Fullblast – alerte aux poulpes de l’espace

Fullblast – alerte aux poulpes de l’espace

Alerte consommateurs

Press-Start s’apprête à vous présenter un shoot’em up disponible sur l’e-shop Wii U au prix de 5,99 euros et issu des plateformes Android et iOS. Toute comparaison avec une grosse production vendue dix fois plus cher est donc inepte !

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Amateurs de shoot’em up classiques, Fullblast vous est destiné. Sur la base d’un 194X de Capcom, par exemple, il propose une formule simple de shmup vertical à l’action lente. Vous embarquez dans un vaisseau (d’un seul modèle) équipé d’un tir continu pour contrer les grappes d’ennemis disposés sans grand génie. Quelques améliorations (et malus provisoires) apparaissent de temps à autre pour perfectionner votre arme, et des smart bombs (en nombre très limité) vous permettent de nettoyer l’écran. Tout à fait classique donc dans le concept, à l’exception de certains scènes de boss de mi-niveau, qui arrêtent le défilement pour vous faire tourner autour de votre adversaire.

Visuellement, ça commence mal : l’animation sur l’écran titre rappelle les pires moments de la 3D sans âme. Brrr, ne nous attardons pas dans les menus et commençons tout de suite. Heureusement, la misère graphique s’arrange pendant le jeu. Les graphismes ne relèvent pas d’une prouesse technique, mais leur minimalisme relatif a une bonne tête et assure une lisibilité maximale. Certes, la variété n’est pas de mise pour les ennemis – de vulgaires insectes ou crustacés de l’espace – mais les décors ne sont pas désagréables à traverser. Petite touche BD, les onomatopées « boom » à chaque explosion apportent de la fraîcheur à peu de frais pour le développeur. Dans les oreilles, la musique heavy metal est plaisante, mais elle colle assez mal au rythme moyen de l’action et, surtout, elle tourne en boucle pendant toute la partie.

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Chaque stage commence par un mini-briefing de votre commandant, du style « nous avons repéré des troupes ennemies sur ce territoire, allez leur botter le cul (ou ce type de grossièreté souvent bien placée) ». Le niveau, de calme à plutôt agité, se termine par un boss « chef, c’était quoi ce tremblement de terre ? ». Rien de sensationnel, même si des cerveaux roses bonbon qui contrôlent l’esprit des troupes, c’est toujours chouette !

Le rythme, on l’a dit, n’est pas effréné. Fullblast n’est pas un shmup trépidant, mais plutôt un exercice à pratiquer au stick analogique, relax dans le fond de son fauteuil. Les tirs se dirigent vers vous à une vitesse modérée et votre vaisseau se déplace lentement… à tel point que j’ai eu ce réflexe hérité de la PC Engine : appuyer sur le bouton Select pour accélérer les mouvements du vaisseau. Oh surprise, voilà l’affichage qui bascule sur le Gamepad, tout noir jusque là. Le vaisseau reste donc lent, mais la satisfaction de jouer sur ce deuxième écran est bien là, bien que l’affichage soit purement vertical sans étirement en 16/9.

Ce basculement de l’affichage est expliqué dans les options, mais, je vous le disais, je ne m’y suis pas attardé pour me lancer directement dans l’action… et je suis arrivé au dixième stage sur douze à ma première partie ! Constatez donc le fin réglage de la difficulté. Au début, le challenge paraît correct, mais dès que les améliorations s’enchaînent, il devient vraiment « piece of cake ». Votre force de frappe supérieure avec missiles autoguidés vous donne une assurance confortable, encore renforcée par votre barre de vie généreuse qui se régénère entièrement à chaque stage.

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Seulement voilà, il arrivera bien un moment où vous perdrez une vie par excès de confiance. Ce sera alors le retour au tir minable des débuts. Et là, vous ne ferez plus peur du tout à vos ennemis, qui rigoleront un bon coup à votre premier « game over ». À tel point que les derniers niveaux sembleront bien corsés, à des années-lumière de la simplicité enfantine des premiers stages avec votre arme surboostée. Le boss de fin, assez bien fichu au demeurant, vous énervera bien comme il faut si vous ne saisissez pas la bonne stratégie à appliquer.

Heureusement que vous pouvez redémarrer à n’importe quel niveau entamé, d’autant plus qu’une partie complète paraît trop longue à faire d’une traite. Un défaut rédhibitoire pour les spécialistes des shoot’em up, qui trouveront d’ailleurs peu d’intérêt à pratiquer le scoring. Fullblast ne vise pas réellement ce public-là, mais plutôt des joueurs de shmup du dimanche qui le relanceront peut-être de temps à autre pour s’amuser relax avec un titre sans prétention. Le mode deux joueurs pourra aussi servir à initier un(e) camarade de jeu à ce plaisir à la fois simple et honorable.

Enfin, si vous possédez une Ouya, sachez que Fullblast tourne aussi sur votre console un peu oubliée. N’espérez pas l’émerveillement de Towerfall et vous devriez y trouver votre compte.

Fullblast est disponible sur le magasin virtuel de la Wii U au prix de 5,99 euros, ainsi que sur Ouya et les appareils mobiles tournant sur iOS et Android.

Note

11/20

En provenance des supports mobiles, Fullblast aurait pu très mal supporter le passage aux contrôles traditionnels. Il s’en sort pourtant assez bien, même si son extrême facilité (dans les ¾ du jeu) découle peut-être de sa conception pour les commandes tactiles. Quoi qu’il en soit, Fullblast fait le boulot compte tenu de son prix dérisoire.

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