Disgaea 5 – Alliance of Vengeance

Disgaea 5 – Alliance of Vengeance

C’est tout simplement la première fois que je mets la main sur un opus de la série Disgaea. Cette déclaration à vif, introduisant ce test sans aucun prologue, pourra peut être refroidir les fans de la licence NIS, se demandant comment diable peut-on confier à un béotien la tâche de rédiger un papier sur le dernier jeu en date. Et pourtant, elle donne tout son intérêt à l’article que vous êtes en train de lire, car elle entraine avec elle une question peut être trop souvent éludée à propos des productions NIS : leurs jeux si typés sont-ils à réserver à un public de niche, ou bien ces RPG réputés pour être hardcore n’attendent-ils que de nouveaux joueurs ? C’est ce que nous allons tenter de mettre au clair avec Alliance of Vengeance !

Disgaea est une série de Tacticl RPG développée par Nippon Ichi Software depuis 2003. Mais qu’est-ce que c’est, un Tactical RPG ? Bonne question ! Comme on peut aisément le supposer, un Tactical RPG (ou T-RPG) est un RPG laissant une plus grande place à la stratégie au coeur de ses affrontements. Effectivement, ces derniers se jouent sur une zone délimitée, composée d’un certain nombre de cases à la manière d’un échiquier par exemple. Comme dans les RPG plus traditionnels, une équipe de personnages contrôlée par le joueur affronte une escouade d’ennemis, mais l’échiquier suscité vient pimenter de façon assez plaisante le combat : tour à tour, les deux camps vont déplacer leurs unités sur les cases en fonction des statistiques de chaque combattant. Le placement d’une unité influant sur son efficacité lors des rixes, au joueur de savamment jongler entre ses unités pour défaire l’équipe adverse : des archers, des guerriers, des sorciers, des guérisseurs… Des archétypes de personnages venus tout droit du jeu de rôle papier, avec chacun leur rôle à jouer au combat. Notez bien que j’insiste sur le système de combat des T-RPG, et pour cause : au diable l’exploration d’ordinaire si chère aux RPG; dans un Tactical le joueur enchainera séquences de dialogue / cinématiques, préparation de ses troupes pour partir au combat, affrontement à proprement parler, et on recommence ! J’ai pour ma part découvert le genre avec Front Mission 3 sur Playstation, et si je devais vous recommander un titre afin de tenter l’expérience du T-RPG, ce serait sans hésiter Fire Emblem Awakening sur 3DS. Mais je m’égare, revenons donc sur Disgaea 5 !

Disgaea 1

Le jeu s’ouvre sur une séquence animée réalisée avec le moteur du jeu, montrant deux armées (des Prinnys, sortes de pingouins en peluche, et des monstres) s’affronter. Tandis que la rixe en est à son paroxysme, un quidam sorti de nulle part vient s’installer au beau milieu du champ de bataille afin de casser la croute ! Les deux généraux se demandent un peu ce qu’il se passe quand l’inconnu, une fois rassasié, élimine l’armée de monstres et repart avec la générale de l’armée de Prinnys, littéralement tombée sous le charme du mystérieux combattant. Cette intro que je ne manquerai pas de qualifier de grand guignolesque sert à nous présenter les héros du jeu, Killia et Seraphina, respectivement un jeune Démon cherchant à prendre sa revanche sur son ennemi Void Dark (l’Empereur Démon, à l’origine des guerres comptées dans la saga… Si j’ai bien suivi !) et une princesse complètement névrosée à la gâchette facile, Seigneur Suprême du Sous Royaume du Glamour, promise à contrecœur en mariage à Void Dark… Je l’avoue franchement, être lâché de la sorte dans un scénario et une ambiance aussi « particulière » peut se montrer assez refroidissant, on aime ou pas, mais il règne sur le jeu un climat très décalé et hyper bordélique auquel j’ai beaucoup de mal à adhérer.

Une fois l’intro passée, on est lâché dans le Sous Royaume du Glamour, qui fera office de HUB central tout le long de la partie. On y retrouve entre autre un hôpital où soigner ses personnages entre deux combats, des boutiques où s’équiper et se remplir les poches d’objets de soin, un bureau de recrutement (qui comme son nom l’indique permet de recruter de nouvelles unités) et un point de départ vers les champs de bataille où faire avancer l’histoire de la campagne. Entre chaque combat (faisant office de chapitres dans le scénario du jeu), on revient au HUB, en débloquant de nouveaux dialogues avec et les PNJ s’y trouvant, et les héros du jeu. C’est d’ailleurs très fréquemment l’occasion d’assister aux sautes d’humeur de Seraphina et de constater qu’elle traite ses serviteurs Prinnys assez particulièrement. Excellent point pour les débutants souhaitant s’essayer à Disgaea 5, le jeu propose au joueur de lire un tutoriel pour chaque première action entreprise dans le HUB, en expliquant assez clairement les possibilités du bureau de recrutement et son système de personnalisation des nouvelles unités par exemple. Mis à part emplettes et dialogues, il ne se passe pas grand chose au Sous Royaume du Glamour, aussi direction le champ de bataille pour découvrir le plat de résistance !

Disgaea 2

Dès le premier combat, et à l’instar des possibilités du HUB clairement expliquées, de nombreux tutoriels sont proposés au joueur, au fur et à mesure que de nouvelles actions sont rendues possible en jeu. Mais attention aux néophytes du T-RPG car ces aides de jeu sont plus consacrées aux spécificités de Disgaea et partent, grosso modo, du constat que le joueur connait les mécaniques de base d’un Tactical. Niveau système de combat, on peut dire que NIS ne se fout pas de nous : de nombreuses actions réalisables, des classes de personnages variées et complémentaires, des possibilités de combo en attaquant un même adversaire avec plusieurs personnages, le choix laissé au joueur de retarder ou non son action après avoir déplacé un personnage; le jeu est des plus complets ! On retrouve d’ailleurs une jauge de Bonus sur le coté de l’écran, qui se remplit plus ou moins rapidement au fil des actions réalisées : cette jauge est présente pour inciter le joueur à optimiser ses combats au maximum, le récompensant en items de plus en plus prestigieux selon le rang acquis au terme du combat. Outre la possibilité de retarder son action pour pouvoir réaliser des attaques combinées, l’entraide entre personnages jouables est également matérialisée par les capacités Porter et Lancer. Simple et efficace, ces capacités permettent à un personnage de soulever un équipier sur ses épaules, avancer au maximum et le lancer quelques cases plus loin : un excellent moyen de grappiller du terrain sur un ennemi autrement hors de portée, voire même d’endiguer cet assaut qui nous attend pour le tour suivant.

Note

15/20

Doté d'un système de combats riche en possibilités encourageant le joueur à donner le meilleur de lui même, Disgaea est un titre techniquement très intéressant. Il se paie même le luxe de prendre les néophytes par la main afin qu'ils ne se sentent pas largués par ses mécaniques originales. Dommage que son ambiance volontairement caricaturale puisse laisser purement et simplement sur le carreau ceux qui n'adhèreront pas à ce parti pris artistique "discutable".

Réactions

  • gazza8 le 27/11/2015

    Merci pour ce test.

    « son ambiance volontairement caricaturale puisse laisser purement et simplement sur le carreau ceux qui n’adhèreront pas à ce parti pris artistique « discutable ».
    => C’est exactement mon ressenti après avoir essayé cette série avec Disgaea 4 sur PS3. Couplé à la trop grande richesse (possibilités tactiques, armes, déplacements, personnages, actions, etc.) du gameplay, j’ai arrêté de jouer au bout de quelques heures.

    Depuis quelques années, les T-RPG font dans la surenchère pour se démarquer : du coup, la maxime « abondance de biens peut-elle nuire » n’a jamais été aussi vérifiée…

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