Outshine
Tremblez, claviers d’ordinateur ! Fishing Cactus n’a pas fini de vous martyriser à coups de frappes rapides et paniquées.
Avec Epistory et Nanotale, le studio belge Fishing Cactus a acquis une belle expérience dans les jeux de « typing » ; on pourrait même dire qu’il s’est spécialisé dans la dactylographie ludique. Cette troisième exploitation du genre reflète d’ailleurs une maîtrise de la formule, puisqu’elle épouse un domaine réputé intransigeant dans ses mécaniques : l’arcade.
Epistory et Nanotale se présentaient comme des jeux d’action-aventure faisant appel à votre dextérité sur un clavier, pour taper des mots plus vite que quand votre chef vous demande d’envoyer un e-mail « ASAP ». Les combats dans ces deux jeux peuvent devenir frénétiques, mais la progression est plutôt calme par rapport à celle d’Outshine. Pour reprendre notre exemple du boulot, Outshine, c’est la lettre qu’on vous ordonne d’écrire un vendredi à 18h. Vous voyez, ces moments de pression lorsque vous avez dix collègues autour de votre ordinateur qui vous mettraient bien un coup de fouet dans la nuque pour pouvoir aller boire leur première bière du week-end.
Votre personnage dans Outshine n’est pas non plus du genre à traîner : il court tout seul sur une route sans jamais s’arrêter. S’il y a un obstacle devant lui, il fonce dessus sans hésiter. À vous donc de veiller à sa sécurité en lui ouvrant un passage. Cela commence par le faire changer de couloir grâce aux touches Shift gauche et droite de votre clavier. Le reste est une histoire de mots. Des mots qui apparaissent au-dessus des ennemis, à taper le plus vite possible pour dégager la route. Le système fonctionne bien, les lettres de votre clavier sont toujours reconnues, et il est possible de passer d’un mot à l’autre sans transition si vous calez sur une combinaison diabolique de lettres dont le français a le secret.
Au terme d’une section de niveau, vous arrivez à un point de contrôle à activer… en tapant un bout du scénario qui s’affiche devant vous. Et puis c’est reparti jusqu’au boss du stage, qui vous envoie des lettres à la figure, des mines au sol, des lasers, etc. Vos quelques points de vie risquent d’en prendre un coup ! Néanmoins, un bouclier temporaire (à activer avec Tab) et une poignée de bombes (à balancer avec Enter) peuvent vous sauver la vie en situation de détresse extrême. Le jeu n’est pas simple, oh non, mais c’est de l’arcade après tout, on vous a prévenu…
À la manière d’un gérant de salle d’arcade qui chercherait à récolter plus ou moins de pièces de ses pauvres clients innocents, vous avez la possibilité de régler tout un tas d’éléments influant sur la difficulté d’Outshine. Il y en a pour tout le monde, du dactylo du dimanche au forcené du clavier. Chacun y trouvera son compte, mais évidemment, les résultats sur le tableau des scores ne seront pas reluisants si vous optez pour la difficulté réservée aux employés de guichets dont l’objectif de vie est de vous faire perdre votre temps en tapant à un doigt. Les virtuoses du clavier, eux, auront droit aux places d’honneur des « high scores », calculés pour chaque niveau.
En termes de scoring, Outshine est un examinateur vigilant : il prend en compte votre vitesse de frappe, votre précision au clavier, les dégâts encaissés durant le niveau, le nombre d’ennemis détruits et la plus longue chaîne de lettres correctes. En pleine partie, un multiplicateur augmente lorsque vous éliminez des ennemis de la même couleur, ce qui implique parfois une grande prise de risque. Bref, les amoureux du travail bien fait pourront consacrer des heures et des heures à peaufiner leur score dans les niveaux d’Outshine.
Quant à l’ambiance techno-futuriste, elle rappelle celle du film Tron ou du jeu Rez, surtout lorsque la musique s’affole avec le multiplicateur de score. Les ennemis sautillant d’un couloir à l’autre évoquent aussi les situations rencontrées dans Tempest, une merveille arcade d’Atari. Des références prestigieuses, vous en conviendrez, qui font honneur au travail de Fishing Cactus !
Outshine est disponible sur Steam (Windows) au prix de 13 euros. Pour 4 euros de plus, vous repartez aussi avec la bande-son.
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