Tomb Raider – The Temple of Osiris

Tomb Raider – The Temple of Osiris

Lara est majeure depuis le 22 novembre 2014, et elle se lâche. En effet, le 22 novembre 1996, Mlle Croft a pointé le bout de son décolleté sur la néo promue PlayStation de SONY pour s’inscrire comme l’héroïne la plus aboutie de l’ère vidéoludique. Aujourd’hui, elle a beau avoir fait ses preuves sur tous les formats d’écran, elle nous revient pour un épisode de transition, en guise de mise en bouche avant sa prochaine échéance AAA prévue fin 2015 : Rise of Tomb Raider.

On vous présente encore la Croft Machine ?

Ce Tomb Raider – The Temple of Osiris fait suite à The Guardian of Light sorti en août 2010 et développé par Crystal Dynamics également. À l’instar de son ainé, il propose une aventure en 3D isométrique qui relativise le système FPS (ou TPS) des épisodes habituels. Cette approche décalée et légère pousse le dynamisme et la vélocité des intervenants à leur paroxysme. En effet, le réalisme n’a ici plus de raison d’être et la prise de position résolument arcade du gameplay laisse place à un délire débridé, totalement synchro avec un spin-off entre deux blockbusters. Bref, si vous connaissiez The Guardian of Light, vous ne vous perdrez pas en découvrant cette nouvelle frasque, et vous jouirez même de la possibilité de la pratiquer en solo, en duo, en trio ou en quatuor, tout cela en ligne ou en multi à 8 mains côte à côte.

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Un zeste de culture égyptienne

Le scénario ainsi que la mise en scène brillent plus par leurs apparats que par leur contenu intrinsèque. En effet, l’aventure a beau reposer sur des références à une des mythologies les plus prolifiques de l’Histoire, la quête qui nous occupe n’a finalement que bien peu de choses à narrer. Par contre, l’immersion dans cet univers pharaonique et les références aux divinités du pays du Nil nous parlent bel et bien d’un temps que les moins de 25 siècles ne peuvent pas connaître. Les créatures, les personnages, ainsi que leurs costumes contribuent à cette réussite. Vous pourrez d’ailleurs choisir entre quatre avatars avant de vous lancer dans l’arène. Lara Croft qu’on ne présente plus, Carter, son associé en partie multi, Isis ou son fils Horus. Les armes varient selon votre choix et évoluent rapidement. Etant donné que l’on peut switcher entre quatre armes différentes, vous prendrez un pied d’enfer à mutiler une bande de vilains monstres tentant de surprendre Lara l’ingénue par derrière, à coup de doubles guns, pour ensuite terrasser des créatures volantes avec votre bâton aux pouvoirs magiques. A cela s’ajoute le grappin permettant d’accrocher des objets éloignés ou votre partenaire de jeu, et la bombe mine que vous pouvez à volonté disperser avant de l’activer quand un ennemi s’approche de la zone piégée. En solo, votre personnage peut disposer de toutes les catégories d’armes, en duo par contre, la catégorie bâton est réservée à Carter (par exemple), alors que les armes à feu appartiennent à Lara. Vous l’aurez compris, la culture égyptienne c’est bon pour la santé, mais il ne faut pas en abuser.

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Tomb Raider – Jeu d’aventure, d’action et de précision

Les principes de base de la manipulation de votre aventurier ne nécessitent pas de grandes introductions. Vous êtes dès les premières minutes plongé dans le feu de l’action et très intuitivement, les commandes défilent et s’expliquent. Ainsi, les deux sticks analogiques vous permettent de vous déplacer et de pointer votre arme, là où les touches et gâchettes vous permettent d’actionner les éléments, qu’il s’agisse des armes, du grappin, des bombes à retardement ou du feu. Cette approche très plug’n play vient souligner la sensation arcade d’antan. Quelle jouissance ! Dans le même esprit, les déplacements ultra rapides et l’inertie absolument disproportionnée du personnage dirigé accentuent cette sensation de rythme effréné, cette cadence qu’on rencontrait jadis sur les bornes arcades dans les salles obscures. Enfin, pour conclure cette analogie avec les hits des années dites rétro, le fait de jouer à quatre sur ce genre de map, dans un monde tout coloré et speedé, fait aussi une belle référence à certains titres comme Gauntlet Legends ou plus récemment, au très bon Diablo III. En termes de précision, les défis n’ont rien à envier à ceux que l’on retrouve dans les aventures précédentes de la jolie brune. Vous devrez conjuguer tantôt rapidité et précision pour vous sortir d’une phase de run à grande vitesse, tantôt temps de réaction et réflexion pour solutionner une énigme puzzle retorse, tantôt maîtrise et précision pour combattre un boss coriace. Ce savant mélange entre accessibilité, maniabilité réussie et approche réfléchie fonctionne à la perfection et offre un plaisir de gamer à tous les étages. Chapeau bas, car la dernière fois que j’ai pris mon pied selon ces termes, c’était dans Zelda 3 – A link to the past.

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Belle comme Lara, raffinée comme Lara et dynamique comme Lara

Ce gameplay dynamique et ingénieux ne serait pas suffisant si la technique ne faisait pas mouche. Encore une fois, le titre de Crystal Dynamics assure. La version « génération PS4 / ONE » offre une belle évolution de The Guardian of Light avec des graphismes fouillés, élégants et terriblement léchés. Les mélodies qui vous accompagnent sonnent comme des symphonies de Howard Shore et cerise sur le gâteau, même à 4 à l’écran, aucun ralentissement ne vient perturber votre partie de jeu vidéo. Pour l’anecdote esthétique, remarquez que l’héroïne Lara Croft profite du lifting rétro version 1996, et cela aussi va plaire à beaucoup de réfractaires aux traits récents de leur brunette favorite.

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Subtil mélange de tout ce qu’on a aimé

3D isométrique, icone de l’ère vidéoludique des 20 dernières années sous ses pixels originels, rythme, ambiance, action, exigence, multi sous toutes ses formes, graphismes pointus, bande son cinématographique, ce soft réussit son pari, sans donner l’impression de forcer. Comme dans le Tomb Raider de 2013, les développeurs sont parvenus à créer une alchimie parfaite entre tout ce qu’on a appris à aimer dans nos jeux vidéo, pour ne rien inventer peut-être, mais pour offrir une expérience à la hauteur des espérances de beaucoup de joueurs, qui misent encore sur ce genre de qualités. Avec un tel aboutissement, les pères de cette perle ont démontré qu’un titre réussi peut aussi se présenter sous une forme différente des classiques FPS devenus parfois clichés. Enfin, une version collector bien roulée a aussi été élaborée afin de contenter les collectionneurs compulsifs, avides de beaux packagings. Avec de telles mensurations, je me demande ce que vous faites encore là à me lire !

Note

17/20

Cette deuxième réinterprétation des aventures de Lara Croft en 3D isométrique offre un superbe melting-pot de ce qu’on est en droit d’attendre d’un jeu d’action – plateforme moderne. Le jeu sort du lot avec une maniabilité précise, un level design exquis et une cadence enivrante. Son défaut est le fruit de ses qualités, puisqu’on lui reprochera tout de même une durée de vie un peu pingre de 7 heures pour plier l’histoire. Quoi qu’il en soit, ne jouez pas les fines bouches et réchauffez-vous auprès de la sulfureuse Lara Croft, elle vient d’avoir 18 ans…

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