DiRT 4

DiRT 4

Après un DiRT Rally, sorti fin 2015 sur PC et 6 mois plus tard sur console, clairement axé simulation et plébiscité par les joueurs, même s’il manquait clairement de contenu, Codemasters revient avec sa licence orientée arcade qui avait fait les beaux jours de la génération PS3/Xbox 360. DiRT 4 est-il le digne héritier des précédents volets ou une version plus grand public de DiRT Rally ?

Le jeu des 7 différences

La première chose qui tranche par rapport à un DiRT 2 ou 3 (de la série anciennement appelée Colin McRae : DiRT jusqu’au second épisode) est la possibilité, dés le lancement du jeu, de choisir son style de conduite : « Gamer » pour une conduite plus arcade ou « Simulation » pour plus de sensations. La première se veut plus accessible au grand public et orientée vers le fun pour le joueur qui jouerait notamment à la manette et qui ne voudrait pas se prendre la tête, tandis que le mode simulation serait plutôt à réserver aux puristes jouant avec un volant. Il est bien sûr possible, à tout moment, de passer d’un mode à l’autre, tous deux proposant plusieurs options paramétrables : difficulté de l’IA et différentes aides à la conduite (freinage à la décélération, contrôle de stabilité, système antipatinage, …).

Chacune des 50 voitures disponibles dans le jeu pourra aussi être réglée selon vos envies (force de freinage, hauteur de caisse, compression des amortisseurs, …) et améliorée mécaniquement (moteur, turbo, freins, …). C’est plutôt appréciable d’avoir ces différents réglages car il est vrai que, sur les précédents opus, les possibilités étaient assez limitées à ce niveau.

Une autre différence par rapport aux anciens épisodes est l’absence du « flashback », un procédé mis en avant dans DiRT 2 et 3 qui vous permettait de rembobiner votre course et de revenir à un moment précis juste avant une embardée ou un virage mal négocié. Certains regretteront cette absence qui pénalise la prise de risque, d’autres trouveront au contraire que cela renforce l’immersion.

Exit également le mode de jeu « Gymkhana », cher à Ken Block, qui consistait à enchaîner des sauts, burn, drift et autres figures, ainsi que le mode « Drift » dédié où il fallait accumuler le plus de points possibles en dérapage sur de courtes portions de circuit. Le Gymkhana ne devrait pas trop manquer même si Codemasters en a gardé une petite partie (et pas la meilleure) dans ce DiRT 4 à travers un mode de jeu appelé « Virée ».

Disparition également du mode « Head to head » de Dirt 3 (une course où les joueurs pouvaient se défier en 1 contre 1) et n’espérez pas non plus le retour du mode écran splitté en multijoueur local.

Un autre changement principal, déjà en partie aperçu dans DiRT Rally, concerne la gestion de son écurie avec notamment un staff à recruter, des sponsors à rechercher et des installations à améliorer. Il vous faudra engager des ingénieurs pour réduire le temps des réparations entre 2 spéciales et un agent en relations publiques pour mieux négocier avec les différents sponsors et upgrader votre atelier en vue de diminuer le prix des pièces pour vos véhicules ou améliorer le confort de votre équipe. Cela part d’une bonne idée sauf que cela tombe complètement à plat tellement il n’y a aucune interaction avec votre équipe durant les différents modes de jeux et, au final, on s’en tape complètement. Surtout que ces améliorations coûtent énormément d’argent, que le staff n’est là que pour quelques courses uniquement, que vous devrez constamment en changer et qu’il faudra, bien sûr, le payer. De plus, l’argent est ici indispensable pour acheter vos véhicules car ceux-ci ne sont plus débloqués selon votre niveau (sauf certains après avoir gagné un championnat ou l’autre) mais contre monnaie sonnante et trébuchante. Pourquoi irais-je dépenser 200.000 Cr pour améliorer la cafeteria (c’est vraiment une option proposée !) alors qu’avec cette somme je peux acheter plusieurs voitures ? D’autant que certaines courses, notamment pour la partie défi communautaire, ne sont accessibles que si vous avez acheté le véhicule correspondant (soit via un concessionnaire pour les voitures récentes ou des petites annonces pour les modèles plus anciens ou d’occasion). Heureusement, en mode carrière, vous pourrez vous faire prêter chacune des voitures nécessaires mais, évidemment, vos gains seront moindres.

Les modes de jeu

Le mode carrière est le mode principal du jeu et est axé autour de 4 disciplines : Rally, Landrush, Rallycross et Historic Rally.

Rally

Alors que les joueurs se plaignaient du manque de contenu de DiRT Rally, on ne retrouve ici que 5 destinations pour le mode le plus long du jeu (le Michigan aux Etats-Unis, l’Australie, le Pays de Galles, l’Espagne et la Suède). Cela pourrait passer si les spéciales étaient dantesques mais c’est vraiment loin d’être le cas. Celui qui a joué à DiRT 2 se souvient forcement du tracé de l’Utah, le fan de l’épisode 3 n’aura pas oublié Monte-Carlo ou le Kenya. Ici, si on fait 3 spéciales au Michigan, on a un peu l’impression d’avoir fait 3 fois de suite le même tracé à part qu’à un moment ça tournait à gauche, que dans la course suivante c’était à droite et que dans la dernière il y avait du brouillard. On pouvait s’attendre quand même à mieux.

Landrush

Ici plus question de voitures de rallye mais de Buggy, crosskart ou truck sur des circuits regroupant 8 concurrents. Alors que c’était sûrement le mode le plus fun des anciens Dirt, c’est à nouveau la grosse déception. Oubliez les tracés longs et variés où vous deviez passer sur un pont ou dans l’eau, parfois en forêt ou sur la neige. Ici, tout se déroule sur de pauvres circuits de 800m en plein désert avec 3 malheureux virages sur lesquels vous devrez faire 4 ou 6 tours. Et quelle que soit la destination que vous choisissiez parmi les trois disponibles (le Nevada, la Californie ou Baja au Mexique), cela restera globalement la même chose.

Rallycross

Les épreuves se déroulent également sur des circuits avec d’autres adversaires regroupés en 2 poules de 4 et il vous faudra faire un des meilleurs temps pour passer à la course suivante sous peine d’élimination directe. Vous devrez emprunter, une fois dans chaque course, une portion de route un peu plus longue appelée joker (deux fois si vous faites un faux départ). Ici aussi, on aurait aimé des circuits un peu plus longs et variés comme auparavant. De plus, 3 des 5 circuits proposés (Portugal, Angleterre, Norvège, Suède et France) se retrouvaient déjà dans DiRT Rally et ne vous attendez pas à avoir des tracés dignes de Francorchamps ou du Nürburgring non plus.

Historic Rally

Ce mode reprend les destinations du mode Rally de base mais cette fois à bord de voitures des années 80 : Opel Manta, Lancia Stratos, Peugeot 205 ou encore Audi Quattro. Rien de bien particulier si ce n’est que c’est toujours plaisant de piloter d’anciens véhicules.

Un problème général du mode carrière  est qu’on le parcourt de manière assez linéaire en passant d’une coupe nationale à une coupe internationale sans véritables liens entres elles et sans trop même se rendre compte du changement de difficulté. D’ailleurs je ne saurais trop vous conseiller d’augmenter le niveau de l’IA en difficile au minimum sous peine de terminer chaque spéciale avec 30 secondes d’avance ou de prendre un tour à tous vos adversaires sur les circuits.

DiRT 4 propose évidemment d’autres modes de jeu : compétition, partie libre, Académie DiRT, Virée et multijoueur.

Compétition

Le « Pro Tour » est un mode où vous devrez affronter d’autres joueurs en ligne sur des spéciales pour augmenter votre niveau et passer à la division supérieure : une première place vous rapporte 3 points, une dernière vous en fait perdre 1 et un total de 7 points vous sera nécessaire pour grimper à l’échelon suivant.

Le « community events » regroupe une série d’épreuves communautaires quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles. Vous n’avez droit qu’à un seul essai et êtes obligé de posséder l’une des voitures imposées dans votre garage. Une fois l’épreuve terminée, vous pourrez comparer votre temps avec les autres joueurs et c’est également un bon moyen de gagner vite de l’argent.

Partie libre

Vous pourrez ici créer vos propres championnats avec vos règles, une météo différente ou le nombre de courses. En mode Rally et Historic Rally, vous avez même la possibilité de générer aléatoirement vos propres spéciales grâce à 2 réglettes qui influeront sur la longueur et la complexité du tracé. C’est une bonne idée même si cela reste assez sommaire et que l’on aurait souhaité plus d’opportunités de réglages sur les tracés.

Académie DiRT

C’est là ou vous pourrez tester librement les différentes voitures du jeu dans un environnement industriel et aussi apprendre diverses techniques de conduite comme le virage pendulaire, le transfert de charge ou l’utilisation du frein à main à travers différents tutoriels.

Virée

C’est le mode qui se rapproche le plus de l’ancien Gymkhana des précédents DiRT mais vous n’aurez droit qu’à 2 types d’épreuves : « Destruction » où il faudra défoncer un maximum de barrières réparties sur l’ensemble de la zone avant la fin du chrono et « Contre-la-montre » où vous devrez effectuer plusieurs tours de cette zone industrielle en gagnant une seconde chaque fois que vous passez sur une pastille verte tout en faisant attention aux rouges qui vous en feront perdre une. Il est également possible de parcourir l’environnement de manière libre pour vous amuser à faire quelques drifts ou autres sauts mais vous aurez vite fait le tour de ce mode de jeu.

Multijoueur

Les 4 disciplines principales du mode carrière sont accessibles en ligne et vous pouvez définir si vous cherchez une partie avec un style de pilotage « Gamer » ou « Simulation » ou encore si les différentes assistances à la conduite seront autorisées ou non.

Petit bémol pour ce multijoueur, lorsque vous rejoignez un salon pour participer à un mini-championnat (de 1 à 6 épreuves) et que celui-ci est déjà commencé, vous n’avez pas d’option « spectateur » pour regarder la course en cours. Vous êtes donc obligé d’attendre patiemment sans même savoir si la course vient de débuter où si l’épreuve est sur le point de se terminer.

Le moteur a des ratés

Niveau conduite, le mode « arcade » est assez plaisant et divertissant et devrait contenter ceux qui ont apprécié les anciens DiRT pour sa prise en main rapide. Il sera toutefois conseillé de réduire certaines aides à la conduite sous peine d’avoir un véhicule qui colle vraiment trop à la route quelle que soit la surface.

Quant au mode « Simulation », si celui-ci ne procure pas complètement les sensations que l’on pouvait ressentir dans DiRT Rally, il offre tout de même assez de réglages pour satisfaire les joueurs plus exigeants et c’est une des rares nouveautés appréciables de ce DiRT 4. Le puriste trouvera toujours quelque chose à redire sur ce mode « Simulation » mais c’est pourquoi le jeu s’appelle DiRT 4 et non DiRT Rally 2.

Alors que graphiquement on était en droit d’espérer au minimum un rendu similaire à ce qu’offrait DiRT Rally, Codemasters arrive à sortir un jeu moins joli que son précédent titre. Cela se remarque directement lors de la première course du mode carrière aux Etats-Unis, qui est certainement la moins agréable à l’œil. Le jeu n’est pas moche pour autant mais manque cruellement de détails en arrière-plan même si certains effets comme les gouttes d’eau sur la caméra ou le pare-brise sont plutôt réussis (contrairement à la neige qui fait vraiment trop artificielle). La modélisation des voitures est, par contre, plutôt agréable et les différentes peintures applicables sont souvent du plus bel effet sur celles-ci. Le jeu tourne à 60 fps sur console et est fluide sauf lors des courses à plusieurs sur circuit où l’on note de fréquentes chutes de framerate, en particulier sur le mode « Landrush » si vous utilisez la vue caméra extérieure. Problème que vous ne rencontrerez par contre que sur PS4 normale ou Xbox One classique, la version Pro restant stable à ce niveau.

Note

13/20

Dirt 4 se voulait, sur papier du moins, être la suite directe de DiRT 2 et DiRT 3, même si au final on a quand même plutôt l’impression d’avoir une version grand public de DiRT Rally. Il manque clairement ce côté un peu foufou que proposaient les anciens épisodes : un retour aux sources des Colin McRae Rally sur PS2 argumenteront certains, une déception pour d’autres. Avec une technique pas irréprochable, sur des tracés peu convaincants, et un contenu trop proche de DiRT Rally sans réelles prises de risques, l'achat de DiRT 4 ne se justifiera que si vous ne possédiez pas déjà le DiRT Rally précité.

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