Oh my gode!
Bienvenue à Night City, la ville qui se voulait la plus impressionnante de l’histoire du jeu vidéo et qui y parvient à bien des égards. C’est Cyberpunk 2077 dans toute sa splendeur ! Avec sa cité aux mille lumières « raytracées », CD Projekt Red montre qu’il n’a pas englouti tout son budget colossal dans une promo massive. On nous avait promis du lourd et on l’a eu. Mais du lourd au lourdaud, il n’y a qu’un pas.
Cyberpunk 2077 a bien fait la une des réseaux sociaux le jour de sa sortie, comme prévu. Les captures d’écran du jeu ont tapissé vos fils Twitter et Facebook, comme prévu. Des centaines, des milliers d’images de godemichets vous ont sauté à la figure, comme… ah non ça on ne l’avait pas prévu ! Le sextoy le plus basique, voilà ce qui a éclipsé le plan de communication monstrueux du studio polonais. Le jeu le plus en vue de cette fin d’année, de cette année tout court, semble désamorcer son orgueil gigantesque par une blague potache « oh oh, c’est rigolo les bites en plastique, mettons-en partout » !
Est-ce que tous ces phallus ont à eux seuls fait débander l’action CD Projekt Red ? Certainement pas, il faut bien plus que ça pour causer une telle dégringolade boursière. Par exemple, des versions consoles nommées pour le prix du meilleur downgrade de l’histoire… En effet, il y a plus grave que ces services trois pièces en latex. Néanmoins, il est étonnant ou plutôt affligeant qu’une production aussi énorme tombe dans un délire de gosse qui dessine sur les murs des toilettes de l’école. N’y avait-il pas une manière plus subtile de souligner l’hypersexualisation de la société de 2077 ? Si les équipes de CD Projekt Red voulaient dénoncer ce qu’elles estiment peut-être comme une possible dérive à venir, le moyen utilisé est franchement trivial. Et si le but était de choquer gentiment, le pouvoir transgressif du gode est bien retombé depuis… au moins les années 90.
Il se fait que je joue en ce moment à Haven, le nouveau titre des créateurs de Furi. Sans artifice, Haven parvient à retranscrire le sexy du quotidien, celui qui niche dans l’intimité d’une relation. Il se permet même de parler de sexe sans que vous ne deviez éloigner les enfants de l’écran. Haven s’adresse en fait à des joueurs matures, quel que soit leur âge d’ailleurs, et il n’a pas besoin de longues tiges en plastique pour évoquer le désir. Par comparaison, Cyberpunk 2077 semble d’une immaturité d’une autre époque et c’est bien dommage pour un jeu d’un tel calibre.
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