Nacon Revolution Pro Controller 3 – la manette eSport ultime ?
Une fois n’est pas coutume, nous allons parler matos aujourd’hui, avec la nouvelle manette d’une firme qui ne vous est pas inconnue si vous êtes fidèle lecteur de Press Start : Nacon. Après les présentations du très convaincant stick arcade Daija et du Revolution Pro Controller, nous allons désormais nous pencher sur la nouvelle version de cette dernière, le Revolution 3. Quatrième révision du Revolution Pro Controller (la firme française ayant sorti une manette Revolution Unlimited entre les versions 2 et 3), cette manette s’inscrit dans l’approche de Nacon qui consiste à proposer ses manettes PS4 sous licence officielle, pensées pour la compétition et l’eSport, en embarquant plusieurs features qui permettront aux joueurs de se configurer leur manette à l’envi.
Certains trouveront cela ironique, mais il semblerait que proposer une manette taillée pour le jeu compétitif sur PS4 implique de lorgner vers la concurrence et il suffit d’un premier regard porté vers la Revolution 3 pour y déceler l’inspiration flagrante de la manette Xbox One. Que ce soit le placement du stick analogique de gauche et de la croix directionnelle, le type de gâchettes, la taille des boutons ou même sa forme, tout dans le design de la manette évoque un pad Microsoft, et au risque de me faire des ennemis, est-ce réellement un mal ? Non pas que je cherche à dénigrer la Dualshock 4 que je trouve très agréable en main par ailleurs, mais j’ai beaucoup de mal à comprendre l’obstination de Sony à placer le stick analogique gauche de sorte à laisser le D-pad en évidence alors que les commandes analogiques sont devenues la norme depuis la Nintendo 64 et toutes les consoles qui l’ont suivie. Je trouve personnellement bien plus agréable d’avoir le stick analogique qui tombe directement sous le pouce à l’instar des boutons d’action quand je prends une manette en main, comme sur… toutes les manettes analogiques Sega, Nintendo et Microsoft. Ce choix de la part de Nacon brosse les joueurs Xbox dans le sens du poil en leur proposant une manette plus familière pour jouer sur Playstation 4 et on ne peut qu’en applaudir l’initiative, d’autant plus quand on prend la Revolution 3 pour la première fois en main.
La manette est livrée dans une petite sacoche de transport matelassée, embarquant le pad et le câble USB/USB C nécessaire pour la connecter, ainsi qu’un jeu de poids qu’il est possible d’installer à l’intérieur des poignées de la manette via des caches. Dès la première prise en main, un sentiment de confort se dégage de la manette : sa taille fait qu’elle tient très bien en main et la découpe du pad ainsi que la forme des gâchettes R2 et L2 les font tomber directement sous les doigts. On constate directement que deux des plus gros « errements » des précédentes versions du Revolution Pro Controller ont été peaufinés : la croix directionnelle est de bien meilleure facture et les connecteurs au format propriétaire fragile des premières moutures laissent place à un port USB C simple et efficace (le câble cordé de 3m vous laissera d’ailleurs beaucoup d’aisance et semble bâti pour durer). De nombreux joueurs critiqueront le fait que la manette soit filaire à l’heure du sans fil ; pourtant vu la vision Compétition de la manette, le fait d’être filaire coule de source : si vous vous baladez de tournois en tournois, vous savez bien à quel point il est embêtant de devoir surveiller l’état de la batterie de sa manette et de devoir se déconnecter de la console une fois son match joué pour éviter les reconnections accidentelles – deux soucis réglés par la connectivité uniquement filaire de la manette.
Un rapide mot sur le jeu de poids livré. Vu la taille et le poids de base de la manette, je n’ai pour ma part pas trouvé très utile d’y recourir. La manette est nativement un peu plus lourde que la Dualshock 4 et tombe, au risque de me répéter, tellement bien en main que la lester semble superflu. La possibilité a au moins le mérite d’exister. La Revolution 3 embarque par ailleurs la plupart des features d’une manette PS4 : le bouton Home, une LED reprenant le principe de la barre lumineuse, une prise casque au format mini-jack et le pavé tactile, ce dernier ressortant un rien plus de la manette que sur la manette Sony. On se retrouve vraiment avec une Dualshock 4 filaire dont le stick de gauche et le D-pad auraient été inversés, et c’est globalement très confortable. Les touches R1 et L1 peuvent demander un petit temps d’adaptation vu leur forme quelque peu différente, mais ils sont beaucoup plus accessibles et ergonomiques que les mêmes boutons sur le Nacon Wired Compact Controller – une manette que vous devez bien connaître si vous êtes un habitué de nos tournois.
Malheureusement, malgré cette première impression plutôt positive, j’ai assez rapidement déchanté. Les manettes « compétitives » sont vraiment devenues un nouveau marché à part entière et se targuent quasi systématiquement d’embarquer des boutons supplémentaires paramétrables. Les manettes Revolution de Nacon proposent effectivement une telle feature depuis la première version du pad, et c’est tout naturellement que nous retrouvons à nouveau ces quatre boutons « S » montés à l’intérieur des poignées. Je n’en discute aucunement l’utilité, et j’imagine qu’il peut effectivement être très agréable d’y paramétrer les touches Croix, Rond, Carré et Triangle pour pouvoir jouer à un FPS ou un TPS sans jamais avoir à bouger les pouces des sticks analogiques, d’autant plus que la Revolution 3 permet de créer quatre profils personnalisés pour ces boutons S. Néanmoins, cette option entraîne des petits soucis d’ergonomie. Ces quatre profils se configurent via une application Windows dédiée que je n’ai hélas jamais réussi à télécharger sur le site de Nacon, aussi ne pourrai-je pas parler de l’ergonomie de l’application en soi, mais toujours est-il que la manette embarque à l’arrière un switch et un bouton dédiés à l’accès à ces profils. Peut-être est-ce dû à mes mains et que je serai le seul gêné par ces boutons, mais que ce soient les quatre boutons S ou ceux dédiés à la navigation entre les profils, j’ai tendance à constamment les atteindre et les actionner par erreur dans le feu de l’action.
Du coup, à force d’utiliser cette manette, mon ressenti a clairement été revu à la baisse. Malgré sa forme et son choix de placement de boutons « natifs » très agréable, mon plaisir de jeu a été plombé par les features embarquées par la manette, ses principaux arguments de vente. Je ne doute pas que pour un joueur utilisant ces boutons paramétrables, la manette peut très rapidement devenir indispensable, mais dans le cas d’un joueur qui ne cherche pas à pouvoir reconfigurer ses touches sur de nouveaux boutons et chercherait juste à avoir une alternative plus Xbox sur Playstation 4, je vois mal comment recommander ce Pro Controller 3 vu son prix (100 euros). Dans ce cas de figure, je vous recommanderais plutôt – toujours chez Nacon – de vous diriger vers le Nacon Asymmetric Wireless Controller que je vous montre ci-dessous. Si par contre vous n’avez pas peur d’expérimenter votre configuration et optimiser vos performances, foncez – d’autant plus que la manette est 100% compatible PC !
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