Retrovirus : Final Fight 2

Retrovirus : Final Fight 2

Bien avant que Capcom ne frappe un grand coup en sortant Street Fighter 2 sur Super Nintendo, l’éditeur japonais avait déjà marqué sa préférence entre les consoles 16 bits. Grand maître de l’arcade à l’époque, Capcom sait qu’il détient des licences juteuses susceptibles de peser lourd dans la lutte opposant Sega et Nintendo. Après avoir un temps gâté la Mega Drive avec les portages de Strider, Forgotten Worlds et Mercs, Capcom va clairement la délaisser pour prendre position en faveur de la nouveauté, la Super Nintendo. Sûr de son choix, Capcom ne perd pas de temps et convertit Final Fight sur Super Famicom quelques jours après le lancement de la machine.

C’est la luuuuuuuutte finaaaaaale (au moins jusqu’à la prochaine fois) !

FF2-CarlosEn ce temps-là, Final Fight est la référence du beat’em all, et sa conversion (temporairement) exclusive sur une console de salon est un geste fort. Les fans se ruent sur la cartouche, quitte à la payer beaucoup plus cher en import – c’est du vécu. Hélas, même si cette version de salon est globalement très correcte, elle présente deux gros défauts: le choix limité à deux personnages (contre trois en arcade) et l’impossibilité de jouer à deux simultanément. Plus tard, Capcom sort une nouvelle mouture, intitulée Final Fight Guy, dans laquelle il remplace Cody par Guy mais omet toujours de proposer un mode deux joueurs.

Mais Capcom n’en a pas fini avec la Super Nintendo. En 1993, il décide même de délocaliser son beat’em all sur sa 16 bits fétiche. Ainsi, la suite du combat (pas si final que ça, en réalité) se déroulera sur Super Nintendo et nulle part ailleurs, pas même en arcade. Or, quand on lance Final Fight 2 chez soi, l’illusion de l’arcade est totale pendant l’attract mode : une boucle répète l’introduction en images quasiment fixes, la démonstration d’un niveau et la présentation d’un des trois héros. Trois personnages jouables, dont un seul est rescapé de l’épisode précédent. Décidément toujours pendu au téléphone, Haggar reçoit l’appel d’une charmante jeune fille, prénommée Maki, qui lui annonce le retour aux affaires du gang Mad Gear. Pour prouver leur détermination, les gangsters ont kidnappé la sœur et le père de Maki. Haggar, qui n’attendait que ça pour enlever sa chemise, et son ami Carlos acceptent d’aider la demoiselle.

FF2-select player

C’est moi le grand et toi le petit…. Et puis l’autre là, c’est le moyen.

Haggar, on le connaît bien, c’est le catcheur balèze qui frappe fort et qui bouge lentement. À l’opposé, l’agile Maki expose ses admirables atouts athlétiques dans un costume semblable à celui de Mai Shiranui et dès lors propice au cosplay. À l’intersection des deux extrêmes, Carlos est un combattant au style félin, qui trimballe un katana dans le dos dont il se sert uniquement lorsqu’il est encerclé. Trois types de personnages traditionnels et une jouabilité à l’avenant : un bouton pour le saut, l’autre pour le coup de poing ou de pied sauté (tendu ou replié), les deux pour la manœuvre typique de dégagement, et différentes possibilités de prises au corps à corps. Le principe est classique, mais sa réalisation est exemplaire. Les coups s’enchaînent naturellement et le plaisir de jeu est bien présent tout au long des six niveaux interrompus par deux stages bonus.

FF2-MakiTechniquement, Final Fight 2 est dans la lignée de son prédécesseur sur Super Nintendo. Le nombre d’ennemis à l’écran est toujours limité à 3 ou 4 au maximum, mais en contrepartie, les sprites sont très gros et l’animation impeccable. Seuls certains effets visuels sont réellement déplaisants, en particulier les barrières qui se brisent en quelques minables morceaux.  Artistiquement, si la conception des personnages et des décors est réussie, on ne peut pas en dire autant des musiques franchement kitsch.

L’internationale du crime

La première piste vous mène à Hong-Kong où les ennemis particulièrement passifs ne représentent pas une menace. Après avoir salué Chun-Li qui déjeune dans le décor, direction l’Europe et la France. Ah ! la France, sa Tour Eiffel et ses bancs publics. Un pays que les développeurs apprécient et auquel ils rendent hommage par de petites références, telles que ce panneau routier signalant la présence, à un kilomètre, de l’aéroport « Chailee de Gaulle »… Après cet étalage culturel, le jeu nous envoie aux Pays-Bas. Si vous ne vous êtes pas rendu récemment chez nos voisins néerlandophones, le choc sera rude puisque le pays n’est plus que désolation, avec ses corbeaux, ses ruines et ses… mines anti-personnel.

FF2-HaggarL’Angleterre nous attend ensuite au bout d’une ligne de chemin de fer. Les combats sur le toit d’un train brisent alors la monotonie des niveaux précédents, plats dans tous les sens du terme. Laissons le printemps sur la Tamise et embarquons sur les gondoles à Venise, où les quelques touristes encore présents à bord d’un vaporetto ne se gênent pas pour vous photographier en pleine action. Un peu de légèreté avant la grosse difficulté du jeu: un boss coriace dont les déplacements aux découpages bleutés rappellent le style caractéristique des Street Fighter Alpha. Totalement en décalage avec la difficulté générale du jeu, ce boss ne vous laisse pas respirer en vous arrosant de grenades. La probabilité que vous y laissiez quelques vies est forte, mais le désagrément est acceptable puisque l’utilisation d’un continue vous ramène juste avant cet affrontement.

Retour en Asie, au Japon plus précisément, où le périple prend fin. Après avoir éliminé assez facilement le dernier vilain de service, vous délivrez la famille de Maki qui a eu tort de se faire du mauvais sang. En effet, avec tous les continues à leur disposition, nos héros ne pouvaient que réussir leur mission, et ce dès leur première tentative en  difficulté normale. Au(x) joueur(s) d’évaluer si la maniabilité amusante vaut le coup de recommencer cette aventure trop générique.

FF2-Continue

 

Réactions

  • Wil2000 le 22/03/2013

    Autant j’ai adoré le 1er, autant je n’ai aucun souvenir de celui-ci, passé un peu inaperçu lors de la déferlante de bons jeux de l’époque. Et comme tu dis, après avoir acheté deux fois le 1er pour avoir les 3 persos, je suppose que ça a dû calmer les acheteurs potentiels du moment?

    Répondre
  • Gatchan77 le 25/03/2013

    Idem que que Wil. Je pense que je ne l’ai jamais essayé.

    Répondre

Laisse un commentaire

* champs obligatoires