Entre Medal of Honor et Call of Duty, votre cœur balance ? Si vous ne savez pas vous décider entre ces deux titres guerriers, pourquoi ne pas les renvoyer dos à dos et leur préférer une vieille gloire ? Un bon jeu de guerre comme on en faisait il y a plus de vingt ans : Mercs.

Dans Mercs, on dirige un soldat – modèle Schwarzenneger – qui débarque en Afrique centrale pour délivrer le président des États-Unis, pris en otage par des rebelles locaux. Tout seul, à deux ou même à trois joueurs sur une borne d’arcade singulière, en avant pour une véritable opération commando ! Commando… tiens, ce nom me dit quelque chose.

Commando est un gros hit de l’arcade développé par Capcom, dans lequel vous incarnez un soldat d’élite attaqué par toute une armée qui se précipite sur lui. Mercs, quant à lui, est un gros hit de l’arcade développé par Capcom, dans lequel vous incarnez un soldat d’élite attaqué par toute une armée qui se précipite sur lui. Il y a comme un air de famille… Et pour cause, Mercs est la suite de Commando, ce qui apparaît plus clairement dans les titres japonais (« Senjo no Okami » pour Commando et « Senjo no Okami II » pour Mercs).

Comme dans tous les jeux de tir pédestres, le but est d’atteindre la fin du niveau où vous attend un boss résistant et de mauvais poil. En réalité, les boss sont les seuls ennemis qu’il faut absolument détruire, les autres adversaires pouvant être contournés la queue entre les jambes. En effet, votre infériorité numérique ne vous autorise pas à viser le nettoyage intégral des zones. Pourtant, on est plutôt bien équipé dans Mercs.

Sitôt descendu de l’avion, vous dégainez votre fusil d’assaut dont le tir évolue au fil des power-up que vous récoltez dans les caisses qui jonchent le champ de bataille. Certaines de ces caisses renferment aussi d’autres armes que vous pouvez troquer contre la vôtre. Fusil à grenades, lance-flammes ou arme étrange propulsant des boules vertes, votre petit Rambo a le choix des armes. Et quand ça chauffe vraiment trop, il peut déclencher une bombe surpuissante qui le rend invincible un moment et saccage ce qui se trouve devant lui. Évidemment, ces bombes sont en quantité limitée, et mieux vaut en conserver quelques-unes pour les boss dont les tirs sont difficiles à éviter.

Éviter les attaques, voilà le principal souci vingt ans après la sortie du jeu. En effet, si votre personnage peut tirer dans toutes les directions, il doit malheureusement se déplacer  en suivant l’orientation de son tir. Pour éliminer un adversaire gênant, il faut ainsi se mouvoir dangereusement dans sa direction. Quand cet ennemi est un boss armé jusqu’aux dents, cela devient du suicide. Mercs a beau être correctement jouable, on pleure l’absence d’un deuxième stick servant à orienter son petit Chuck Norris. Cette délicatesse de maniabilité se ressent aussi lorsque vous montez dans un véhicule abandonné. Dès que vous embarquez dans une jeep, un hors-bord ou un tank, la maniabilité des véhicules est tellement exécrable qu’on pourrait lui préférer celle du premier Halo. Par ailleurs, il aurait été pratique de pouvoir faire un roulé-boulé sur le côté lorsque l’on progresse à pied.

Heureusement, la liste des défauts s’arrête ici. Sur le plan graphique, Mercs reste agréable à regarder grâce à ses graphismes très fins, ses décors destructibles à la végétation luxuriante, ses sprites bien animés et ses effets réussis, par exemple l’éboulement de terrain du premier niveau. Des niveaux justement, il y en a six dans Mercs, ce qui est tout à fait raisonnable pour un jeu d’arcade. Bien sûr, si vous utilisez aujourd’hui un émulateur, vous verrez bien vite la fin du jeu dès lors que vous n’êtes plus limité par les quelques pièces de vingt francs qui se trouvent au fond de votre poche. On ne vous jette pas la pierre, personne ne résiste à l’envie de découvrir le niveau suivant, le prochain boss ou une nouvelle musique. Des musiques d’ailleurs excellentes qui rivalisent avec les meilleures compositions du genre.

Si l’émulation dématérialisée ne correspond pas à votre conception du jeu vidéo, il vous reste d’autres possibilités pour jouer à Mercs. Le volume 1 de la Capcom Classics Collection sur PS2 et Xbox, Capcom Classics Collection : Reloaded sur PSP ou, plus exotique, la 4^ème livraison des Capcom Generations sur Saturn, toutes ces compilations contiennent la version originale de Mercs.

Vous me direz qu’il s’agit toujours d’émulation… Dans ce cas, je vous propose les nombreuses conversions sur consoles et micro-ordinateurs de l’époque, et en particulier la version Megadrive qui est probablement la plus réussie. Très proche de l’arcade, elle souffre d’un seul (gros) défaut : Mercs ne se joue plus à deux voire à trois joueurs, mais uniquement seul. En contrepartie, la cartouche Megadrive propose un mode de jeu inédit avec des niveaux différents, la possibilité de passer d’un personnage à l’autre, et surtout la présence de magasins vendant des améliorations pour votre petit Dolph Lundgren. Et si vous n’avez plus de Megadrive à la maison, sachez que cette conversion est disponible sur la Console virtuelle de la Wii.

Même si je connaissais évidemment Mercs de réputation, je le découvre réellement aujourd’hui. Sa réalisation de qualité et son action explosive en font encore un admirable jeu d’arcade de nos jours. Le jeu m’a tellement plu que j’en achèterais illico un remake qui proposerait, de préférence, un tir orientable au deuxième stick, une glissade sur le côté, et un mode multijoueur en ligne.

spacecowboy