NieR Replicant ver.1.22474487139…

NieR Replicant ver.1.22474487139…

NieR Replicant ver.1.22474487139 est sorti le 23 avril 2021. Le jeu a été officiellement présenté comme une version améliorée du Nier Replicant /Gestalt sorti en 2010.

En 2010, le héros de la version européenne du NieR Replicant (2010) était un père à la recherche d’un traitement médical afin de sauver sa fille, Yonah. Dans la version japonaise, il ne s’agissait pas du père, mais du grand frère de Yonah. Dans NieR Replicant ver.1.22474487139, nous jouons le frère comme dans la version japonaise de 2010. Ceci peut déjà constituer une nouvelle façon d’interpréter l’histoire pour les joueurs européens qui ont connu l’ancienne version.

Concrètement, l’histoire du jeu se déroule entre Drakengard et NieR : Automata. Nous sommes en l’an 3465, dans un monde postapocalyptique engendré par une terrible pandémie apparue à Tokyo en 2003 et pour laquelle on n’a jamais trouvé de remède efficace. C’est l’humanité tout entière qui est menacée de s’éteindre définitivement et le monde devient de plus en plus dangereux avec l’apparition des Ombres, de mystérieuses créatures qui s’en prennent aux humains et qui semblent propager la « nécrose runique ». Seuls quelques survivants tentent de persister dans un contexte relativement archaïque à la limite du médiéval. Parmi eux, un jeune adolescent nommé [insérer ici un nom de votre choix] tente de sauver sa petite sœur, Yonah qui est atteinte de cette fameuse maladie dite « nécrose runique ».

Comme déjà annoncé, il ne s’agit non pas d’un remake ou d’un remaster, mais plutôt d’une « version améliorée » du jeu NieR : Replicant sorti en 2010. La différence est un peu complexe à cerner, mais Yoko Taro semble vraiment insister sur cette nuance.

In the beginning I only intended for it to be a remaster you know. With some improved resolutions and that… But once I started saying that I would like to tweak the models a bit, or that I wanted to fix up the backgrounds etc., we were soon looking at a lot of fixes and improvements. I mean, Square Enix recently did that remake of FINAL FANTASY VII right? I saw that and I thought it would be terribly inconvenient to be compared to such a massive blockbuster, so that was when I decided to call Replicant ver.1.22… a “version upgrade”.

https://square-enix-games.com/en_GB/news/nier-replicant-dev-message

De fait, les dialogues ont été entièrement redoublés en anglais (mais pas en français). Selon Yosuke Saito, producteur de la franchise NieR, le réenregistrement des dialogues précédents a permis aux doubleurs d’être plus nuancés dans leurs interprétations. D’ailleurs, la plupart des doubleurs sont les mêmes qui ont travaillé sur NieR: Automata, c’est-à-dire Hiroki Yasumoto (Pod 042), Yui Ishikawa (2B), Natsuki Hanae (9S). Mention spéciale pour la qualité du doublage du Grimoire Weiss dont le petit accent britannique donne une délicieuse nuance à son cynisme constant. D’ailleurs, c’est probablement le meilleur personnage du jeu ! C’est comme si le grimoire Weiss matérialisait mes réflexions critiques de joueuse directement dans le dialogue. Bref, je l’ai adoré.

En ce qui concerne la bande sonore, elle est si belle et efficace qu’elle est du genre à rester gravée dans la tête. En comparaison avec NieR : Replicant (2010), cette bande sonore a été complètement réarrangée par Keiichi Okabe. Non seulement les musiques ont des compositions qui diffèrent des arrangements précédents, mais en plus nous avons le plaisir de découvrir de nouvelles chansons ! Un véritable plaisir à écouter…

Un aspect relativement négatif concerne la manière dont les zones du jeu ont été organisées. Il faut dire qu’elles sont si vastes qu’elles donnent aussi l’impression que tout cela est un peu vide. Ce sont de grands espaces à traverser pour atteindre une zone voisine avec des ennemis qui apparaissent aléatoirement. Oui, mais bof. Par exemple, il est nécessaire de faire des allers-retours vers la montagne des robots et cela devient rapidement agaçant puisqu’il faut obligatoirement monter et descendre un interminable échafaudage, tout ça pour parler à un PNJ. Au moins, nous avons accès à une monture phacochère très tôt dans le jeu à condition de réaliser une quête annexe. Pour le coup, on peut dire qu’il est vraiment rapide… tellement rapide qu’il est parfois compliqué de le piloter sans s’éclater la face sur un rocher.

Le système d’arme est intéressant, mais manque franchement de logique. Premièrement, il est possible de trouver des armes simplement par terre, il n’y a plus qu’à se baisser pour la ramasser. C’est sympa jusqu’à ce qu’on découvre que ces armes sont systématiquement moins efficaces que l’arme de base. Deuxièmement, il est possible de les acheter à un marchand. Pour cela, il faut collecter des pièces d’or grâce à des quêtes annexes ou la vente de ressources. Cette solution passe rapidement à la trappe quand on découvre le même constat que précédemment : systématiquement moins puissante que l’arme de base. Il sera dès lors bien plus intéressant de garder les ressources collectées pour améliorer cette arme de base auprès d’un PNJ dans la montagne des robots.  

De plus, le héros est accompagné d’un grimoire magique qui parle : Weiss. Grâce à lui, il est possible de développer des attaques magiques en grand nombre. Pour cela, il suffit d’en choisir deux à mettre en raccourci et il est tout à fait possible de les changer selon les besoins, y compris en plein combat. En complément, le grimoire Weiss apporte la possibilité d’améliorer les armes grâce à des mots. Au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire, le héros découvre des nouveaux mots à apposer sur les armes afin de les rendre plus puissantes. Cela fonctionne en quelque sorte comme des runes ou des matérias.

Puisqu’on parle de combat, la difficulté de certains ennemis semble également souffrir d’un manque de cohérence. Plus précisément, il est parfois plus facile, rapide et moins technique d’arriver au bout d’un immense boss que d’une simple petite créature qui traine dans le couloir. Dommage. En revanche, les boss du jeu ont cet avantage d’être constitués de plusieurs phases très différentes les unes des autres et qui permettent d’éviter de simplement suivre une stratégie cyclique pendant 10 min.

En ce qui concerne le scénario, il est parfois dramatique, heureux ou complètement loufoque, mais il est surtout toujours surprenant ! Je n’ai pas réussi à véritablement deviner le dénouement à l’avance tant les circonstances prenaient une tournure parfaitement inattendue. Ceci rend le récit particulièrement captivant d’autant plus qu’il existe plusieurs fins alternatives. En vérité, seules certaines quêtes annexes étaient parfois d’un profond ennui, mais le jeu est globalement une vraie réussite !

D’ailleurs, si le scénario se permet d’être aussi imprévu, c’est aussi grâce à ces personnages qui ont tous un tempérament aiguisé et des caractéristiques physiques bien singulières. J’ai déjà fait mention du Grimoire Weiss et de son redoutable cynisme, mais c’est sans compter sa rivale en termes de duel verbal : Kainé. Cette jeune femme est particulièrement agressive envers tout le monde et son langage fleuri restera gravé dans toutes les mémoires. Et puis, bon, il y a surtout sa tenue de « dévergondée » (pour reprendre les propos de Weiss) qui est aussi du genre à marquer les esprits… Si vous n’êtes pas spécialement fan de ce look, il existe un DLC gratuit permettant de troquer la nuisette contre la robe noire dans NieR : Automata. Il est aussi possible de débloquer d’autres tenues grâce à des quêtes annexes, mais elles sont toutes dans la gamme sexy-waifu. Un dernier personnage très intéressant est celui d’Émile. Voilà un tout jeune garçon, maître d’un manoir hanté et qui souffre d’une malédiction : il pétrifie quiconque le regarde. De fait, il porte continuellement un bandeau sur les yeux pour protéger les gens qui l’entourent. Son développement prendra aussi une tournure qui pousse à réfléchir sur bien des débats moraux et éthiques.

NieR Replicant ver.1.22474487139 a le mérite de proposer plusieurs gameplay dont on reconnaît les caractéristiques propres à d’autres genres de jeu vidéo. Ceci concerne notamment de multiples angles de caméra et de perspectives selon qu’on est à l’extérieur, dans un bâtiment ou dans un contexte précis. Nous avons ainsi parfois l’impression d’être dans un Resident Evil, un Zelda ou encore dans un Diablo.

Et en parlant de perceptives qui changent, sachez qu’il existe 5 fins dites « alternatives ». C’est un terme assez contre-intuitif car ceci ne signifie pas que vous verrez des fins différentes selon vos choix de dialogue. En réalité, vous devez plutôt partir du principe que chacune de ces parties sont complémentaires entres elles. Ainsi, si vous terminez la partie A et que vous avez le sentiment de n’avoir pas tout saisi à l’histoire, c’est normal car il vous manque des éléments du puzzle. Vous aurez beaucoup de réponses à vos questions dans la partie B et ainsi de suite jusque E. La bonne nouvelle est que vous ne recommencez pas « bêtement » exactement la même partie qu’auparavant, car beaucoup de nouvelles surprises vous y attendent.

Toute cette variété au sein d’un seul et même jeu permet de rendre celui-ci particulièrement chronophage et ajoute une nouvelle couche de culte à une licence déjà bien reconnue par la communauté des joueurs. Le jeu est esthétiquement très atypique et il a été graphiquement remis au goût du jour dans la limite de ses possibilités. On regrettera toutefois des pertes occasionnelles de framerate sur PC (qui semblent inexistantes sur console, d’après quelques confrères).

Note

18/20

NieR Replicant ver.1.22474487139 est une version améliorée du même jeu sorti en 2010. C'est un excellent action-RPG qui manie parfaitement l'art d'un bon scénario, d'une musique qui reste dans la tête et de combats épiques... Un vrai régal !

Laisse un commentaire

* champs obligatoires