Airscape : la ruée vers l’air

Airscape : la ruée vers l’air

Lorsque j’ai regardé pour la première fois les images d’Airscape, je m’étais dit : « Oh tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas fait un petit platformer casu. Ça a l’air sympa Airscape ! Avec des graphismes comme ça, ça ne peut pas être bien dur ! »… Grand mal m’en prit ! Je ne savais pas à l’époque que je briserais manettes, écrans et le peu de dignité qu’il me restait avec ce jeu.

Poulpe fiction

Airscape démarre dans une caverne sous-marine dans laquelle vous apprenez à vous déplacer avec vos camarades poulpes. Après ce très bref tutoriel, voilà que des aliens perforent votre grotte sous-marine et vous capturent ainsi que tous vos amis, avant de vous relâcher quelques instants plus tard sur la terre ferme ! Heureusement, dans leur grande bonté, les vilains extra-terrestres vous ont muni d’un scaphandre pour que ne vous vous desséchiez pas. Vous voilà donc parti dans un univers aux lois physiques… particulières. Au fil de votre aventure, vous allez tenter de délivrer vos amis coincés dans des bulles d’eau. Chaque ami ainsi libéré sera comptabilisé et vous permettra, à terme, de débloquer les niveaux de « boss », obligatoires pour continuer l’aventure.

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Les niveaux sont représentés dans cette carte. La boule grise est le niveau à débloquer pour continuer l’aventure.

 Un jeu à vous faire tourner la tête

Clopin-clopant, vous voici donc parti vers l’aventure ! Vous comprendrez très vite dès le début du jeu que vous vous trouvez dans un univers composé de plusieurs mini-planètes dont la gravité est tout juste suffisante pour vous maintenir au sol. Il n’en faut donc que très peu pour qu’un saut vous propulse sur une mini-planète voisine, ce qui vous mènera parfois à des situations loufoques. Ca, c’est pour la partie sur terre. Car en plus de planètes flottant par magie, vous devrez parfois parcourir votre élément naturel : l’eau. Et bien évidemment, la physique s’applique différemment dans l’eau : une fois dedans, vous ne pouvez que monter (bouton A) et descendre (bouton B), le joystick gauche vous permettant de pivoter sur vous-même. Je dois bien avouer que cette mécanique peu intuitive nuit à la maniabilité de votre poulpe dans l’eau… Mais il s’agit sans doute d’un élément de gameplay intentionnel ayant pour but d’augmenter la difficulté globale du jeu et de garder une cohérence avec le « feel » du déplacement sur terre. Attention aux âmes sensibles cependant : les passages dans l’eau et même dans des planètes à la courbure trop forte vous donneront souvent le tournis car la rotation de l’écran se fait relativement rapidement, et surtout brutalement. Il est fort heureusement possible de régler ce paramètre, voire même de le désactiver entièrement. Votre poulpe se déplacera alors dans l’eau uniquement avec le joystick gauche (fini les boutons A et B pour avancer et reculer), et il faudra alors presser la gâchette droite pour vous réorienter.

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En sortant de l’eau par le bas, vous retomberez sur la mini-planète. Attention au tournis !

Notons aussi que le jeu gère très bien la notion d’inertie. Etant visqueux, le poulpe glisse très facilement sur le sol (pensez aux niveaux sur la glace des platformers les plus connus dans une moindre mesure). Dans l’eau, l’inertie se ressent aussi : il faudra beaucoup d’efforts pour changer de direction, et le poulpe continuera sa trajectoire sur une certaine distance lorsque vous voudrez vous arrêter.

L’eau et le sel font très bon ménage

Et oui : du sel, vous en aurez à profusion en jouant à ce jeu ! On parle ici d’un die and retry : il est donc normal que cela génère une certaine frustration. Les déplacement ne sont pas évidents à cause de vos glissements constants sur la terre et de l’inertie dans l’eau. De plus, les obstacles placés sur votre chemin vous sembleront parfois… purement machiavéliques.

Le jeu est difficile, certes. Mais il vous accompagne dans la difficulté par le biais de quatre mécanismes. D’abord, les points de sauvegarde. Ceux-ci sont toujours placés à des endroits stratégiques et vous permettront de ne pas recommencer tout le niveau à chaque mort (oui c’est toi que je regarde, Super Meat Boy). Ensuite, la difficulté est très progressive. Vous aurez largement le temps (je dirais au moins deux heures) de vous habituer à la physique et aux manipulations à effectuer avant d’éprouver de sérieuses difficultés. Troisièmement, le jeu est très permissif : il n’est pas nécessaire de sauver chaque créature sous-marine et il n’est pas nécessaire de terminer chaque niveau. Tout ce qui compte au final, c’est de libérer suffisamment de créatures pour débloquer les boules grises. Enfin, sachez qu’après chaque passage d’un niveau « boss » (les boules grises), vous délivrerez un nouveau poulpe avec une nouvelle capacité que vous pourrez jouer par la suite. Ainsi, certains niveaux seront plus adaptés au poulpe mauve (qui flotte un peu dans les airs) ou au poulpe bleu (qui peut dash), par exemple.

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Les points de sauvegarde sont placés stratégiquement et vous éviteront de ragequit le jeu trop souvent.

Conclusion

Airscape est donc dans l’ensemble un jeu divertissant qui vous accompagnera durant quelques heures de jeu (la durée de vie ne doit pas dépasser la dizaine, mais je ne l’ai pas encore terminé). La musique entièrement orchestrale est bien présente mais n’agace pas, et véhicule une ambiance très bon enfant. Les graphismes, bien que manquant un peu de personnalité, contribuent à cette ambiance grâce à leurs couleurs vives et à leur look cartoonesque. Un jeu respectable donc, surtout si l’on considère que le projet est né d’un simple concours et qu’il a été développé par quatre étudiants !

Comme d’habitude, voici une petite vidéo de gameplay pour ceux qui voudraient voir le jeu en action ! J’ai enregistré trois niveaux différents du début du jeu afin de varier les plaisirs.

Note

14/20

Airscape est un platformer bon enfant et divertissant, dont le gameplay particulier et la difficulté très progressive le rendent accessible aux débutants comme aux fans du genre. Le jeu vous fera en somme passer quelques bons moments, bien qu'il manque d'un petit quelque chose pour le rendre réellement attachant.

Réactions

  • spacecowboy le 12/08/2015

    Il m’a l’air bien sympathique, ce petit jeu de plateformes. J’aime bien la différence de progression entre la terre ferme et l’eau au sein d’un même niveau. Et le concept d’attraction des îlots fonctionne apparemment. En réglant la nervosité de la caméra (on voit bien le problème dans la vidéo), je devrais y trouver mon compte. Merci pour la découverte !

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