Gwent – Le jeu de cartes qui vous fera suer

Gwent – Le jeu de cartes qui vous fera suer

Avec les jeux actuels, il n’est pas rare de trouver des jeux dans les jeux. À l’image des bornes d’arcade dans Shenmue, les développeurs aiment nous envoyer dans la face cette mise en abîme vidéoludique, sorte de bouclage de boucle qui nous permet de donner un aspect plus « tangible » au monde virtuel que nous explorons. Ici je vais aborder GWENT de chez CD Projekt Red à qui nous devons le presque inconnu Witcher 3. Dans ce dernier, notre héros hyper-masculinisé qu’est Geralt aime de temps en temps s’adonner à un jeu de cartes. Ce jeu, frustrant au début, se montrait vite extrêmement sympathique à jouer voire même addictif pour peu que nous eussions de bonnes cartes. C’est dans cette idée que débarque le jeu Gwent, hérité de son homologue de Witcher 3, l’aspect multi-joueur en plus.

Hoy Hoy Human Friend !

Souvenez-vous, j’avais abordé dans ma découverte de Fable Fortune le problème que rencontraient les éditeurs de jeu désirant faire un croche-pied à Hearthstone. Soit on se facilite la tâche en s’inspirant goulûment d’un gameplay préétabli, soit on réinvente la roue. Il est parfois difficile de vouloir créer un nouveau genre, de nouveaux codes et de nouvelles mécaniques. Dans une industrie telle que celle du jeu vidéo, c’est un pari très risqué qui peut être gagnant ou dévastateur pour l’image de la licence voire de la société qui produit le jeu.

Gwent annonce la couleur avec son gameplay hérité directement de la version intégrée dans Witcher 3 et rebat les codes de ce que nous connaissons de cette catégorie de jeu. Si vous pensiez en savoir long sur les jeux de cartes virtuels, vous vous trompiez ! CD Projekt Red est dans la place !

« Made for skills, not luck »

Pour les bases du jeu, rien de plus simple. Sur une partie en deux manches gagnantes, vous devrez accumuler le plus de « points » sur le plateau. Par points, entendez la valeur cumulée des cartes mises en jeux. À chaque tour, point question ici de pouvoir placer plusieurs cartes, mais une seule et unique, il faudra donc bien choisir ! Le plateau de jeu est lui divisé en 3 zones distinctes : l’infanterie, les archers et les armes de siège. Les cartes vont donc, selon leur capacité, se placer dans l’une des zones ou avoir la possibilité de se placer selon votre bon désir. Ces zones sont d’ailleurs sensibles à des cartes dites de modification météo. Vous allez pouvoir pourrir le terrain de votre adversaire en faisant geler la zone de l’infanterie par exemple. Le second effet « kiss cool » de la chose est que cela va aussi impacter votre propre zone d’infanterie. Il faudra donc tenir compte de cette mécanique qui peut être décisive et que l’ennemi pourra retourner grâce à une carte de « beau temps » et annuler de facto votre mauvaise intention calculée.

Le second point d’importance est la temporisation du jeu. Vu qu’une partie de Gwent se joue en deux manches gagnantes et que la repioche est limitée (trois cartes pour le gagnant d’une manche contre une pour le perdant), vous allez devoir apprendre à tenir compte de cet élément pour remporter une partie et comprendre quand il est temps de perdre une bataille pour remporter la guerre. Sorte d’analogie à Witcher en somme !

Concernant les cartes en elles-mêmes, nous retombons dans l’usuel où nous trouvons des cartes neutres et celles liées aux factions. Ces dernières factions sont Les Royaumes du Nord, Les Monstres, Skellige, Le Nilfgaard et Scoia’tael. Ces cartes sont bien entendu de différents niveaux de rareté et disposent, comme je le disais, de capacités. Si nous avons des cartes qui vont se placer sur le plateau de jeu, d’autres sont des cartes de sorts (« boost » des capacités, ou dégâts, repioche, etc) ou de « fonctions » (comme celles qui permettent de contrôler la météo). Une dernière carte garde une très grande importance : celle du chef. Le chef de faction est une carte disponible d’entrée de jeu et qui dispose de capacités uniques. Par exemple, le chef des Royaumes du Nord va permettre de booster les points des cartes présentes sur le plateau et dans notre main, et donc restera persistant lors d’un second ou troisième tour.

Si vous avez réussi à me lire jusqu’à présent, félicitations, vous avez donc compris que les mécaniques de jeu de Gwent sont complexes et nécessitent une bonne compréhension du fonctionnement du gameplay pour triompher. À l’instar de Witcher donc. Coïncidence ?

Une fois les mécaniques de jeu bien comprises, nous avons moult activités à notre disposition. Outre les habituelles possibilités de consulter notre collection de cartes, la faculté d’en fabriquer de nouvelles ou d’en acheter avec la sainte carte Visa (Free to play oblige), il existe un mode compétitif disponible à partir du moment où vous aurez atteint le niveau 10, ainsi qu’un mode Challenges. Ce dernier mode est extrêmement intéressant car il vous permet de vous familiariser davantage avec les factions de jeu disponibles. Plus vous réussirez de Challenges, plus vous obtiendrez de ressources pour fabriquer de nouvelles cartes ou acheter un « baril » de cartes. Ces barils contiennent 4 cartes au hasard et la 5e est à choisir entre trois possibilités. Le choix est donc tendu !

Quid de la Gamescom 2017 ?

Ayant eu le plaisir d’assister à une présentation de Gwent à Cologne lors de la Gamescom 2017, nous avons eu la joie d’en apprendre un peu plus sur la roadmap de développement du jeu, ce dernier étant encore en béta.

Très attendu par les joueurs, le « story-mode » nommé Thronebreaker est à nouveau assez unique en son genre. Prenant cette fois-ci les rennes de la reine Meve De Riv, ce mode solo se jouera à la manière visuelle d’un Diablo en gardant les aspects d’un RPG (récupérations de ressources, quêtes annexes, conversations à réponses multiples inclues). Les batailles seront quant à elles menées via le jeu de cartes et les choix que vous aurez faits dans les conversations auront une influence sur vos combats. Qui plus est, il faut savoir que c’est l’équipe de Witcher 3 qui s’occupe de cette partie scénarisée. De quoi s’attendre à des choix bien retors !

Enfin, en plus de ce mode solo, nous pourrons attendre aussi de nouvelles cartes (30 au total), des améliorations d’équité, un mode social, etc.

LEGENDARY !

Pour conclure, je pense que Gwent est une grande réussite qui ose mettre ses armes de siège sur la table pour affronter les loubards du secteur. Cependant, et c’est un trait dont il hérite de ses origines, Gwent est un jeu exigeant au niveau de son gameplay qu’il faudra connaître et parfaitement manier pour gagner vos parties. Cet élément de sa personnalité est en gros sa plus grande force et sa plus grande faiblesse et j’ai un peu peur que seuls les fans de l’univers de Witcher s’y retrouvent. Cependant, il faut reconnaître que la créativité des équipes de CD Projekt Red arrive à ajouter une cohérence et une profondeur sans égales à un « simple » jeu de cartes. Amateurs ou connaisseurs, je ne peux que vous conseiller d’aller découvrir ses capacités hors normes.

Réactions

  • Spacecowboy Be le 09/09/2017

    De loin, ce mode RPG solo me fait penser à Puzzle Quest ou à Might of Magic Clash of Heroes. Mon dealer préféré n’aurait pas pu trouver une meilleure came pour moi.

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    • Jonathan Walravens le 12/09/2017

      Surtout que pour moi l’innovation se trouve dans l’inversion des rôles. Dans le jeu de rôle on retrouvait un jeu de cartes et avec ce mode histoire, c’est le RPG qui débarque dans le jeu de cartes. Sont fort chez CD Projekt Red !

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  • Mass le 10/09/2017

    Le Gwent c’est encore mieux sur table ?

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