La série des jeux Corpse Party

La série des jeux Corpse Party

La plupart d’entre vous connaissent sans aucun doute la série des Resident Evil (dont le 7ème épisode est sorti à la fin janvier 2017, cfr le test de notre Spacecowboy) ou encore des Silent Hill. Ces jeux mélangent horreur, effet de surprise et action. Votre héros peut se défendre et vaincre ses adversaires. Cependant il existe d’autres jeux où l’affrontement est synonyme de mort instantanée, comme Forbidden Siren ou encore le récent Yomawari : night alone. Pour y survivre vous devrez souvent fuir vos adversaires ou vous cacher.

C’est dans cette dernière catégorie de jeu que s’inscrit la série Corpse Party, assez connue au Japon et qui tente depuis plusieurs années de percer en Europe. À l’origine, il y a un petit jeu développé par la team Grisgris sur le logiciel RPG Maker et sorti sur PC-98 (de la firme NEC) en 1996. La licence a ensuite disparu des écrans avant de revenir sur Windows en 2008 pour une édition anniversaire et enfin un remake sur PSP en 2010 ainsi qu’iOS en 2012. L’engouement pour ce remake fut plus grand au Japon que pour l’édition originelle au point que Marvelous USA prépara la localisation pour les marchés américains et européens.

La success story fut lancée car deux suites virent le jour : Corpse Party Book of Shadow en 2014 puis Corpse Party Bloodrive en 2015. Ces volets ont aussi été adaptés en Occident sur PSP, PS Vita, 3DS (si si vous lisez bien, un jeu 18+ sur la portable de Nintendo), iOSPC et Android en ce début 2017.

De plus au Japon, un Corpse Party 2 a vu le jour sur PC au format épisodique, réalisé par le studio Grindhouse rassemblant des fans de la série qui ont vu leur projet soutenu par des membres du studio Grisgris (ça c’est sympa). Mais celui-ci aborde un tout autre univers et hélas aucune localisation officielle n’est prévue pour l’heure.

Enfin la fée marketing est passée par là et donc toute la panoplie des produits dérivés est aussi apparue : des mangas, des animes, des films live (deux), des attractions dans certains parcs au Japon et un jeu spin-off de dating (et je suis sûr qu’au Japon, il doit encore y avoir plein d’autres trucs chelou que je ne veux pas connaître comme des repas ou des sous-vêtements…).

Bref ayant fait tous les volets sortis chez nous, j’ai décidé de consacrer un article de présentation à cette série de jeux pour vous faire partager ma découverte de cet univers assez particulier…

Sachiko fever

Corpse Party c’est une histoire contemporaine de fantômes japonais. Ce genre d’histoire commence toujours par un crime dont l’atrocité résonne à travers les âges et un rituel qui invoque le fantôme responsable (un peu comme la légende de Bloody Mary en Occident). En l’occurrence ici, il s’agit d’un massacre dans une école : la Heaven Host Elementary School. Quatre jeunes enfants sont retrouvés morts et atrocement mutilés dans les années 60. Le coupable tout désigné est le concierge qui s’est suicidé après les évènements. Ça c’est la version officielle car un esprit maléfique a utilisé ledit concierge comme vaisseau pour assouvir ses pulsions meurtrières et ne compte pas s’arrêter après son premier massacre. Cependant, l’école a été abandonnée après la découverte du crime, rasée et un collège a été construit par-dessus quelques années plus tard (syndrome du cimetière indien certainement).

La rumeur prétend qu’en répétant Sachiko autour d’une poupée de papier autant de fois que le nombre de personnes la tenant avant de la déchirer simultanément, l’esprit ayant provoqué ce massacre apparaîtrait…

Le rituel en question

L’histoire du premier Corpse Party se déroule 30 ans après les faits du carnage, à l’occasion d’une réunion de collégiens dans leur école pour dire au revoir à l’une de leurs camarades qui s’en va suite à un déménagement de famille. La petite sauterie est supervisée par leur titulaire et à la fin de celle-ci, l’une des collégiennes a l’idée de faire un petit rituel magique trouvé sur Internet pour que leurs pensées positives accompagnent leur camarade sur le départ (encore une qui ne sait pas que ce qui se trouve sur le net n’est pas forcément vrai…). Et bingo, voilà lesdits collégiens autour d’une poupée en papier qui récitent « Sachiko… » avant de la déchirer. Dès la fin du rituel la terre tremble et le parquet s’effondre, avalant les adolescents et leur professeur.

Les protagonistes du premier jeu dont certains reviendront dans les autres épisodes.

Les personnages se réveillent éparpillés dans une vieille école qui se révèle être … l’Heaven Host Elementary School » !! Pas moyen pour eux d’en sortir et vu le nombre de cadavres ainsi que de tripes présents dans l’établissement, ils découvrent qu’ils ne sont pas les premiers venus… Sans trop spoiler sachez que nos héros devront faire face à des menaces aussi bien vivantes que supranaturelles, outre les problèmes relationnels latents à leur âge (amourettes et disputes). La Némésis de l’histoire est une fille qui ressemble plutôt à Sadako de Ring, c’est-à-dire avec de longs cheveux noirs cachant son visage, et elle va vraiment malmener le petit groupe en quête d’une sortie de cet enfer…

Sauvez-les tous !!!

Les jeux Corpse Party se présentent tous sous la forme d’un RPG vu du dessus (un peu comme les premiers Final Fantasy) et vous dirigez un étudiant à la fois. Comme vous l’avez lu ci-dessus, le fait que nos compères soient éparpillés dans l’école va favoriser une narration par chapitre et donc vous aurez plusieurs pièces du puzzle isolées qui ne s’assembleront qu’une fois arrivé plus loin dans le jeu. Les jeux de cette licence sont assez dirigistes, vous aurez la fausse impression d’être spectateur plutôt qu’acteur de votre destin mais il n’en est rien. En effet au début on erre souvent pour déclencher un évènement qui fera avancer l’intrigue mais plus on avance, plus on doit faire des choix qui sauveront ou pas nos amis. Vous ne perdez que quand le personnage que vous dirigez meurt suite à des rencontres fortuites ou quand vos actions entraînent votre mort. Il ne faut donc pas se promener comme un hystérique en appuyant sur le bouton action sur chaque case de l’écran. Le meilleur exemple est le cas des dernières volontés : dans chaque chapitre, un mort laisse une série de notes qui entraîne systématiquement le décès du protagoniste qui les lit. Parfois vous serez persécuté et, un peu comme dans les jeux Amnesia, vous devrez soit trouver un moyen de vous échapper, soit vous cacher.

Se promener dans les couloirs en évitant de rencontrer les fantômes…

Une petite précision s’impose à ce niveau concernant le cas particulier du jeu Book of Shadow qui propose une approche différente, celle de la vue subjective, plus proche d’un jeu de donjon à la Lands of Lords (progression case par case) que de Doom. Ce gameplay aurait pu renforcer le sentiment de terreur mais hélas, il confère plus un aspect de visual novel au jeu, diminuant au final les potentielles actions du joueur.

Mais le sel du jeu, c’est essayer de sauver vos compagnons quand ils sont en difficulté. Et dans ce domaine le jeu est très dur car si vous n’avez pas les bons réflexes ou collecté les bonnes informations, vos camarades meurent. Cela n’empêchera pas d’aller jusqu’au bout du jeu mais obtiendriez-vous la meilleur fin pour autant ?

Le gameplay est donc simplissime, même encore plus simple que dans les jeux de la firme Telltale (voir mon article sur The Walking Dead : a New Frontier) c’est vous dire. Et même si d’un épisode à l’autre, on propose au joueur des moyens de plus en plus efficaces pour se défendre contre les esprits frappeurs, vous vous sentirez toujours comme une potentielle victime qui veut jouer au héros. Et vu qu’il est possible de faire la différence à certains moments, vous essaierez plusieurs fois de sauver les autres personnages afin de savoir si leur mort était vraiment inévitable.

Cet écran, vous allez le voir souvent…

L’enfer c’est les autres…

Vous avez compris que ce n’est pas le gameplay qui fait la force des Corpse Party, mais l’ambiance combinée à l’univers que cette licence a développé. À partir des remakes, des dessins style manga accompagnent les dialogues et un doublage japonais de qualité fait son apparition. Les musiques entrent elles aussi dans l’ère du numérique et soutiennent très bien la tension dramatique. Même de courtes vidéos tirées des animes égaient les derniers jeux de la licence. Mais comme vous avez pu le voir dans les captures d’écran, même si graphiquement les jeux évoluent d’année en année, le style est volontairement minimaliste voire chibi car certains passages ou décors sont vraiment très gore. C’est certainement l’un des aspects qui m’ont agréablement étonné et parfois même choqué car les morts des protagonistes ne sont pas tendres, d’autant plus que ceux-ci savent que s’ils meurent dans l’Heaven Host Elementary School, leur âme s’ajoutera à toutes celles bloquées dans cet enfer.

Une des morts les moins violentes (ça dit tout du reste).

J’avoue ne pas avoir eu de préférence particulière pour les épisodes sortis en Europe et vous pouvez embarquer dans n’importe quel jeu sans rien connaître de l’univers, sauf pour le dernier épisode Bloodrive qui se déroule bien après les évènements des précédents Corpse Party. En effet les versions PSP, 3DS et le Book of Shadow sur Vita et Android tournent autour de la même histoire mais avec des variantes intéressantes qui justifient leur existence. La version remake de l’original vous donne l’histoire de base mais la version 3DS la remanie pour non seulement créer la surprise mais aussi proposer beaucoup de récits « Extra » racontant les mésaventures de certains de vos prédécesseurs. Enfin le Book of Shadow se passe bien avant l’histoire des versions PSP-iOS et 3DS, servant de préquelle mais annonçant certains personnages de la suite Bloodrive. Personnellement, je vous conseille d’essayer un des épisodes PSP-iOS-3DS avant de vous lancer dans la préquelle et la suite, car si vous n’adhérez pas au concept pas la peine d’aller plus loin. Sachez cependant que la série des Corpse Party ne m’a pas laissé indemne, non pas à cause des sursauts de terreur (jump-scare) quasi inexistants, mais en raison de l’ambiance et de l’histoire très prenante de ces collégiens devant survivre à un univers infernal.

Laquelle des fins obtiendriez-vous ?

Voilà j’espère avoir convaincu certains d’entre vous d’essayer l’aventure et d’éviter les tutos de magie noire sur internet, on ne sait jamais…

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