Le Flop 10 de ce qu’on n’aime pas dans nos jeux

Le Flop 10 de ce qu’on n’aime pas dans nos jeux

Aujourd’hui, nous allons aborder la situation à rebours. Plutôt que de nous intéresser aux grands succès de l’industrie vidéoludique, penchons-nous sur les aspérités et les défauts de la cuirasse. En effet, c’est par ses erreurs que l’Homme a souvent le plus appris (je sais, certains historiens me mettraient vite en défaut avec une phrase pareille !). Nous allons donc nous confronter à ce qui fait débat, ce qui énerve ou même ce qui a marqué les joueurs.

Cet épisode sera consacré à toutes ces petites choses que les joueurs subissent dans leur vie de gamer et qui ont le mérite de nous sortir de nos gonds. Comme d’habitude, mon objectivité surnaturelle aura décidé des dix points à aborder. Il va de soi qu’il y en a tellement que le choix a été difficile. Sachez aussi que les titres mentionnés sont utilisés en qualité d’exemples et non pour un pamphlet envers tel ou tel développeur.

10 – Patch day, no play

Commençons en douceur avec un événement qui n’est pas réservé qu’aux gamers. Après une longue journée de travail harassante, vous vous dirigez chancelant vers votre ordinateur dans l’espoir de rejoindre Azeroth afin de chasser la frustration du jour. Le doux son du ventilo du PC en fond et la tasse de thé (ou café, je ne suis pas raciste) fumante près du clavier, vous double-cliquez sur l’icône de WoW. Et là, c’est le drame ! Vous aviez oublié la mise à jour critique des serveurs qui vous empêchera de jouer avant plusieurs heures ! Cette mésaventure est évidemment déclinable en version console lorsque vous découvrez qu’il faudra télécharger un patch volumineux avant de pouvoir lancer le jeu.

Ce moment où tu sais que tu ne joueras pas maintenant.

Le gamer fanatique peut souvent se révéler intenable lorsque sa dose journalière lui est refusée. N’oublions quand même pas que c’est grâce aux patchs et autres mises à jour que votre jeu s’améliore et/ou évolue (Battlefront II ?).

9 – Marteler les boutons pour ouvrir une porte

Il est indéniable que le système de QTE (ces séquences cinématiques où vous devez rentrer des commandes qui apparaissent furtivement à l’écran) a apporté un souffle nouveau sur beaucoup de productions. Cependant, ses apports n’ont pas toujours été bénéfiques. Si on comprend aisément l’abandon d’un gameplay traditionnel au profit d’une scène où l’action se doit d’être plus ressentie, je cherche encore la sensation d’interactivité à apprécier derrière un pilonnage « mono-bouton » afin d’écarter deux pans de portes récalcitrants (fais pas le timide, Kratos, on t’a fait de la place !).

Quand Deadpool est d’accord avec moi.

Certes, il est particulièrement défoulant de vérifier sa vélocité (et parfois de voir la tête qu’on fait sous l’effort) mais veuillez garder ça pour des jeux qui se prêtent plus à cet exercice. Je suis d’accord de massacrer mon bouton d’attaque à la fin d’un Special Beam Cannon ou encore de tenter de battre le 100 m à Track & Field (la technique briquet et mouchoir, vous l’avez aussi essayée ?). Et vous souvenez-vous de la scène de torture de Metal Gear Solid sur PS1 ? Merci Otacon pour les vibrations curatives !

8 – La récompense WTF (personnage, skin ou arme)

Mettons les choses au point directement, il est trop facile de viser ces jeux aux nombreux DLC qui n’apportent que des fantaisies supplémentaires (ouais mais bon, un bikini dans Dead or Alive, ça le fait…). Je ne parle pas non plus des jeux qui exploitent les loot boxes afin de vous fournir… pas grand-chose. Non, je veux parler de cette armure légendaire que vous pourrez débloquer au prix de nombreuses quêtes ardues pour s’avérer plus faible que le matériel commun que vous avez glané pour en arriver là (je ne vise pas du tout un des derniers Assassin’s Creed dans mon exemple). Je parle de ces moments de frustration où vous comprenez que l’investissement n’en valait pas la peine et décrédibilise l’exploit. Passons outre les petits feux d’artifice de un écran en guise de « The End » (Yoshi qui fait une blague en récompense de 120 étoiles) ou les fins alternatives à débloquer qui ne rajoutent qu’une scène à l’épilogue (Far Cry ou Mass Effect 3, non ?).

Tout ça pour ça…

Certes, le joueur n’est pas en attente d’un trophée platine à chaque éternuement mais ce serait fort sympathique de ne pas nous faire passer pour des truffes. Un apport comme l’armure antique d’Horizon Zero Dawn est une bonne récompense, à l’inverse. Le dubstep gun de Saints Row semble attirer les faveurs de la rédaction. Je peux citer la licorne WTF de Red Faction aussi, mais elle s’avère si utile que je vais me contredire. Et là nous lorgnons du côté des easter eggs, cas particulier qui n’est pas concerné par ce qui nous intéresse.

7 – Les ergonomies de jeu bancales

Dans ce besoin incessant de proposer de nouveaux défis, les développeurs ont toujours redoublé d’astuces pour proposer de nouvelles expériences de jeu. Que ce soit via des configurations de touches audacieuses (le jour où le tir est venu se mettre en gâchette sur une manette !) ou via des menus ATH intégrés à l’action. Quand vous ne devez pas gérer tout un système via un enchaînement de pages de menus. C’est alors que les problèmes commencent : la touche saut qui se retrouve sur une gâchette, le bouton de validation qui devient le bouton d’annulation dans un menu de personnalisation (Need For Speed ?), le menu de sauvegarde qui vous demande de valider la confirmation de l’écrasement de l’ancienne sauvegarde que vous avez dû au préalable valider (Final Fantasy ?). J’avoue garder un très mauvais souvenir du menu de personnalisation du vaisseau gummi des Kingdom Hearts.

Ce moment où tu hésites à appuyer sur X…

On comprend aisément que le défi est d’apporter une expérience fiable aux joueurs, mais un peu de souplesse ou de simplicité ne fait de mal à personne. Que Kratos frappe désormais avec R2 plutôt que carré n’est pas le problème. Ni même qu’il faille intervertir rond et carré entre PES et FIFA. Je ne critique pas une configuration exigeante mais bien ces moments où on se retrouve à pester contre un jeu qui nous envoie dans une nouvelle zone alors qu’on voulait juste consulter la carte !

6 – Les murs invisibles

Par la simple combinaison de ces deux mots, vous voyez déjà ce moment où votre personnage entreprend un Moonwalk devant un tabouret qu’il refuse d’enjamber (des milliers de jeux, quand c’est pas juste un bug de collision !). Ou cette planche indestructible qui bloque un passage visiblement accessible (Max Payne ou Devil May cry sont d’excellents représentants). Par extension, considérons toutes ces pauvres portes verrouillées qui n’auront d’autre utilité que de meubler un mur. Ce n’est pas que le joueur de base est pointilleux, mais va expliquer que ton personnage est capable d’exploser des maisons à mains nues mais pas une petite grille qui bloque un accès !

Je vous jure, je viens de le voir démonter une statue à main nue !

Si ça fonctionne dans des situations de stress, telle la proie d’un slasher qui essaie tous les accès à disposition pour fuir le danger, ça me fait indéniablement penser à un manque d’originalité du level designer afin de guider le joueur vers la suite de son niveau… Par contre, il faut admettre qu’on sera très content de retrouver ce genre de « gouttières » virtuelles lors de phases où le moindre faux pas est punitif.

5 – Le script qui te harcèle

« Woho ! Par ici ! » Quand un PNJ nous appelle, on se dépêche ! Sous peine de subir en boucle son script de vannes/phrases incessantes qui dans certains cas iront jusqu’à moquer votre lenteur à déclencher les événements suivants. Et ça se complique quand votre personnage doit entreprendre une série d’actions périlleuses afin de faire taire le perroquet virtuel (Uncharted ?). Y en a-t-il parmi vous qui prenaient la peine de lui répondre un « oh, ça va, j’arrive » ? Le script en boucle qui attend de lancer le script suivant, ça fait trop 2010 !

Evidemment, lorsque le Batman de la série Arkham varie ses remarques afin de vous aiguiller vers la résolution de la situation, ce genre d’apport se justifie largement. Avouons que les aides de BD-1 dans Jedi Fallen Order sont subtiles ou juste activables à volonté (pour avoir une astuce quand on est bloqué).

4 – Les didacticiels

La diversification des supports de jeu (entendez la disparition des manuels de jeu) a fait apparaître un autre phénomène : le manuel dans le jeu. Et l’idée est fort louable ! Quel meilleur moyen d’apprendre un gameplay si ce n’est en abordant chaque action dans son contexte. Mais si c’est pour nous confronter à un rocher pour apprendre à sauter, enchaîner sur un plus gros pour apprendre le double saut puis finir devant un trou pour apprendre à s’agenouiller, je préfère le découvrir dans le feu de l’action. C’est comme se retrouver au milieu d’un groupe d’ennemis pour apprendre à frapper et que vous constatez qu’ils attendent sagement comme des crash test dummies. C’est bien pour un enfant, mais dans un Call of Duty ou un God of War, on s’attend à être moins pris pour des troufions !

Pour sauter, appuyez sur X… Pour double sauter, double appuyez sur X…

Il existe malgré tout des pépites ou des cas particuliers. Le tutoriel de Far Cry Blood Dragon est tordant de second degré, par exemple. De plus, certains jeux « cachent » volontairement des aspects de leur gameplay (Red Dead Redemption ?) afin de fournir aux joueurs la satisfaction de la découverte. En bref, comme pour certains autres points de ce Flop 10, on les préfère avec modération et intelligence.

3 – Le PNJ « primordial »

Je m’adresse ici aux handicapés du pathfinding, aux laissés-pour-compte de l’IA désastreuse : les PNJ-boulets ! Mais oui, ce personnage qui vous suit parfois au moindre pixel de déplacement ou au contraire qui peine à contourner une table pour vous rejoindre. Je parle de cet allié qui dans le feu du combat se lancera sur la grenade de l’ennemi, se mettra à vider son chargeur dans un mur incassable car l’ennemi est derrière voire pire, qui passe son temps à mourir et nécessite une ranimation ! Et si en plus, on risque le game over en cas de mort de celui-ci, c’est le pompon (mais on reviendra au point suivant sur les game over punitifs).

Ashley, fille de président mais véritable boulet !

Si on passera donc rapidement sur le côté hautement irritant d’un personnage comme Ashley dans Resident Evil 4, on saluera plus volontiers des personnages comme Atreus de God of War pour l’apport narratif et le peu de gameplay qu’il fournit. N’oublions pas Agro, le cheval de Shadow of the colossus ou encore BD-1 (oui, je l’ai bien aimé, j’avoue). Citons encore l’IA de votre allié dans Army of Two, plutôt convaincante pour un jeu de l’époque.

2 – Le Game Over punitif

« All we had to do was follow the damn train, CJ ! » Par cette simple phrase s’expriment des années de frustration muette de joueurs punis lâchement pour un millième de seconde d’inattention. Un avion à rattraper (Far Cry), un PNJ (boulet ?) à protéger, une séquence d’infiltration peu ergonomique (Spider-man et Uncharted), tout y passe. Rajoutez à cela un checkpoint situé cinq minutes avant et vous avez de quoi lancer votre manette dans le téléviseur (je suis contre la cruauté animale !).

Vous la sentez monter, non ?

Il est clair que le joueur est avide de sensations et se doit d’être confronté à un challenge à la hauteur. Dark Souls pour certains, Mario pour d’autres et peut-être Léa passion couture pour les plus masochistes, le game over fait partie intégrante de la réussite. Le frisson d’avoir échappé au pire est donc un bon moteur de réussite, mais nous retirer notre victoire pour un moteur physique capricieux, par exemple, est plutôt cruel !

1 – La quête Fedex

On s’attaque ici à un véritable problème de fond ! Sachant que les interactions d’un personnage se résument souvent à aller d’un point A vers un point B. Certes, c’est le moyen qui variera. Ce sera par des phases de plateformes, une suite de combats pour augmenter le niveau de vos personnages, le pilotage d’un véhicule ou encore un voyage rapide. Là où se situe le problème, c’est lorsque le contenu de la quête n’a pas d’intérêt. Tuer 5 loups et cueillir 10 fleurs des champs est certes intéressant pour augmenter le niveau de son personnage mais ne titille pas la fibre aventureuse du joueur. À part rajouter du temps de jeu, je ne vois pas le plaisir à apporter le panier à Mère Grand ou à aller parler au Maître d’arme à l’entrée de la ville pour revenir parler à celui qui vous a envoyé le voir !

Quand elles sont intelligemment amenées, les quêtes Fedex ne sont pourtant pas si terribles. La collecte d’objets particuliers afin de débloquer une recette unique est une excellente utilisation de ce genre de quête avec une récompense appréciable. Le système de Death Stranding tente même de transcender cette mécanique (avec plus ou moins de succès vu les nombreux débats sur ce jeu !).

Une pensée émue

Souvenez-vous, le choix a été difficile et la rage du gamer sans fond ! J’aurais pu aborder les CLUF. Mais oui, vous savez, ces longues pages de conditions d’utilisation remplies de petits caractères que vous devez lire et accepter alors que vous savez au fond de vous que vous n’avez pas le choix pour pouvoir jouer… On pourrait parler de ces jeux annoncés en grande pompe et qui finissent downgradés dans nos consoles (Watch Dogs ?). Abordons la mode des reboots/remakes/repompées à chaque nouvelle console vous faisant douter de la viabilité de l’exemplaire précédent (Shadow of the colossus ?).

Le jeu est un plaisir et doit le rester !

Derrière une de mes phrases préférées (digne des fortune cookies !) se cache un simple constat : C’est pas qu’on ne vous aime pas, messieurs les développeurs, c’est juste qu’on n’est pas des truffes. Et si vous mettiez autant de plaisir à nous fournir NOTRE plaisir, ce serait encore mieux !

Et vous, c’est quoi qui vous transforme en grosse bête verte ?

Réactions

  • Mr Mandale le 04/04/2020

    Juste une petite mention sur les patchs et autres update, il est possible sur la plupart des consoles (à vrai dire il n’y a que la Xbox One qui n’en dispose pas il me semble) de refuser la mise à jour et de lancer le jeu. Évidemment si on compte jouer en ligne ce ne sera pas possible, mais ce qui est cool c’est que pendant que tu joues, le téléchargement se fera en tâche de fond et l’installation du patch se fera sitôt le jeu quitté.

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