The Final Station – Le terminus du train fantôme

The Final Station – Le terminus du train fantôme

Des annonces du genre « Le train IC de 7h24 à destination de Bruxelles partira avec un retard probable de 40 minutes, veuillez nous-en excuser », c’est fou comme ça peut vous manquer après l’apocalypse. Surtout quand le train est bloqué dans une gare morbide et que vous en êtes le conducteur.

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The Final Station prend place dans un monde dévasté par on ne sait pas bien quoi. Toujours est-il que certains humains ont muté en zombies tueurs. La conséquence de « la première visite » comme l’appellent les quelques survivants, dont « le Gardien » représente le plus grand espoir. L’humanité s’en remet aux décisions du « Conseil » et craint plus que tout une « seconde visite ». Votre rôle à vous consiste à conduire un train transportant des équipements de la plus haute importance et, si le cœur vous en dit, à sauver quelques rescapés.

The Final Station n’en dira pas beaucoup plus sur son contexte ; le flou règnera jusqu’à la fin sur les événements passés et les moyens d’y remédier. Pour raconter son histoire, le jeu fait le choix du minimalisme : quelques notes sur des frigidaires, des échanges d’e-mails ou de brèves discussions avec des habitants. Comble du non-dit, vos propos lors de ces conversations ne sont pas lisibles et entretiennent astucieusement le mystère sur votre personnage et ses motivations. Le manque d’explications fait ainsi partie de l’ambiance, pesante et dure, qui s’installe avec une grande économie de moyens. Le monde est tombé dans le marasme, mais on a envie de l’explorer. Tout au plus pourrait-il être plus joli graphiquement et mieux accompagné musicalement.

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Le déroulement du jeu comprend deux phases : les trajets en train et les gares. À bord du train, vous avez pour première mission de contrôler le bon fonctionnement des mécanismes. Grâce à des manipulations très simples, vous réduisez la pression par-ci et répartissez la charge par-là. Rien de bien passionnant, mais une routine qui vous prendra de précieuses secondes en cas d’urgence. Car, vous n’avez pas que ça à faire. Les passagers assis sur la banquette ont besoin de votre aide. Pendant que l’un a faim, l’autre se sent mal, ça n’arrête jamais ! Pour garder leur jauge de santé et de faim à un bon niveau, vous ferez des va-et-vient incessants entre vos réserves et leur siège. Si vous traînez trop à secourir un passager, il mourra avant d’avoir renouvelé son abonnement de train. Évidemment, vous essayerez de garder vos passagers en vie. Par bonté d’âme déjà, car leurs discussions dans le train les rendront humains à vos yeux. Par appât du gain ensuite, car chaque voyageur vous promet une somme d’argent en récompense si vous l’amenez à la prochaine gare habitée (par des non-zombies, on précise).

Chaque phase de train se termine par un « tûût-tûût », qui vous indique que vous devez tirer la poignée d’arrêt. Et quatre fois sur cinq environ, vous faites escale dans une station abandonnée. Pour redémarrer votre train, il faut trouver le code du « bloqueur », un système qui obstrue la voie. Ce code écrit sur une feuille est toujours planqué à l’autre bout de la station ou au 96ème étage. Pas le choix donc, il faut fouiller la station de fond en comble. Le problème, c’est que la station n’est pas si abandonnée que ça… Un zombie peut se cacher derrière chaque porte et engloutir votre barre de vie. Un adversaire est rarement dangereux seul, mais à plusieurs, c’est une autre chanson.

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Les trajets réservent parfois de belles apparitions en arrière-plan.

Comme la progression s’effectue sur un plan strict en deux dimensions, il est (quasiment) impossible d’éviter les ennemis. En somme, c’est eux ou vous, alors sortez votre pistolet. Mais faites gaffe à vos munitions limitées, car il ne vous restera plus ensuite que vos poings pour vous défendre. En sachant qu’un zombie de base ne tombe qu’après trois coups dans la tronche, mieux vaut ne pas devoir attaquer une foule de malabars à mains nues. Car quand vos opposants vous atteignent, ils ne vous ratent pas. Direction alors le point de contrôle, qui n’est jamais bien loin cependant. Mais si vous avez un peu de fierté de joueur, vous ferez tout pour rester en vie : votre santé est au plus mal, une trousse de soins et ça repart. Hélas, vous partagez vos trousses de soins avec vos passagers. Vous savez, ceux et celles qui flippent dans le train pendant que vous lattez du zombie. Et la petite blonde qui était déjà mal en point durant le trajet précédent, qu’est-ce que vous allez lui dire pour expliquer que vous avez consommé tous les médicaments ?

De retour dans le train, vous aurez la possibilité de construire vous-même des munitions et des trousses de soins à partir de matières premières. Vous pourrez ainsi pratiquer de l’acharnement thérapeutique sur un passager malade, dont la jauge de santé s’écoule comme un robinet ouvert. La sensation d’avoir sauvé un malade est encore plus gratifiante, vous verrez. Néanmoins, pour vous permettre de « gaspiller » des remèdes, il faudra prendre des risques. Et à cet égard, le jeu ne vous prend pas au dépourvu. Lors de vos escapades dans les stations fantômes, vous comprenez souvent à quel danger vous vous exposez en empruntant tel ou tel chemin.

Dans les phases de « combat », les zones non explorées sont sombres. Autrement dit, vous ignorez ce qui se cache derrière les portes. Par réflexe, vous les ouvrez donc en faisant déjà un pas en arrière, lopette que vous êtes. Par contre, dès que vous montez à une échelle ou descendez une rampe, vous apercevez distinctement ce qui grouille à l’étage. Tant que vous êtes sur une échelle, les monstres ne peuvent pas vous atteindre, mais gare à vous dès que vous arrivez à leur niveau. À vous de voir donc si vous allez risquer une incursion au sous-sol infesté. Heureusement, le jeu en vaut souvent la chandelle. Des matières premières en masse ou de l’argent (à dépenser dans les gares habitées) récompensent vos prises de risques. Et parfois même, vous découvrez un pauvre gars blotti dans un coin de ces stations tortueuses, qui ne saura jamais assez vous remercier de l’avoir accepté dans votre train.

The Final Station est disponible pour une quinzaine d’euros sur PS4 et Xbox One, ainsi que sur les configurations Windows et Mac les plus modestes.

Note

14/20

Malgré une réalisation banale, The Final Station réussit son objectif d’étrangeté avec quelques bribes d’histoire. En alternant la gestion du train et l’exploration combative de stations, il propose deux phases d’action qui se succèdent sans déséquilibre ni lassitude. Une poignée d’heures durant, The Final Station saura ainsi vous captiver.

Réactions

  • Lionheart_mike le 29/09/2016

    Il a l’air vraiment sympa ce jeu, je connaissais vraiment pas, il me tente bien comme jeu un peu calme et tout…

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    • spacecowboy le 29/09/2016

      Effectivement, le jeu a un côté apaisant. Ca devrait te convenir si tu recherches une expérience de ce style.

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  • cyborgjeff le 28/02/2018

    J’aime bcp l’ambiance de jeu… je vois qu’il est aussi sur PS4… j’y jetterais un oeil !

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