Adventure Time : Le secret du Royaume Sans Nom

Adventure Time : Le secret du Royaume Sans Nom

Produit par Frederator Studios, Adventure Time est une série animée particulièrement décalée narrant les aventures de Finn et Jake. Si Finn est un être humain tout ce qu’il y a de plus normal, Jake est quant à lui un chien doté de pouvoirs magique et capable de se transformer à l’envi. Ce brave duo parcourt les terres sauvages de Ooo, un monde enchanté largement inspiré des univers habituels d’Heroic Fantasy auquel on aurait rajouté une large dose d’humour ainsi qu’une petite pincée de n’importe quoi. Cette série, susceptible de plaire à de nombreuses personnes de par son humour parfois niais et à plusieurs niveaux de lecture, fait très fréquemment référence à l’univers du jeu vidéo, en allant jusqu’à proposer un Gameboy en tant que personnage récurrent; quoi de plus normal alors de voir nos deux héros débarquer sur nos consoles ?

Finn l’humain et Jake le chien se retrouvent donc envoyés dans le Royaume Sans Nom, car aux dernières nouvelles les trois fées à l’origine de la création du monde sont portées disparues et leur amie la princesse Chewing Gum a chargé nos compères de voler à leur secours. Pour ce faire, ils devront traverser le Royaume Sans Nom et parcourir les donjons où sont retenues captives les trois fées, pour les libérer et récupérer trois cristaux qui permettront de restaurer l’équilibre du monde. Trois fées divines créatrices, des donjons, trois cristaux, tout cela ne vous rappelle rien ? Bingo, la Légende de Zelda !

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WayForward, le studio derrière cette adaptation d’Adventure Time, a effectivement choisi de transposer l’univers du dessin animé dans un Zelda-like plutôt réussi au premier abord. Adoptant un style graphique 2D avec vue du dessus, le Secret du Royaume Sans Nom renvoie directement au célèbre A Link to the Past, un clin d’oeil appuyé par la carte du monde reprenant les grandes lignes de celle de Zelda 3 et proposant quasiment aux mêmes endroits un château, une forêt, un cimetière, un désert, … Le jeu se joue, du coup, comme un Zelda. L’introduction du jeu, faisant office de tutoriel, pose des bases bien connues pour le fan du monde d’Hyrule : une touche pour l’épée, la possibilité d’utiliser son bouclier (ici Jake, transformé pour l’occasion) avec une gâchette, des emplacements dans l’inventaire réservés aux habituels objets que Finn récupérera au fil de sa quête.

Malheureusement, il ne suffit pas de s’inspirer d’un excellent jeu pour être excellent à son tour, et si l’élève WayForward s’est relativement bien appliqué sur sa copie, avec des donjons particulièrement carrés très agréables à parcourir, de nombreux détails rencontrés au fil de la partie nuisent à l’expérience de jeu. La narration par exemple. Une fois l’introduction passée, Jake et Finn se retrouvent complètement livrés à eux-mêmes pour progresser sur la map, aucune petite indication scénaristique ne permettra d’aiguiller le joueur dans sa quête. Et si effectivement les donjons sont de vibrants hommages au level design réputé pour sa qualité des Zelda, la progression sur la carte du monde est beaucoup plus brouillonne. Les affrontements deviennent quant à eux rapidement pénibles : les développeurs ont choisi d’ajouter un « pushback » à l’impact quand le personnage touche un ennemi – peu importe qu’il subisse une attaque, la pare ou l’effectue lui-même – le faisant reculer de plusieurs pas. Malheureusement, si Finn se trouve trop près du bord de l’écran, le « pushback » le fera revenir dans l’écran précédent et réinitialisera les points de vie de l’adversaire, non sans décompter ceux du héros. Il m’est arrivé plusieurs fois au cours du jeu d’être ainsi bloqué entre deux écrans à cause de la présence d’un ennemi trop proche et quasiment inévitable, me renvoyant en arrière au moindre impact.

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Quant à l’exploitation de la licence Adventure Time, elle se retrouve ici grandement édulcorée. Si un léger goût de nawak propre à la série reste présent, on constate assez rapidement que le jeu s’adresse à un public plus jeune et que le propos en devient ainsi fortement altéré : on croise effectivement de nombreux personnages de la série au détour de notre progression, le plus souvent liés à la traditionnelle recherche de « quarts de coeur », mais ils sont plus là parce qu’il fallait les faire apparaître dans le jeu qu’autre chose.

Note

10/20

Malgré une licence propice à une écriture travaillée et décalée, malgré l'excellente source d'inspiration en matière de level design, cette adaptation d'Adventure Time laisse un arrière-goût de déception en bouche. Dommage que l'intégralité du jeu n'ait pas été autant soignée que ses donjons !

Réactions

  • Wil2000 le 02/02/2015

    C’est dommage, car un mix de Zelda avec l’univers déjanté d’Adventure Time aurait pu donner un truc bien barré, là on est apparemment dans un trip « pas vraiment de l’arnaque mais pas le jeu du siècle non plus », alors qu’ils avaient matière à faire.

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