Herzog Zwei – Sega Ages

Herzog Zwei – Sega Ages

Technosoft, vous connaissez évidemment ce nom pour l’illustre série de shoot’em up Thunder Force, qui a fait des ravages à partir de son troisième épisode sur Mega Drive. Justement, entre les deuxième et troisième Thunder Force, Technosoft a glissé un titre atypique sur la 16 bits de Sega : Herzog Zwei. « Zwei » comme « deux », pour désigner la suite du premier Herzog, un RTS sorti sur les micro-ordinateurs NEC PC88, Sharp X1 et MSX.

Pour sortir un jeu de stratégie en temps réel (un RTS) en 1989, il faut une bonne dose d’imagination. Car en 1989, Dune II et Warcraft n’existent pas encore, lesquels vont d’ailleurs s’inspirer de Herzog Zwei. Hélas pour Technosoft, Herzog Zwei n’a pas eu la même gloire que ses deux successeurs.

Le studio M2 est devenu synonyme de portage qui défonce. Dans le cas de Herzog Zwei, le travail de conversion sur Switch était sans doute plutôt facile. Mais M2 a eu la bonne idée de ne pas vous laisser découvrir seul Herzog Zwei. Pour accompagner vos premiers pas, un didacticiel se charge de vous enseigner les rudiments du jeu, ce qui ne sera pas du luxe. Pour faire de vous un vrai seigneur de guerre, votre petite prof va tirer sur votre corde sensible : votre faible pour Sega. Dans toutes les leçons, elle va faire une référence bien sentie à un classique de Sega et vous donner envie de poursuivre l’apprentissage. Après la leçon, votre professeur vous invite à mettre en pratique ce que vous avez appris et à passer au module suivant. Très utile, ce didacticiel est tout sauf austère et s’autorise même quelques blagues sur les défauts du jeu.

Votre but dans Herzog Zwei est de détruire la base de l’adversaire, située à l’opposé de la vôtre sur la carte. Entre vos deux bases, le terrain de jeu propose plusieurs stations encore inoccupées. À vous de vous en emparer pour deux raisons : avoir des points de chute plus proches de la base ennemie et augmenter votre gain d’argent par seconde. Tout ce pognon vous sert à créer des unités plus ou moins chères à produire. Si l’argent coule à flots, vous pourrez faire tourner votre usine de production à plein régime. En théorie, car l’usine, c’est vous seul !

Herzog Zwei a la particularité de vous faire participer au combat sur le champ de bataille (comme Brütal Legend par exemple). Vous dirigez ainsi un vaisseau à tout faire : emporter les unités produites et les amener à l’endroit souhaité, changer leur ordre de mission, les protéger, etc. Votre vaisseau est aussi une machine de guerre efficace. D’une pression sur un bouton de la manette, vous le transformez en robot au sol et pouvez détruire toutes les unités ennemies, sauf sa base proprement dite. Le souci évidemment… c’est que votre adversaire dispose du même vaisseau ! En mode 1 joueur, l’ordinateur sera très agressif et engagera souvent des duels entre vos deux vaisseaux. Et comme l’ordinateur semble mieux maîtriser que vous sa manette de Mega Drive (à l’époque), l’affrontement sera à son avantage la plupart du temps. Heureusement, la sanction n’est pas très sévère : votre vaisseau explose et réapparaît à votre base principale avec son énergie au minimum.

Votre vaisseau et ses ouailles

L’énergie est un aspect primordial dans Herzog Zwei. Vous consommez de l’énergie quand votre vaisseau vole, et encore plus lorsqu’il transporte une unité. Pour y remédier, il faut conquérir des stations intermédiaires qui rechargent votre énergie quand vous les survolez. Concrètement, vous allez faire des sauts de puce entre vos stations pour atteindre la base de l’adversaire avec suffisamment d’énergie. Il est donc essentiel de capturer des stations, soit en envoyant vos fantassins s’y installer, soit en délogeant les unités ennemies. Si votre adversaire est malin, il déploiera des unités de défense autour de ses stations pour vous compliquer la vie. Vous le comprenez, la bagarre se situera donc à plusieurs endroits de la carte.

Quand vous vous sentirez en position de force, vous pourrez envisager d’attaquer la base adverse. Le didacticiel suggère une méthode en deux temps. Premièrement, vous produisez des unités d’attaque et les positionnez à l’arrêt autour d’une station proche de la base ennemie. Lorsque votre bataillon est assez fourni, vous changez l’objectif de chacune de vos unités, une par une, pour leur ordonner d’attaquer la base de l’adversaire. L’assaut est donné et vos unités se dirigent toutes seules comme des grandes pour accomplir leur mission destructrice. C’est le moment de les accompagner avec votre vaisseau pour faire le ménage. Répétez toute l’opération si vos unités se font descendre. Lorsque la jauge de défense de l’adversaire est vide, vous avez remporté la partie ! Sans oublier évidemment que l’autre camp peut faire de même ; protégez donc bien votre propre base !

C’est gagné !

L’action est très soutenue et vous n’aurez jamais une seconde pour vous reposer. La partie est donc assez éprouvante, d’autant plus qu’il faut jongler avec les boutons de la manette. On s’emmêle parfois les pinceaux, le didacticiel s’en amuse d’ailleurs. Dans le feu de l’action, on pestera aussi contre l’intelligence artificielle de nos unités, justement peu intelligentes. Comme des neuneus, elles iront se bloquer contre les obstacles du terrain, à vous de les remettre sur le bon chemin avec votre vaisseau. Si ces contrariétés vous empêchent d’apprécier le jeu, M2 a pensé à introduire des réglages de difficulté qui permettent de vous attribuer des bonus et des malus à l’adversaire.

Outre le mode solo, Herzog Zwei proposait de base des parties à deux joueurs en écran splitté. Comme dans tout bon jeu de stratégie, c’est bien sûr le mode le plus intéressant, même si les affrontements contre l’ordinateur ne manquent pas de sel. À l’occasion du portage sur Switch, Herzog Zwei reçoit aussi un mode en ligne. N’espérez pas néanmoins un réservoir de joueurs aussi large que celui de Super Mario 35…

Herzog Zwei est très fourni sur le fond, avec un gameplay riche et plusieurs cartes aux caractéristiques différentes. Sur la forme… eh bien c’est Technosoft à la manœuvre ! Malgré l’âge du jeu, les graphismes sont mignons et surtout très lisibles. Par ailleurs, les musiques claquent comme dans un shoot’em up – on sent le talent qui va mener aux Thunder Force 3 et 4. On se quitte donc avec un petit échantillon musical…

Note

12/20

Herzog Zwei n’est pas un choix évident pour la gamme Sega Ages. Un RTS de 1989, fût-il fondateur du genre, sera toujours moins sexy qu’un Sonic ou un Space Harrier au premier coup d’œil. Il faudra donc être curieux pour acheter Herzog Zwei sur Switch. Si c’est votre cas, vous découvrirez un jeu bien profond pour son âge et très rythmé. Développée par Technosoft, la version d’origine a une réalisation impressionnante pour son âge et son genre. Pour le reste, le studio M2 réussit de nouveau à rendre le jeu plus accessible, notamment grâce à un excellent didacticiel.

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