Poison Control – Une aventure empoisonnée

Poison Control – Une aventure empoisonnée

Développé par Nippon Ichi Software, entreprise qu’on ne présente plus dans l’univers des JRPG, et distribué par NIS America, Poison Control se démarque par sa direction artistique colorée.

L’aventure vous plonge directement en enfer où vous n’êtes qu’un simple squelette. Sans aucun souvenir de votre vie passée, vous vous retrouvez à faire équipe avec Poisonette, votre âme soeur. Votre objectif sera à double enjeu. D’une part vous devrez purifier l’Enfer des esprits prisonniers de leur désespoir et d’autre part, en conséquence, retrouver l’intégrité de votre corps. Mais pour mener votre mission à bien, il faudra être capable de compléter chaque niveau en remplissant les objectifs clairement définis mais surtout variés.

Entre inspiration, déception et poison

Le scénario, assez rocambolesque, est balancé dès le début du jeu sous forme de phase Visual Novel. On regrettera un manque de développement, on se sent parachuté dans la grande débrouille. Pas toujours évident de se projeter dans l’histoire ou d’éprouver un quelconque attachement pour les personnages. Comme dans beaucoup de J-RPG actuels, c’est au cours des moments de dialogues que le joueur étoffera ses connaissances de l’histoire. On aurait apprécié des cinématiques ou des scènes variées en termes de narration. Il n’en est rien. L’absence d’une version française pourra être un frein ; pour profiter du titre il sera indispensable de maîtriser la langue de Shakespeare. Dommage.

Le reste du gameplay résidera en l’aventure dans les zones à purifier. Pour entamer votre périple, une customisation sommaire de votre personnage s’enclenchera (nom, choix du genre et voix). Ensuite, tout s’enchaînera avec les missions assignées par la Higan Radio. Les niveaux ne manquent pas de difficulté. D’une part, car le joueur est plongé en terrain très inconnu et il faudra apprivoiser les commandes sans espérer être pris par la main. Et d’autre part, car si la mécanique semble basique, les objectifs se renouvelleront constamment. Il faudra parfois décimer tous ses adversaires (les Kleshas), purifier toutes les zones empoisonnées ou bien combattre un boss.

Le gameplay suit le même chemin, en proposant diverses actions. Pour purifier les terrains empreints de poison, Poisonette, dans un temps limité, passera simplement dessus pour les drainer. Cela engendrera de nombreux avantages : recharge des jauges de vies supplémentaires, recharge de l’attaque spéciale, augmentation du pourcentage de zone purgée et, surtout, nettoyage du poison car ce dernier vous affecte malheureusement. Là où la tactique entre en jeu, c’est qu’il faut bien engager ses moments de purification, drainer une zone empoisonnée à proximité d’un ennemi lui causera des dégâts importants. A contrario, les déplacements sont plus lents et limités dans le temps, les Kleshas sont donc plus menaçants. Une action à utiliser à bon escient.

En plus d’assainir les Enfers, votre personnage ne sera pas en reste pour combattre les Kleshas. Armé d’un bras canon, il sera capable de locker les antagonistes et de tirer sur eux. Passer d’un mode à l’autre sera primordial et on comprend assez rapidement la mécanique. Une prise en main intuitive et aisée, néanmoins la complexité n’est pas mise de côté.

Un développement essentiel

Il ne suffira pas de tirer sans réfléchir pour venir à bout des Kleshas. Déjà votre canon ne possède pas des munitions illimitées, il faut un certain temps pour qu’il puisse se recharger. Cela se fait plus ou moins rapidement soit en attendant, soit en récupérant des bonus dans des coffres ou grâce à vos actions sur le terrain. De plus, durant les niveaux vous pourrez collecter de nouvelles armes, les « Toxicants » qui s’avéreront très utiles. En effet, certaines seront propices au combat rapproché et d’autres vous permettront de rester loin du danger.

Mais ce n’est pas tout ! Les « Catalysts » et « Antidotes » serviront d’équipements secondaires vous accordant plus de résistance, plus de points de vie, … Tout cela se modifie facilement dans le menu, il sera important de veiller à être bien équipé avant de partir en mission. Tous ces objets pourront être améliorés en récoltant des points dans les niveaux. Votre barre de vie se vidant assez rapidement, eh oui les Kleshas ça rigole pas, il sera judicieux de revenir dans des précédents niveaux pour farmer un peu en vue d’améliorer votre armada.

En plus de veiller à votre équipement, votre relation avec Poisonette sera au cœur de l’histoire. Les phases de discussion permettront de développer votre relation avec elle mais aussi d’influer sur vos différentes capacités (empathie, confiance, synergie, …). On l’aura compris, les missions sont aussi périlleuses que jouissives et il faudra faire preuve de dextérité et de patience pour sauver les âmes désespérées.

Note

14/20

Poison Control, sous ses airs innocents et avenants, propose, sans concessions, une aventure originale offrant complexité et challenge. La prise en main facile, opposée à une réelle dimension tactique, font du titre une expérience plus riche qu’elle ne le laissait présager au départ. Les enchaînements de scènes de dialogues et de niveaux linéaires finissent malheureusement par lasser. Un manque de diversité qui finit par empoisonner notre croisière en Enfer. Certes, le titre ne plaira pas à tout le monde, mais il serait dommage de faire l’impasse sur ce J-RPG coloré et inspiré.

Laisse un commentaire

* champs obligatoires