V-Rally 4

V-Rally 4

Il aura fallu attendre seize ans pour que la série V-Rally sorte du placard dans lequel on la pensait définitivement enfermée. C’est cette fois le studio français Kylotonn (connu pour les derniers WRC) qui s’occupe du développement, avec Bigben Interactive à l’édition. Alors, bonne ou mauvaise idée de ressusciter une licence presque oubliée ?

Le retour du roi ?

En 2017, j’attendais beaucoup de Dirt 4 et j’avais été finalement un peu déçu. Certes, le jeu n’était pas mauvais en soi, mais j’avais plutôt l’impression de jouer à une version grand public de Dirt Rally duquel on empruntait une grosse partie des tracés, ajoutait des courses avec buggy vite expédiées ainsi qu’un mode gymkhana insipide, histoire de pouvoir nous revendre le jeu sous un autre nom. Du coup, à l’annonce de ce V-Rally 4, je n’étais pas particulièrement emballé, d’autant plus que peu de gameplay avait filtré avant sa sortie, ce qui n’est jamais vraiment bon signe.

Je n’ai pas encore les moyens de me payer une Renault Alpine.

V-rally ne propose  que trois modes de jeu : le mode carrière qui est ici appelé « V-Rally », Partie Rapide qui permet d’accéder librement à toutes les disciplines ainsi que de conduire les différentes  voitures sans devoir les acheter, et un mode Multijoueur. Particularité très appréciable du mode Multijoueur, celui-ci propose, en plus des traditionnelles courses en ligne, un mode écran splitté permettant de jouer à deux simultanément sur le même canapé. De nos jours, cela devient assez rare, d’autant plus que l’on peut choisir entre un écran splitté verticalement ou horizontalement (ce dernier ayant été ajouté récemment lors d’une mise à jour).

V-Rally 4, la suite de… Dirt 3

Alors que les épisodes précédents étaient exclusivement axés autour d’épreuves de rallye, quatre nouvelles disciplines ont été rajoutées cette fois : Rally Cross, Hillclimb, Buggy et Extreme-Khana. Cinquante voitures sont également disponibles à travers onze destinations possibles : USA, Bolivie, Niger, Afrique du Sud, Kenya, Malaisie, Chine, Japon, Roumanie, Angleterre et  Russie.

Rallye

La catégorie Rallye reste bien sûr l’épreuve principale du jeu et propose également le plus de véhicules (28 sur les 50 disponibles) avec six destinations différentes. Aidé d’un copilote, vous pourrez conduire une Porsche 911 Carrera, une Lancia Stratos, une Opel Manta ou d’autres voitures mythiques des années 80-90. Particularité de ce mode Rallye, en plus des traditionnels tracés que vous pourrez répéter à loisir, certaines courses seront générées aléatoirement. Alors que dans certains jeux, on a un peu l’impression de refaire en boucle le même parcours (coucou Dirt 4), ici c’est vraiment tout le contraire, et on prend plaisir à découvrir de nouvelles variantes.

Rally Cross

Les épreuves de Rally Cross se déroulent sur des circuits fermés où il faudra boucler plusieurs tours en compagnie d’autres concurrents. Vous devrez emprunter, une fois dans chaque course, une portion de route un peu plus longue appelée joker. Cela reste classique et trois variantes de chaque tracé sont proposées. Niveau véhicule, c’est un peu plus moderne : Ford Focus, Renault Alpine entre autres.

Hillclimb

On retrouve une des plus vielles disciplines automobiles avec la course de côte sur des tracés étroits, exigeants et parfois très longs (jusque 16km). Je retrouve le plaisir que me procurait ce genre de course sur Dirt 2, et ça manquait clairement dans le dernier Dirt. Ici, on a droit à de puissants bolides (Mitsubishi MiEV Evo II, Suzuki SX4, Mazda SP3 RX8) qu’il faut dompter sous peine de se retrouver vite dans le fossé. Il est également possible de choisir le sens du tracé (vers la montée ou en descente).

Buggy

Encore un style d’épreuve qui fait furieusement penser à la série Dirt sauf que, contrairement à celui de Dirt 4, le Buggy sur V-Rally est plutôt sympa. Fini les courses sur de pauvres circuits de 800m où la seule variante est un virage tantôt à droite, tantôt à gauche, on a ici droit à des tracés assez variés (des passages en forêt, sur la neige, des croisements, des sauts, …). En ligne, c’est évidemment le mode qui permet de faire le plus de crasse à ses adversaires.

Extreme-Khana

Ici encore, ça rappelle un autre jeu évoqué plus haut… Dans un hangar ou sur une piste d’atterrissage, faites le meilleur chrono en évitant de toucher les obstacles sous peine de vous voir infliger quelques secondes de pénalité, tout en réalisant quelques figures imposées (faire un 360 autour d’un poteau, sauter entre 2 containers). Ce n’est clairement pas le mode de jeu le plus emballant.

Un mode carrière atypique

Le mode carrière diffère des autres jeux du style où vous devez généralement enchainer championnats ou autres compétitions en vue de devenir le meilleur pilote. Ici, tout est axé autour d’un hub d’activités où vous choisissez vous-même les courses auxquelles vous souhaitez participer parmi les cinq types d’épreuves. Cela permet de varier le gameplay et de switcher rapidement entre chaque discipline, et vous pouvez alterner entre des épreuves avec une, deux ou trois courses. De temps en temps, de mini-championnats de quatre courses seront accessibles avec un trophée/succès à la clef si vous terminez en première position, mais ils sont rarement disponibles et assez exigeants (même si l’on peut choisir la difficulté et que l’IA des adversaires a été revue à la baisse avec les dernières mises à jour). Comme cela se fait beaucoup actuellement, il est possible de recruter un staff technique (équipe de recherche, équipe mécanique et agent) pour vous permettre d’améliorer vos voitures à moindre coût, de réduire le prix des réparations ou de trouver de meilleurs sponsors. Par contre, n’espérez pas une quelconque interaction avec votre staff, c’est vraiment réduit au strict minimum et à la limite on s’en serait bien passé (bon, augmenter la taille de la cafétéria dans Dirt 4, c’était quand même bidon).

Ce hub d’activités a également sa version en ligne qui reprend le principe de base, mais ici votre temps final sera comparé avec celui d’autres joueurs. Plus vous vous rapprocherez du podium, plus votre récompense sera importante.

Au final, je suis assez partagé à propos de ce mode carrière : d’un côté, j’apprécie le fait de pouvoir choisir ses activités selon son envie et de ne pas être bloqué dans un championnat sans possibilité d’en sortir à moins de le terminer, de l’autre cela reste assez sommaire (pas de cinématiques par exemple) et finalement assez basique. De plus, une partie des épreuves nécessite de payer un droit d’entrée. Or, une fois que l’on a payé son staff et que l’on a acheté le véhicule qui nous faisait envie, on se retrouve parfois à sec financièrement et on a juste le choix de participer à une épreuve gratuite.

Une conduite arcade

V-Rally 4, c’est clairement une conduite arcade et ça se sent dés le lancement du jeu, où après un court essai avec votre première voiture, vous devrez choisir entre activer ou non l’ABS ou l’aide à l’adhérence. Et c’est tout niveau options globales… Bien sûr, chaque véhicule possède ses préréglages (tarmac, gravier, neige) et vous pouvez tout de même modifier le rapport de la boîte de vitesses, la garde au sol ou encore la répartition du freinage, mais cela reste assez sommaire, et on laisse plutôt tout par défaut. Certaines spéciales se déroulent à la fois sur du tarmac et du gravier, et manette en main, on sent vraiment la différence au niveau de l’adhérence. Sur gravier, la voiture a tendance à vite partir en dérapage, surtout avec de gros bolides, alors que sur la neige, la voiture colle étonnamment à la route.

Graphiquement, on est évidemment loin de Forza Horizon 4, mais le contraire aurait été surprenant. En particulier au niveau de certaines textures et de la végétation qui sont parfois d’une autre époque sur certaines courses. La carrosserie des différentes voitures fait aussi un peu plastique, et certains éclairages accentuent cet effet par moments. Par contre, on appréciera la distance de vue assez impressionnante, ainsi que la multitude de petits détails en bord de route. Par exemple, au Japon, vous devrez traverser un village typique, et en longeant la voie ferrée, vous serez dépassé par le Shinkansen. Et ça fourmille de petits détails dans le genre.

Les sons des différents moteurs semblent plutôt fidèles (je ne suis pas vraiment un expert) et changent évidemment en fonction de la vue que vous choisissez (vue capot, intérieure, extérieure, …). Particularité de la vue cockpit, il est possible de régler la position de la caméra (lointaine, proche, très proche, …) ainsi que la hauteur de vue. À noter que l’ensemble des informations à l’écran (vitesse, temps, minimap, …) peut aussi être masqué pour plus d’immersion. Je ne suis juste pas très fan des bruits de freinage, ça me fait penser au son que fait une peau de chamois mouillée que l’on passe sur une vitre. Mais ce n’est rien comparé à l’insupportable musique qui tourne en boucle dans les menus : cinq extraits de chansons d’un groupe de rap américain inconnu au bataillon. C’est tellement énervant que le studio a ajouté une option via un patch pour mettre ces musiques en instrumentales (j’avais mis le son des musiques à 0% avant ce correctif).

 

Ils avaient pensé installer des cerisiers du Japon tout le long des allées.

Note

15/20

Avec l’ajout du Rally Cross, de buggys et de la course de côte, V-Rally 4 lorgne fortement du côté des anciens Dirt et s’offre même le luxe d’être plus distrayant par moments. Malgré un mode carrière perfectible et des textures pas toujours dignes de la génération actuelle, on relancera le jeu pour refaire certains tracés vraiment réussis, ainsi que pour la variété des épreuves. Finalement, on est plutôt content de retrouver V-Rally en 2018.

Réactions

  • gazza8 le 25/10/2018

    Merci pour ce test, ça donne envie d’y jouer. Je tiens peut-être enfin le jeu de rally qu’il me manque depuis… Colin McRae 2.0 !

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