Dossier Star Wars : l’ère de la prélogie

Dossier Star Wars : l’ère de la prélogie

« Ça c’est ce que j’appelle une course de modules ! »

Anakin Skywalker, la Menace Fantôme

La série des Rogue Squadron – spinoff Battle For Naboo inclus – étant une exclusivité Nintendo sur consoles de salon, l’arrivée de Star Wars : Starfighter sur toutes les plateformes, à l’exception justement de la Gamecube en 2001, n’aura pas manqué de marquer les fans de la licence n’ayant pas accès à la série de Factor 5. Développé en interne par Lucasarts, Starfighter s’inspire aussi bien du gameplay arcade des Rogue que de la liberté de mouvement des simulations de Totally Games et nous invite, tout comme Battle For Naboo, à prendre les commandes du chasseur N1 – dans une expérience garantie 100% aérienne cette fois ci. En résulte un titre aussi accessible que les Rogue Squadron mais dans lequel il nous est donné un contrôle total sur notre chasseur jusqu’à la gestion de l’assiette avec la possibilité, comme dans X-Wing Alliance, de partir à tout moment en tonneau. Également hérité des X-Wing, compte tenu de la très forte emphase du jeu sur la relative liberté de ses niveaux, un système de verrouillage des chasseurs ennemis afin de connaître à tout moment la position du vaisseau ciblé sans devoir l’avoir dans notre ligne de mire.

L’expérience est très scénarisée et son histoire gravite autour de celle de la Menace Fantôme. Comme dans Battle For Naboo, un jeu avec lequel il est très difficile de ne pas comparer Starfighter, nous allons vivre le conflit secouant la pacifique planète Naboo d’un tout autre point de vue en incarnant Rhys Dallows, jeune pilote de l’escadrille royale Nubienne, mais aussi Vana Sage et Nym, respectivement mercenaire et pirate de l’espace, possédant chacun leur propre vaisseau que l’on mettra à profit dans diverses missions aux objectifs variés très largement inspirés des jeux Factor 5. Bien que globalement moins prenant qu’un Rogue Squadron, Starfighter reste un très bon titre et incarne une belle alternative ; il en reprend par ailleurs le système de médailles et de contenu bonus à débloquer. En plus des versions Playstation 2 et PC, le jeu est ressorti sur Xbox dans une édition spéciale agrémentée de contenu supplémentaire, ainsi que sur borne d’arcade en 2003, un portage confié à Tsunami Visual Technologies.

Une suite à Starfighter verra le jour en 2002 et sortira sur Playstation 2 et Xbox, peu avant la sortie de l’Attaque des Clones en salles. C’est bien simple, on prend les mêmes et on recommence, en se concentrant cette fois-ci non pas sur l’épisode 1, mais sur le nouveau film. Le chasseur N1 laisse ici sa place au Delta 7, un chasseur monoplace utilisé par les Jedi en mission pour la République, et donne son nom à cette suite : Jedi Starfighter. Nous y incarnons la chevalier Jedi Adi Gallia lors d’évènements qui gravitent autour de l’intrigue de l’épisode 2, dans une aventure où Nym et son bombardier feront leur grand retour. La principale nouveauté de cet opus, Jedi oblige, est l’apparition des pouvoirs de la Force. Concrètement, plutôt que d’être équipé d’armes secondaires telles que des torpilles à proton, le Delta 7 et sa Jedi de pilote permettent aux joueurs d’utiliser la Force pour influencer le cours de la bataille grâce à divers pouvoirs aux effets un rien craqués : bouclier d’énergie pour protéger notre vaisseau, faculté d’embrouiller l’esprit d’un pilote adverse pour déstabiliser son chasseur ou encore des éclairs d’énergie que n’aurait pas reniés un seigneur Sith, le résultat final nous sort un peu du délire et on aura vite fait de ne plus y recourir pour se concentrer sur l’intensité des dogfights. Comme son prédécesseur, Jedi Starfighter permet de débloquer de nombreux niveaux et vaisseaux bonus, dont la canonnière Républicaine et le Slave One de Jango Fett, des vaisseaux au cœur de l’Attaque des Clones, mais aussi de bons vieux X-Wing et chasseurs TIE !

Peut-être parce que la série des Rogue Squadron reste une exclusivité Nintendo, ni Starfighter ni sa suite ne verront le jour sur Gamecube. Ce n’est pas le cas du prochain jeu qui nous intéresse, Star Wars : The Clone Wars, sorti en 2002 sur Playstation 2 et Gamecube avant une version Xbox en 2003. Développé par le studio Pandemic, connu pour la série Battlezone, Clone Wars est une sorte de successeur spirituel à Battle For Naboo dans lequel le joueur est invité à vivre de l’intérieur la fameuse guerre des clones, couvrant ainsi des évènements survenus entre l’Attaque des Clones et la Revanche des Sith. Nous y incarnerons successivement trois personnages, et non des moindres : Mace Windu, Anakin Skywalker et Obi-Wan Kenobi, avec leurs doubleurs attitrés pour la version française du jeu s’il vous plaît ! La comparaison avec Battle For Naboo est tout sauf anodine, le jeu s’ouvrant sur une mission où Mace Windu, aux commandes d’un char TX130 (sorte de déclinaison terrestre sous forme de tank d’un chasseur Jedi), devra escorter les troupes de la République jusqu’à l’arène de Géonosis, débouchant sur la fameuse bataille de l’épisode 2 qu’il nous sera donc possible de revivre manette en main. Le jeu de Pandemic ne va pas se limiter à un seul véhicule bien entendu, et il entend même changer le gameplay autant que possible tout au long de sa campagne : outre le tank de la République, nous serons amenés à piloter une canonnière, une moto-jet ou un walker bipode, mais aussi à arpenter le champ de bataille sabre laser au poing.

La répartition des différents types de gameplay est cependant assez inégale, avec une très forte emphase sur le pilotage du TX130 pour des sensations finalement plus proches d’un FPS traditionnel – le char pouvant même « straffer » – que de la conduite d’un véhicule de guerre. On peut même dire que les rares occasions d’incarner un Jedi pâtissent d’un gameplay des plus balourds, et que les phases aux commandes de la canonnière LAAT manquent de pêche et de sensations. Les équipes de chez Pandemic, fortes de l’expérience acquise sur ses Battlezone, sont néanmoins parvenues à rendre les batailles, formant les niveaux de The Clone Wars, diablement dynamiques avec une mise en scène du champ de bataille particulièrement convaincante : on a réellement l’impression de prendre part à des affrontements de masse. Si le scénario du jeu ne vole pas très haut malgré la promesse d’un épisode 2.5 en jeu vidéo, la première incursion du studio Pandemic dans notre galaxie lointaine aura cependant réussi une chose : braquer les projecteurs de Lucasarts sur les équipes de développement du studio américain.

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