propres à un jeu de rôle, il sera plus sage de le classer en tant qu’action-rpg, puisque le gameplay se veut plus nerveux/technique qu’un simple choix de capacité à lancer au tour par tour. Loin de moi l’idée de dénigrer les mécaniques qui évoquent les jeux sur table à grand renfort de lancers de dés (car j’en suis particulièrement fan), mais il est bon de rappeler que Dragon’s Dogma ne boxe pas dans la même catégorie que le jeu à succès de Larian Studios. Il n’y a donc pas de concurrence et si une des questions qui vous taraude est de savoir s’il vaut la peine « par rapport à l’autre », vous savez déjà que vous ne serez pas sur le même genre d’expérience, à part peut-être une rencontre avec un dragon !

Insurgé et Archimonarque

Avant toute chose, il est judicieux de rappeler que ce jeu est une suite qui campe ses bases dans un univers déjà bien installé. Si, comme moi, vous avez manqué l’épisode précédent, il vous faudra rattraper ce retard puisque l’histoire démarre sur les chapeaux de roues en supposant que vous connaissez déjà les tenants et les aboutissants de votre situation. Pas de panique cependant, le menu de personnage comporte un carnet qui consignera autant les informations des différents didacticiels que celles de l’univers ou des personnages rencontrés. Une fois de plus, vous êtes choisi par un dragon pour être l’Insurgé qui devra le battre (tout en volant votre cœur) et hériter alors du titre d’Archimonarque du Royaume de Vermund. Mais tout n’est pas aussi facile et vous entamerez votre aventure en tant qu’esclave tandis qu’un faux Insurgé a pris votre place.

Vous aurez la possibilité de créer votre personnage avec un éditeur très complet et permissif ou bien de choisir un avatar prédéterminé. Votre fuite de prison sera l’occasion de vous familiariser avec les commandes de base et celles du combat par des phases de didacticiel un peu gratuites mais intégrées dans le récit. Alors que le chantier où vous « travaillez » se fait attaquer, vous pourrez définir la classe de votre personnage. Si le choix est limité de prime abord, sachez que l’expérience vous amènera la possibilité de permuter vers une version avancée et par la suite hybride de chacune d’elles. Il vous sera possible à tout moment lors de l’aventure (mais quand même auprès du bon PNJ) de changer drastiquement de classe et évoluer dans votre nouveau choix. Pas de panique donc si vous n’aimez pas le gameplay de votre personnage. Chaque archétype propose une approche très différente des affrontements.

Après votre fuite, vous êtes directement reconnu comme l’Insurgé. Vous êtes alors invité à invoquer votre Pion principal, un personnage qui vous accompagnera lors de votre aventure et dont vous pourrez choisir la classe et l’équipement. Vous pourrez rapidement recruter deux Pions supplémentaires qui n’auront pas la même durée de vie dans votre équipe, puisque ceux-ci garderont leur classe actuelle et ne pourront pas évoluer. Cela vous laissera donc le choix de créer une équipe de quatre en fonction de vos besoins. Vous pourrez ainsi changer les Pions secondaires selon le niveau ou la spécialisation recherchée.

Ni Pion, ni mauvais

Cet opus se démarque de son prédécesseur et cela influera sur votre façon d’aborder l’exploration du monde ouvert divisé en deux royaumes, l’un plus que favorable à votre présence (Vermund), l’autre un peu moins (Battahl). Un imposteur a pris votre place d’Archimonarque et même si les nombreux PNJ que vous rencontrez au début de l’aventure le savent et vous aideront de leur mieux, il vous incombera de récupérer ce qui vous revient de droit en dévoilant le pot aux roses. Oubliez les voyages rapides illimités du premier épisode, poser un portacristal est fastidieux et limité, ce qui devra vous amener à considérer de nombreuses balades harassantes à travers la carte. Un système de chars à bœufs vous permet de voyager vers une destination unique. Vous ne pourrez donc pas choisir librement l’emplacement d’arrivée mais les principales villes sont desservies. Bonne alternative afin d’éviter de devoir se taper des allers-retours incessants, il reste toujours une chance que votre convoi soit attaqué pendant le voyage, ce qui vous obligera à le défendre pour continuer votre route. Une très bonne idée qui permettra aux joueurs d’avoir toujours quelque chose à faire quel que soit le moyen de déplacement choisi.

Une jauge d’endurance vous permettra de courir, de rester agrippé aux gros ennemis ou de lancer vos capacités spéciales, mais son épuisement vous handicapera fortement, attention donc à son utilisation judicieuse afin de ne pas se retrouver titubant aux pieds d’un ogre féroce. Votre maximum de vie aura tendance à baisser lui aussi plus vous vous baladerez et combattrez. Vous pourrez soit passer la nuit à l’auberge, dans une de vos maisons ou en campant au bord de feux de camp disséminés sur la carte (un conseil, achetez une tente avant d’essayer). Vous récupérerez alors toute votre vitalité pour vous relancer à l’aventure. Le jeu utilise donc des mécaniques très réalistes avec une certaine malléabilité sur le fond qui donne au final un bon équilibre entre vrai jeu de rôle et hack’n slash au système de combat plus léger.

Le bestiaire est varié et les différentes quêtes permettent de ne pas voir poindre trop vite la lassitude, surtout que le monde ouvert regorge de mauvaises rencontres à faire, de jour comme de nuit. De plus, les missions ne se contentent souvent pas de vous pointer un objectif ou un PNJ précis et vous devrez donc toujours bien réfléchir et vous renseigner avant de vous lancer. Beaucoup de moments feront appel à votre habileté dans des phases de plateformes malheureusement fastidieuses, la faute au moteur physique qui rend votre personnage aussi agile qu’un fer à repasser. Elles auront au moins le mérite de varier les approches ou de vous amener à découvrir des trésors intéressants. Les graphismes sont de qualité, on pourrait juste râler sur certains effets de sorts envahissants, une caméra un peu rigide et des pertes de framerate, limite obligatoire sur les jeux actuels sur console. Le tout reste agréable à jouer mais saura diviser les joueurs entre réalisme propre aux jeux de rôle et système de combat peut-être trop simpliste. Comme toujours, je vous laisse un extrait d’un live Twitch consacré au test du jeu pour avoir un aperçu de l’aventure.

Note

15/20

Un titre complet qui apporte une expérience équilibrée entre réalisme des jeux de rôle et action pure. Dragon's Dogma propose aussi un scénario qui vous invite à l'exploration dans un monde ouvert où il y a toujours quelque chose à faire. Sur le plan visuel, les graphismes élégants sont ternis par une technique et un moteur physique pas toujours au top. En somme, on ne retrouvera pas les frissons d'un Skyrim ou d'un Baldur's Gate, mais néanmoins une aventure dans un univers bien développé et intéressant à parcourir.

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