Akira Toriyama et le jeu vidéo

Akira Toriyama et le jeu vidéo

L’information est tombée ce vendredi 8 mars. Impossible de passer à coté tant l’œuvre du maître a complètement marqué la pop culture. Quand j’ai pu voir au réveil ce message envoyé par un membre de la rédaction, je ne voulais pas y croire. Je devais encore être en train de dormir et je faisais un mauvais rêve, c’était impossible autrement. Akira Toriyama, mangaka légendaire et papa du shonen ultime Dragon Ball, nous a quittés le 1er mars 2024 à l’âge de 68 ans. Un véritable choc pour la génération Club Dorothée et pour le monde du manga alors que Dragon Ball fêtera en novembre prochain les 40 ans de la publication de son premier chapitre.

Si le maître était principalement connu et reconnu pour Dragon Ball, il ne faut pas oublier les autres œuvres sur lesquelles il a pu travailler. Déjà, notre brave Gatchan me botterait hors de la rédaction à coups de pied au cul si je ne parlais pas du premier manga de Toriyama, Dr Slump. Publié entre 1980 et 1984 dans le Weekly Shonen Jump, ce manga relatant les aventures d’une enfant robot nommée Aralé (clin d’œil évident au Astro d’Osamu Tezuka) contenait déjà tout l’ADN du style Toriyama et posait les bases de ce qui deviendra Dragon Ball quand, en 1984, Akira Toriyama commencera à publier une nouvelle série se déroulant dans le même univers que Dr Slump. Inutile de vous refaire l’histoire, absolument tout le monde connait Son Goku et Dragon Ball, mais saviez-vous qu’Akira Toriyama avait aussi apporté sa patte dans le monde du jeu vidéo ?

Bien entendu, la touche Toriyama se retrouve dans les adaptations de Dragon Ball en jeu vidéo. Depuis la NES et jusqu’à nos jours, les aventures de Goku ont été transposées dans plus d’une cinquantaine de titres, souvent restés inédits au Japon. Si la baston prédomine dans ces adaptations, il existe également beaucoup de RPG proposant aux joueurs d’incarner les personnages du manga pour revivre leurs aventures, et les deux propositions sonnent comme une évidence. Que ce soit du jeu de combat traditionnel comme les Super Butoden et l’excellent Dragon Ball Fighterz ou du brawler en arène comme les Budokai Tenkaichi dont un quatrième opus est actuellement en développement chez Bandai Namco, les adaptations axées baston font la part belle à l’ère « Z » de Dragon Ball connue pour ses combats anthologiques et ses échelles de puissance dépassant largement les 9000 unités. Les adaptations typées RPG nous renvoient, quant à elles, plus au début du manga et à la jeunesse de Goku – et ce même quand elles traitent des aventures d’un Goku plus adulte à travers les évènements de DBZ – tant les premiers volumes de Dragon Ball invitent au voyage et à l’aventure avec une atmosphère définitivement « J-RPG » chaleureuse et envoutante. C’est bien simple, avant même l’apparition des premières adaptations RPG de Dragon Ball, son aura va fortement inspirer les développeurs de jeux de rôle japonais et il est facile de trouver des similitudes sous le prisme du shonen entre Dragon Ball et la plupart des J-RPG. Cette candeur similaire est d’ailleurs, pour la petite anecdote personnelle, la raison pour laquelle je m’enflamme autant devant un Final Fantasy, un Tales Of ou un Dragon Quest alors que des RPG plus occidentaux ont souvent tendance à me perdre et me laisser de marbre manette en main. Mais la patte Toriyama en jeu vidéo ne s’arrête pas aux adaptations de son manga !

Dès 1986, la même année où Dragon Ball a été adapté en série animée, la société Enix s’associe avec le mangaka pour qu’il s’occupe du chara design de leur nouveau jeu, un petit RPG pour la NES nommé Dragon Quest. Vous le savez, le jeu a rencontré un succès phare, inspirant notamment Squaresoft pour son Final Fantasy et entrainant dans son sillage plusieurs suites et spinoffs héritant tous du travail du mangaka à la patte si facilement identifiable. Et si Dragon Quest XII est actuellement en développement chez Square Enix, ça me fait quelque chose de réaliser en écrivant ces lignes que DQXII sera le dernier Dragon Quest sur lequel aura travaillé Toriyama.

En 1995, soit l’année où est sorti le dernier chapitre de Dragon Ball, Toriyama va à nouveau s’associer à Enix mais également à Square pour signer le chara-design d’un RPG produit conjointement par Yuji Horii (Dragon Quest) et Hironobu Sakaguchi (Final Fantasy) et devenu directement mythique : Chrono Trigger sur Super Nintendo ! Le jeu sera porté quelques années plus tard sur Playstation dans une version étoffée de cinématiques réalisées par la Toei Animation Company, studio d’animation derrière Dragon Ball et Dragon Ball Z bien entendu.

Toujours sur Playstation et toujours chez Squaresoft, Akira Toriyama va signer le chara design de la série de jeux de combat Tobal. Chaque personnage transpire le style Toriyama par tous les pores… Du moins sur les artworks, la modélisation en 3D des personnages ne rendant pas toujours justice au style du maître !

En 2006, Hironobu Sakaguchi et Akira Toriyama collaborent à nouveau sur un RPG qui sortira en exclusivité sur Xbox 360 : Blue Dragon. Malheureusement, le jeu n’aura pas marqué autant les esprits que Chrono Trigger et ce, malgré sa série animée et ses spinoffs sur DS tentant d’instaurer Blue Dragon comme nouvelle licence destinée à durer.

Au mois d’avril prochain, nous pourrons découvrir Sand Land sur consoles et PC. Cet Action-RPG produit par Bandai Namco est une adaptation du manga éponyme qu’a sorti Akira Toriyama en 2000. Encore plus depuis aujourd’hui et la triste nouvelle de sa disparition, je me réjouis de jouer à Sand Land dans l’espoir de vivre une aventure comme le maître en avait le secret, tant la vibe Dragon Ball – ou devrais-je plutôt dire la touche Toriyama – se dégage des trailers du jeu.

Arigato Gozaimasu Toriyama Sama !

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