Star Wars Outlaws
Star Wars n’est plus une licence à présenter. Aujourd’hui devenue pleinement cross-media, la guerre des étoiles est présente tant dans l’univers vidéoludique que télévisuel ou encore en attractions (ou lands entiers) dans les parcs Disney. Où que nous allions, nous pouvons entendre résonner la musique de thème si connue créée par John Williams.
Et c’est désormais à une autre société, tout aussi connue dans le monde du jeu vidéo, d’apporter sa pierre à l’édifice du monde imaginé par George Lucas ; je veux bien entendu parler d’Ubisoft et de son nouveau bébé, Star Wars Outlaws. Au fil d’un scénario simple en apparence, nous allons suivre les aventures d’une voleuse à la petite semaine nommée Kay Vess. Cette dernière, tombée dans un traquenard, va devoir se frotter à de plus gros morceaux qu’elle pour s’en sortir vivante.
Ubisoft qui, par ailleurs, semble être en grande forme. Après une sortie assez réussie de son Avatar: Frontiers of Pandora et avant le prochain volet de sa licence phare Assassin’s Creed, Ubisoft était attendu au tournant par les fans de Star Wars.
Alors, que vaut ce Star Wars Outlaws ? On embarque dans le Trailblazer pour le découvrir.
Dans une galaxie lointaine… vous connaissez la suite
L’aventure commence à Canto Bight, ville déjà connue par les amoureux de la saga pour avoir été vue dans le film « Star Wars: Les Derniers Jedi ». Nous ferons ici connaissance avec Kay Vess accompagnée par Nix, son petit Markal – créature ayant des airs d’un Axolotl terrestre. Kay, comme Han à une époque, cherche à quitter la planète et voir les mondes du noyau (Coruscant ou encore Corellia par exemple). Malheureusement, la jeune voleuse ne semble pas arriver à se faire une place dans le millieu. Tombe sur la table un job : braquer le coffre du chef d’un nouveau syndicat du crime, Zerek Besh. Comme souvent dans ce genre d’histoire, le braquage tourne mal et Kay se fait trahir par les commanditaires du casse. N’étant qu’une petite voleuse du coin, elle était sacrifiable.
Dans une fuite effrénée, elle s’échappe de Canto Blight à bord du Trailblazer, vaisseau qui appartenait en plus au boss de Zerek Besh, une erreur supplémentaire après le casse avorté. Avec une prime gargantuesque sur sa tête, fuyant Zerek Besh, Kay s’écrase sur Toshara et va devoir collaborer avec les autres syndicats du crime pour effacer cette prime et reprendre une vie normale.
C’est ainsi que commence notre aventure de hors-la-loi. Si le passage à Canto Bight servait d’introduction au gameplay et aux capacités de Kay, cette première planète sera le vrai début de partie où nous allons en apprendre plus sur le monde qui nous entoure. Devant réparer son vaisseau pour reprendre la fuite, Kay va devoir se faire une place dans le milieu et travailler avec différents syndicats du crime : Les Hutts, l’Aube Ecarlate, les Pykes et enfin le Clan Ashiga.
Si les Hutts sont maintenant très connus du public grâce à son emblématique représentant en la personne de Jabba, les autres le seront peut être moins. L’Aube Ecarlate fait partie de l’histoire du film « Solo » et les Pykes sont les vilains de la série « Book of Bobba Fett ». Bien entendu, ces noms n’étaient déjà pas inconnus des archifans de l’univers étendu.
L’histoire se déroulant entre les épisodes 5 et 6, l’Empire est toujours bien en place et dirige d’une main de fer les systèmes habités. Cependant leur « ordre » semble être à géométrie variable au sein de la bordure extérieure (planètes au bord de la galaxie). Ici, l’Empire applique une certaine pression sur les commerçants locaux pour leur protection, et les officiers se font allègrement graisser la patte par les syndicats.
« La paix et la prospérité dans mon nouvel empire », qu’il disait l’autre avec son gros casque noir. Vu par les citoyens de ces planètes, c’est pas une grande réussite.
Le but du jeu sera donc d’arriver à effacer cette prime en nous faisant bien voir des syndicats et pour ce faire, nous aurons à remplir des contrats pour eux. Ces contrats ou missions seront divers et variés : placer un micro dans la base d’un syndicat adverse, voler des informations qui se trouvent dans les poches d’une personne, ou encore récupérer un colis dans une zone pour le transporter ailleurs. Ces petites actions vont avoir un impact positif sur votre réputation auprès de la faction pour qui vous effectuez le contrat. Mais attention, si une faction adverse vous surprend à voler ou à commettre une exaction contre elle, vous serez au contraire pénalisé par ladite faction et perdrez en réputation.
Vous aurez dès lors à jouer à l’équilibriste si vous souhaitez rester en bons termes avec chaque syndicat. Qui plus est, il y a des zones contrôlées par les syndicats dans les villes mais aussi sur la carte qui entoure les villes. Ces zones contiennent souvent une partie « libre-passage » où vous pourrez circuler facilement (si vous êtes en bons termes avec eux) et une zone d’accès restreint où, quelle que soit votre réputation, vous ne pourrez pas passer. Comme par hasard, ce sont dans ces zones que se trouveront les trésors les plus interessants à ramasser.
Si vous baissez au niveau de la réputation « neutre » d’une faction, vous ne pourrez plus vous balader dans les zones d’accès libre et aller voir les vendeurs liés a cette faction. Vous devrez aller voir les intermédiaires pour vous refaire une réputation à coups de missions. Par ailleurs, vous pouvez avoir jusqu’à 3 missions actives par planète visitable. Il est à noter aussi l’existence de missions plus ardues, avec une difficulté rehaussée ainsi que l’impossibilité de les rejouer. Si vous vous faites prendre (ou descendre), c’est fini, la mission sera un échec. En plus des missions purement réputation, vous aurez aussi à effectuer des missions pour les chefs des cartels. Si les petites missions peuvent parfois vous faire perdre un peu de réputation avec une faction adverse, les missions issues de pontes risquent quant à elles de vous en faire perdre beaucoup. À vous donc d’équilibrer votre partie entre petites et grosses missions.
Un autre moyen de gagner un peu de réputation, c’est simplement l’exploration. Au détour de vos balades dans les paysages bucoliques ou les rues sombres des villes, vous pourrez facilement entendre ou voir des choses qui pourraient intéresser un syndicat. Il arrive parfois d’entendre une conversation entre deux personnes. Que ça parle d’un transport de marchandises qui a mal tourné ou d’une traîtrise qui s’ourdit dans l’ombre, cette information pourra toujours intéresser quelqu’un. Outre les conversations de comptoir, vous pourrez aussi lire des tablettes laissées là négligemment ou tomber sur une puce d’information qui pourra sans doute vous servir. Dans Star Wars Outlaws, l’information se vend mais s’achète aussi – quelques marchands ont d’ailleurs la langue bien pendue contre quelques crédits.
« It’s High Noon »
Le jeu, même s’il se décrit avant tout comme un jeu d’action-aventure, sera plutôt à jouer en mode infiltration. J’ai pu découvrir au fil de ma partie que se la jouer Rambo n’était pas des plus profitable. En cas de détection, les ennemis auront vite fait de se pointer en nombre, sonner l’alarme – ce qui va rameuter encore plus d’ennemis – et, contrairement aux Stormtroopers d’une certaine époque, ces bougres visent plutôt pas mal. Comment faire alors pour investir une place forte sans trop user de capsules de Bacta pour regagner de la vie ? Le jeu vous proposera pas mal d’options pour y parvenir.
Commençons d’abord par Nix, votre petit familier. En plus d’être trop choupi, il s’avèrera d’une efficacité redoutable tout au long de vos pérégrinations. C’est bien simple, il sait tout faire. Vous allez pouvoir lui demander de détourner l’attention d’un garde, d’aller voler une grenade dans ses poches ou encore d’activer leviers ou interrupteurs. Une autre de ses possibilités sera d’attaquer de front. Si vous vous retrouvez en face de deux gardes, vous pourrez envoyer Nix attaquer l’un pendant que vous assommerez l’autre. Il ne vous restera plus qu’à retourner vous occuper du premier, et le tour est joué. Une autre capacité bien pratique de Nix est la détection; grâce à ses antennes, il vous fournira la localisation des gardes à proximité à la demande – et cela fonctionne aussi pour les trésors proches de vous !
Même si avoir Nix est un énorme avantage, il ne sera pas le seul atout dans votre poche. Kay étant avant tout une voleuse, hors de question pour elle de se trimballer une armurerie entière sur son dos. Elle aura par contre son fidèle Pisto-laser. Ce dernier aura plusieurs modes sélectionnables à la volée pour résoudre diverses situations. Il y a tout d’abord le mode Plasma (pour les tirs en mode « pew pew » habituels), le mode Ion (pratique pour désactiver les boucliers ou autres robots) et enfin le mode grenade (besoin de décrire ce que ça fait ?). Ces différents modes seront à utiliser contre les ennemis mais serviront aussi à résoudre certaines énigmes. Le pistolet étant avant tout… eh bien un pistolet, il a une résistance limitée à la surchauffe. Si cela devait se produire, un QTE vous propose de le refroidir pour ne pas perdre de précieuses secondes en cas d’échauffourée. Votre sacoche contiendra les saintes grenades (explosives ou fumigènes) en cas de situation catastrophique. Enfin, Kay pourra compter sur son sang-froid grâce à la jauge d’adrénaline. Si on se prend trop de tirs, la jauge progresse et on peut activer un moment de « freeze-frame » permettant de cibler jusqu’à 6 ennemis pour leur loger un petit one-shot. Une capacité très similaire en vérité à l’ulti « high-noon » de Cassidy d’Overwatch.
Autre outil dans votre besace : le pic de piratage. En effet, pour pouvoir entrer dans certaines places fortes ou ouvrir certains coffres, nous aurons à utiliser une version perfectionnée d’un kit de crochetage. Certains RPG nous avaient enseigné à mettre le kit dans un certain sens dans la serrure et trouver le bon angle pour tourner la clé, ici Ubisoft nous propose une approche radicalement différente de ce qui a pu être vu à ce jour. Le crochetage se transforme en petit jeu de rythme. Une loupiote jaune clignotera avec une certaine cadence et vous aurez à répliquer cette cadence en même temps. Si l’idée de ce système est intéressante voire ingénieuse, en pratique cela peut devenir un calvaire pour quelqu’un qui n’a aucun sens du rythme. Heureusement, la plupart des serrures propose une cadence simple à suivre même pour les plus désaccordés d’entre nous.
Enfin, le dernier outil qui vous sera bien utile pour vous assurer le titre de « ninja » sera l’outil de piratage. Avec ce petit ordinateur, vous pourrez avoir accès à différents terminaux ou autres appareils qui vous permettront de gagner des crédits, ouvrir des portes protégées ou encore activer des tourelles pour décimer les ennemis sans que vous ayez à le faire vous-même. À l’instar du pic de piratage, l’ordinateur proposera un petit jeu de type Mastermind où vous aurez à trouver les symboles servant de combinaison et les mettre dans le bon ordre.
Equipement, armes, nombre de places pour les consommables ou encore capacités physiques sont bien entendu améliorables comme dans tout bon action-RPG qui se respecte. La garde-robe de Kay est composée de sa veste, de son holster et de son pantalon ; 3 pièces d’équipement qui peuvent être achetées ou trouvées dans les trésors qui parsèment les cartes. En fonction de la pièce choisie, nous allons pouvoir améliorer la résistance physique de Kay aux tirs, aux explosifs ou sa jauge d’adrénaline. En plus de ces 3 parties de tenue, nous pouvons mettre à profit des « breloques » mineures ou majeures qui, comme les tenues, vont améliorer la résistance physique ou booster des capacités. Au fil de nos aventures, nous croiseront des « Experts ». Ces derniers vont améliorer aussi les capacités physiques ou techniques en remplissant certaines conditions ou en rapportant quelques composants de craft.
« J’ai un mauvais pressentiment »
Nous avons parlé des factions que nous pourrons rencontrer dans le jeu. Outre ces dernières, nous aurons aussi affaire à l’Empire qui jouera un peu le rôle de la police. Sur les différentes cartes, il y aura toujours une ou deux grandes zones stratégiques tenues par l’Empire. Qu’il s’agisse d’une antenne de communication, d’une prison ou d’un autre bâtiment, elles seront une place forte de choix à investir pour y dégoter différents trésors ou y remplir certaines quêtes. Outre ces bastions, des postes de garde seront disséminés un peu partout et contiendront eux aussi un terminal à pirater ou un coffre intéressant. S’il est tout à fait possible de s’infiltrer tout en douceur dans ces lieux et d’utiliser leur défenses à notre avantage (en utilisant le piratage, par exemple), il est aussi possible de se faire repérer et là, il va falloir courir. Plus vous tuerez de Stromtroopers, plus votre jauge de recherche augmentera. Si cette jauge arrive à son maximum, l’Empire lancera ses Death Troopers à vos trousses. Plusieurs solutions s’offrent alors à vous : affronter les Death Troopers, fuir et vous cacher comme un rat ou encore aller trouver un officier qui se trouve dans chaque grande ville et qui acceptera d’effacer votre avis de recherche contre quelques crédits. Fuir présente une complexité supplémentaire car de nombreux vaisseaux vont alors survoler la carte pour vous repérer. Qui plus est, des véhicules et des troupes seront aussi dispatchés pour bloquer les routes et ainsi ralentir votre progression.
Parlons maintenant des planètes et des cartes à votre disposition. Il y a au total 4 planètes visitables (si je ne compte pas Canto qui sert d’introduction) : Toshara, Tatooine, Kijimi et enfin Akiva. Toutes ces planètes auront une ville principale qui servira de zone de prise de missions centrales et de commerces. Et sincèrement, Ubisoft a mis le paquet sur la beauté de ces villes et zones explorables. Utilisant le moteur Snowdrop, le même que pour Avatar: Frontiers of Pandora, les environnements sont sublimes, on s’y croirait vraiment. Outre la beauté intrinsèque à chaque planète (oui, Tatooine est belle à sa manière), il vous arrivera souvent de lâcher la manette juste pour regarder les décors. Tant les plaines, les déserts, les forêts et les villes regorgent de détails. Et c’est surtout en ville que nous allons croiser le plus de vie. Là aussi, rien n’est laissé au hasard pour l’immersion. La musique, le sound design, l’interaction avec les PNJ, l’atmosphère, tout transpire le Star Wars qu’on aimerait voir plus souvent et s’approche à bien des égards de l’ambiance que nous pouvions ressentir avec la série Andor. Les mondes de la bordure extérieure semblent livrés à eux-mêmes avec leurs ruelles et leur activités commerçantes malfamées, les PNJ s’affairant aux tables de Sabacc, les néons en Aurebesh (les caractères utilisés dans l’univers de Star Wars) ou les Stormtroopers discutant de leur dernière affectation. L’ambiance globale est superbe et enivrante.
Cette même sensation vous happe quand vous enfourchez votre Speeder pour explorer les environs. Les décors sont superbes même si vous devez rester aux aguets en cas d’attaque de pirate. Les cartes sont assez grandes et, contrairement à ce dont Ubisoft nous avait habitués, ne sont pas noyées sous mille et un marqueur de quêtes ou d’objets à ramasser. Ces objets, vous les découvrirez, comme je le disais précédemment, via des discussions entre PNJ ou autre indices laissés ça et là. Votre Speeder vous offre une sensation de vitesse et de liberté, un vrai appel à l’exploration et à l’aventure.
Et quand nous parlons d’exploration et d’aventure, nous ne pouvons pas mettre de côté l’Espace, cette ultime frontière. Votre vaisseau, le trailblazer, sera améliorable comme votre Speeder. Armes, vitesse, bouclier et cosmétique, tout sera disponible pour vous permettre de naviguer avec goût dans l’orbite de chaque planète. Vous pourrez y trouver des stations spatiales tant civiles qu’impériales, croiser des champs de débris issus d’une bataille récente ou plus ancienne, naviguer dans un champ d’astéroïdes pour y chercher des trésors ou encore vous confronter aux pirates du coin lors de vos recherches de richesses. Là aussi, des missions seront à effectuer pour le compte des différentes factions. Le gameplay de cette phase de jeu se veut simple et accessible, et vous pourrez facilement vous en sortir grâce a vos canons laser ainsi qu’avec quelques missiles. Cependant, le jeu propose aussi un mode de ciblage qui va automatiquement se caler sur l’ennemi dés que vous êtes dans le bon axe. Un peu trop de facilité donc.
Fondamentalement, ce Star Wars Outlaws est un appel à l’aventure, à l’exploration et à la découverte pour en voir plus sur une part sombre de l’univers de Georges Lucas. Part sombre si peu exploitée en dehors de quelques séries et de l’univers étendu. C’est un jeu Ubisoft, certes, et qui ne révolutionnera pas le genre non plus. Mais la promesse est de vous en faire voir plus à propos d’une galaxie lointaine, très lointaine.
Note
16/20
Star Wars Outlaws ne révolutionnera pas le genre, mais d'un autre côté, je ne pense pas que c'est ce qui était attendu de lui. Pour une fois, nous ne contrôlons pas un Jedi traqué, un pilote de chasse ou encore un soldat des forces d'élite de la république, mais une simple casse-cou qui cherche à s'en sortir, comme Han Solo à une époque. Certaines mécaniques de jeu sont suffisamment originales pour être mentionnées. Et à mon sens, tout le monde sera d'accord pour reconnaître la beauté de l'univers proposé et sa capacité à vous immerger. Le jeu est beau ou respecte l'univers apprécié par les fans, qu'ils soient hardcore ou dilettantes. Non, il ne révolutionne pas le genre, mais ajoute une très jolie pierre à l'édifice.
Laisse un commentaire