Mario Tennis: Ultra Smash – Jeu, Set et Game Over

Mario Tennis: Ultra Smash – Jeu, Set et Game Over

Nintendo ne chôme pas en cette fin d’année et sort de sa hotte un Mario Tennis sur sa console de salon dernier cri, la Wii U. Mario Tennis est une licence qui a été portée sur bon nombre de machines de la firme de Kyoto et à part la Nes, la Super Nintendo et la Nintendo DS, toutes les autres machines ont vu Mario et ses compères s’adonner au plaisir de la terre battue. Cette licence, pour l’anecdote, a même été le porte-drapeau, la killer-app de feu le Virtua Boy en 1995 (le casque de réalité virtuelle de Nintendo affichant des jeux en rouge/noir en 3D et qui a plus de valeur comme pièce de musée que comme souvenir d’un âge d’or…).

Revenons donc sur cet Ultra Smash, 8ème opus de la série (eh oui, autant que Mario Kart) et voyons ce que cet épisode donne 20 ans après le premier volet de la série…

Mario Party Tennis ?

S’il y en a parmi les lecteurs qui ont joué à l’opus Game Boy Color et Game Boy Advance, j’ai le regret de leur annoncer qu’il n’y a pas de mode histoire ni de possibilités de voir son personnage monter en puissance. Pour bien me faire comprendre, le mode histoire en question était plus proche d’un mode carrière avec une dose de RPG, ce qui impliquait pour le joueur un investissement plus important que dans la plupart des jeux de sport/arcade (mais ne vous attendez pas quand même pas à un scénario à la Final Fantasy car on est plus proche d’une saison d’Olive et Tom…).

6 modes de jeu sont toutefois présents pour cette version Wii U. Sur papier ça se vend bien mais dans les faits, si on retire le multijoueur et les variantes d’un match contre l’ordinateur, ce nombre redescend à 3 :

  • un mode match simple (avec et sans power-up) ;
  • un mode Ascension (genre de survival où on enchaine les matchs jusqu’à plus soif) ;
  • un mode Méga-balle (le plaisir de se renvoyer la balle le plus longtemps) ;
La taille de la Méga-balle (et croyez-moi on peut la louper)

La taille de la Méga-balle (et croyez-moi on peut la louper)

Il est toujours possible de jouer à deux dans tous les modes précités et si vous n’avez pas d’amis, de famille ou d’animaux de compagnie, vous pouvez toujours vous faire épauler d’un Amiibo dont l’intelligence artificielle et les compétences évolueront au fil des parties (et qui sait deviendra peut-être plus que votre partenaire de tennis..).

Bref on a vite fait le tour et on se demande où est passé le mode tournoi, avec ses coupes rappelant les circuits de Mario Kart.

Mega frappe, Maxi champignon et mini fun

Entrons dans n’importe quel mode et découvrons le roster (les personnages). Au début du jeu, 12 personnages de l’univers de Mario vous sont proposés avec des profils différents : complet, puissant, rapide, rusé, etc.

Le profil change un peu la manière de jouer. L’effet se marque surtout sur le déplacement et la force de frappe mais ne vous attendez pas à vivre des expériences de gameplay totalement différentes comme dans un Alien VS Predator ou Mario Kart pour rester dans l’univers de Nintendo.

Même si 4 personnages peuvent être débloqués en plus, portant le nombre à 16 en tout, c’est peu par rapport au précédent volet sur 3DS, Mario Tennis Open, qui en proposait 25 ! Et en plus on est sur Wii U, donc pourquoi ne pas mettre un personnage Mii comme pour Super Smash Bros ou Mario Kart 8 ? Pas que je sois spécialement adepte de la pratique mais au moins ça permettrait d’avoir un avatar en ligne un peu plus personnalisé que les figures de Nintendo.

Alerte enlèvement : Diddy Kong et Birdo ont disparu sur Wii U

Alerte enlèvement : Diddy Kong et Birdo ont disparu sur Wii U

Une fois notre tennisman choisi, allons sur le court. 8 revêtements sont proposés allant des réalistes (gazon, salle, terre battue) aux plus fantaisistes (champignon, glace, plage). Petite mention pour le revêtement « morph», qui mélange et change la nature des parties du court en plein match. Les graphismes sont corrects et dignes de la HD, l’animation est fluide (pas de ralentissement) et la musique passable (en tout cas pas énervante).

Vous ne rêvez pas, Roland Garros rencontre Wimbledon

Vous ne rêvez pas, Roland Garros rencontre Wimbledon

Arrivons au gameplay et là pas de mauvaises surprises mais pas de nouveautés non plus. Coup droit, revers, smash, lob et coupé composent votre panoplie de mouvements. Mais on est dans un jeu Mario, me direz-vous, et on n’a pas droit à des bonus de folie et des situations rocambolesques donnant un caractère épique et déluré aux matchs ?

En bien c’est là où le bât blesse car à part un champignon vous permettant de grandir et facilitant les déplacements ainsi que les frappes de balles, adieu fleurs de feu, cadeaux mystères ou bombes. Et les super coups, ben j’ose à peine en parler. Pas de cut scenes de folie avec un smash qui ressemblerait à un météore percutant la terre à l’époque des dinosaures (référence à Prince of Tennis si vous connaissez le manga) mais juste un smash bien puissant qu’on obtient en appuyant deux fois sur le bon bouton au bon endroit.

Pour un épisode qui est titré Ultra Smash, ça fait un peu faiblard…

En une image, voici le délire maximum que vous verrez dans le jeu : des perso géants et des trainées de couleur

En une image, voici le délire maximum que vous verrez dans le jeu : des perso géants et des trainées de couleur

Rajoutez à cela une IA pas très agressive (plus vous montez dans les niveaux de difficulté, plus les échanges s’allongeront mais les mécaniques pour marquer un point ne changent pas) pour des matchs rarement passionnants et haletants, bouclés en 2 à 10 minutes en fonction du nombre de sets et de jeux.

Prière du soir

Abordons les deux derniers volets de ce jeu : le multi-joueurs et la durée de vie.

La boîte de jeu vous renseigne 4 joueurs. En ligne, pas de problème (miracle y a même moyen de voir le ping de vos adversaires avant de lancer la partie) mais en local, c’est plutôt 2 joueurs qu’il fallait indiquer. Wii U oblige, un joueur jouera sur la mablette et l’autre sur la télévision. Exit les écrans splittés (que je ne regrette pas) mais oubliez l’idée de faire un tournoi avec des amis à la maison (un comble pour un jeu Nintendo).

La manette télécommande peut aussi être utilisée mais n’espérez pas de reconnaissance de mouvement comme sur la version Wii…

La manette télécommande peut aussi être utilisée mais n’espérez pas de reconnaissance de mouvement comme sur la version Wii…

Enfin la durée de vie est très faible à cause du manque de contenu. J’ai mis 3 heures à tout débloquer, c’est-à-dire 4 personnages, plus 4 revêtements de terrain et 2 modes de difficulté supplémentaires (maître et légende).

La période de Noël approchant – celle des miracles comme toutes les productions hollywoodiennes nous l’enseignent – je vais adresser une prière à Nintendo pour qu’il prenne conscience que ce jeu est un peu comme Splatoon à ses débuts : sympathique mais trop court et pas assez ambitieux.

Si le saint patron des patchs et DLC (gratuits) m’entend, faites qu’une grosse mise à jour arrive avec des personnages, des modes, des bonus et des défis supplémentaires afin que la licence de Mario Tennis retrouve sa gloire d’antan sur Wii U…

Ah, j’apprends que si vous l’achetez sur l’e-shop avant Noël, Mario Tennis (N64) est offert en bonus. Même si la promo est sympathique, la comparaison entre les deux volets désavantage, hélas, le dernier épisode en date…

Note

9/20

Ça fait toujours mal de coter en dessous de la moyenne un jeu venant d’une licence qui a connu des épisodes glorieux avec des personnages star de Nintendo. Mais les faits sont là, ce Mario Tennis : Ultra Smash manque de contenu, de variété et finalement de fun alors que les mécanismes de jeu sont solides et que techniquement il est sans faille. Sans une mise à jour ou des DLC réparant ces manques, le verdict est sans appel et laisse la désagréable impression d’avoir sous la main un jeu commandé pour les fêtes de fin d’année et réalisé avant sa finition afin d’arrondir les fins de mois de la firme nippone. La Wii U, vu sa ludothèque moins fournie que la concurrence, méritait mieux que ce Mario Tennis brouillon pour clôturer 2015.

Laisse un commentaire

* champs obligatoires