
La next-gen, pour quoi faire ?
Les Xbox Series S et X sortent ce mardi et les deux modèles de PS5 une grosse semaine plus tard. Le problème, à moins d’avoir précommandé votre nouvelle console, c’est que vous ne pourrez pas vous la procurer avant la deuxième fournée. La faute à une production limitée et au coronavirus, encore lui. Néanmoins, l’approvisionnement ne semblant pas si famélique que ça, les ruptures de stock s’expliquent aussi par un autre élément : un véritable engouement. Craignant sans doute aussi d’attendre longtemps un réapprovisionnement, beaucoup de joueurs se sont rués sur les précommandes jusqu’à assécher totalement le stock. Mais au fait, pourquoi ces acheteurs de la première heure sont si pressés ?
Ceux qui ne voulaient pas rater la PS5 ou la Xbox Series X/S à la sortie – on est prêt à le parier – possédaient déjà une PS4 (Pro) ou une Xbox One (X). Or, avez-vous regardé le catalogue d’exclusivités de ces nouvelles consoles ? Chez Microsoft, c’est très simple, il n’y a aucune exclusivité, ce qui doit être une première pour le lancement d’une machine. Sony de son côté fait à peine mieux, avec deux pauvres exclus. Astro’s Playroom, d’une part, qui est avant tout une démo technique des possibilités de la manette PS5. Demon’s Souls, d’autre part, qui est un remaster d’un jeu exigeant au point de ne s’adresser qu’à une niche de joueurs. Pas de quoi transcender les foules en réalité. Et si c’était la rétrocompatibilité qui attirait autant les premiers clients ?
Microsoft a énormément communiqué sur le sujet, Sony un peu moins, mais le résultat est le même : la next-gen lorgne nos anciens jeux. Depuis une semaine ou deux, les vidéos des spécialistes techniques démontrent ce qu’apporte le surcroît de puissance sur des titres sortis à l’origine sur One ou PS4. On peut donc estimer que, comme pour la PS4 Pro et la Xbox One X, les premiers clients sont surtout intéressés par la possibilité de faire mieux tourner les titres qu’ils possèdent déjà. Un phénomène que connaît bien une autre famille de joueurs, celle des « PCistes ». Pour un joueur PC, il n’y a rien de plus normal que d’acheter une nouvelle carte graphique pour profiter au mieux des titres récents trop gourmands pour leur config’ actuelle. Dans un premier temps, c’est exactement le raisonnement que tiennent les futurs possesseurs de Series X et PS5. Mais alors, est-ce que cela signifie que les derniers jeux sortis sur consoles étaient trop voraces pour elles ?
La réponse est oui, si on se base encore sur les standards PC. Et c’est finalement la faute des consoliers, qui se sont habitués à parler de résolutions et de nombres d’images par seconde. Or, si on regarde le passé récent, la promesse du « 4K 60 fps » était loin d’être tenue sur des titres comme Control ou Final Fantasy XV. Un drame ? non certainement pas. Mais pas non plus une futilité dont les joueurs se moquent. La preuve, tant Microsoft que Sony ont calibré leurs nouvelles consoles pour atteindre ces objectifs techniques. Quand on voit le résultat des précommandes, difficile de leur donner tort. D’ailleurs, il est frappant de constater que la Xbox Series S a toujours du stock derrière elle – la console qui ne vise pas la 4K ne séduit pas les joueurs impatients.
Évidemment, la réserve de puissance des Series X et PS5 leur assure un bel avenir sur la longueur. Contrairement à la génération précédente, la next-gen peut regarder dans les yeux des PC de jeu assez musclés. Il ne fait aucun doute non plus que les vraies exclusivités viendront à leur rythme et justifieront le moteur qui anime ces nouvelles consoles. Mais en attendant, la PS5 et la Series X vous serviront surtout à mieux faire tourner les jeux que vous connaissez déjà. Et pour un grand nombre de clients, c’est suffisant pour sortir 500 euros tout de suite.
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