Darksiders 3

Darksiders 3

La série Darksiders revient de loin ! Après la débâcle de THQ en 2012 et le départ de Joe Madureira, chara designer de la série, peu après la sortie du second épisode, on ne donnait pas cher de la licence de beat’em all nous narrant les aventures des quatre Cavaliers de l’Apocalypse. C’était sans compter sur la création du studio THQ Nordic, un studio né sur les cendres de THQ qui s’est évertué à racheter de nombreuses licences liquidées par leurs développeurs ou éditeurs ces derniers mois. THQ Nordic est justement parvenu à récupérer Darksiders pour nous proposer d’arpenter son monde aux commandes de Fury, troisième cavalier à avoir son propre jeu !

Voici Fury, héroïne de Darksiders 3

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’autant l’annonce du retour de la saga était emballant, autant les premières vidéos dévoilées prêtaient bien moins à sourire. Comme l’ami Madureira est parti bosser sur Battle Chaser: Nightwar, exit sa patte artistique si typique qui contribuait à l’âme des Darksiders, et le premier contact visuel avec Fury pouvait sembler plus générique. Même techniquement, ces premières minutes de gameplay dévoilées par THQ Nordic manquaient de fluidité et de nervosité. Il restait du boulot pour rattraper l’aura des aventures de War et Death… Un boulot qui n’a visiblement pas fait peur à Gunfire Games, studio né des cendres de Vigil Games (le studio derrière Darksiders I et II).

Vulgrim fait son grand retour

Pour évacuer tout doute, il suffit de comparer ces premières vidéos et Darksiders III tel qu’il est sorti sur nos consoles fin novembre pour réaliser à quel point les développeurs ont mis les bouchées doubles afin de nous offrir un titre digne de l’aura dégagée par ses prédécesseurs. Déjà, bien que la différence de chara design / l’absence de Madureira se fasse malgré tout ressentir, le titre renoue avec ces couleurs saturées et ce tracé exagéré des personnages venant tout droit des comics qui faisaient l’identité des premiers Darksiders. Ensuite, sur le plan technique, les rixes retrouvent de leur dynamisme. J’en profite pour évacuer directement le principal reproche à adresser au jeu, tout du moins sur la version que nous avons pu tester, à savoir tournant sur Xbox One classique : oui, les rixes sont dynamiques, mais le jeu souffre de temps de chargement impromptus, que ce soit lors de déplacements ou pendant les affrontements, tombant comme un cheveu dans la soupe et ressemblant bien plus à un « freeze » qu’à un temps de chargement. N’ayons pas peur des mots, ils sont totalement frustrants et seront, je l’espère, patchés rapidement. Impossible de dire s’il en est de même sur les versions PS4 et PC du jeu ou si le tout est plus abouti sur les autres modèles de Xbox, toujours est-il que quand ces temps de chargement sauvages apparaissent par trois fois sur dix minutes de jeu, le plaisir de parcourir Darksiders III en prend un sacré coup dans l’aile…

Comme War et Death avant elle, Fury peut se transformer en combat

C’est d’autant plus dommage que tout en ayant son charme, Darksiders III n’est pas un foudre de guerre graphique et devrait donc – a priori – ne pas puiser dans les ressources des consoles actuelles au point d’entraîner ces chargements intempestifs. Maintenant que nous avons pointé du doigt l’épine plantée dans le pied de Fury, intéressons-nous à ce qui compte : le gameplay ! La série Darksiders, bien que versant principalement dans le beat’em all, a toujours su s’imprégner d’influences venues du RPG. Pour le premier opus, c’était l’aura d’un Zelda qui baignait autour des aventures de War, tandis que Darksiders II était gagné par la fièvre du loot propre aux hack’n’slash et autres MMORPG – auxquels il empruntait également ses larges étendues et ses quêtes mais en version solo / offline, non sans perdre au passage l’intensité du premier. Je tiens à m’excuser d’avance, je vais dire un gros mot, sortez déjà le point Godwin du jeu vidéo : concernant Darksiders III et son influence rôlistique, on peut décemment parler de Darksoulisation de la franchise. Attention je ne parle pas de sa difficulté, bien que le jeu nous encourage à ne pas foncer tête baissée au combat sous peine d’avoir plus en commun avec Death que le fait d’être Cavalier de l’Apocalypse vous aussi, mais plutôt de la structure générale du jeu et de son level design.

Le système de combat est le gros point fort du jeu

Effectivement, Darksiders III s’inspire largement des productions From Software dans l’agencement de son monde ouvert, certes plus modeste en superficie mais bien plus retors dans sa façon de relier chaque environnement façon Metroidvania. Dès le commencement, le ton est donné : le jeu se déroule plus ou moins en même temps que les évènements de Darksiders I et c’est armée de son fouet que Fury, notre héroïne, devra traquer et éliminer les Sept Péchés Capitaux afin de résoudre le mystère et contrer les fausses accusations lancées contre War. Bien entendu, de nombreux ennemis se dresseront sur sa route, et triompher de ces derniers rapportera à Fury des âmes, principale ressource du jeu. Ces âmes sont à dépenser auprès de Vulgrim, un personnage bien connu des fans de Darksiders, afin d’augmenter le niveau de son personnage et acheter objets de soin et de soutien à équiper sur nos armes. La principale inspiration Dark Souls de ce Darksiders III réside dans ces âmes, leur utilisation pour augmenter le niveau de notre personnage (notez qu’à chaque niveau acheté en âme, Fury obtiendra un point de compétence à utiliser au choix pour améliorer sa barre de vie, sa puissance offensive ou l’efficacité de ses compétences magiques) mais également la « facilité » avec laquelle on peut les perdre : à chaque décès (et croyez-moi, ça arrivera fréquemment), les âmes accumulées au combat sont entièrement perdues. Pour les récupérer, il faudra parvenir à retourner au lieu de votre trépas pour les ramasser, voire vaincre l’ennemi qui s’en est emparé. Bien entendu, à chaque décès, Fury est ramenée au dernier téléporteur croisé lors de ses pérégrinations, et influence Dark Souls oblige, tous les ennemis précédemment vaincus reviennent à la vie, il ne faudra donc jamais baisser sa garde !

Le fouet apporte un côté Castlevania pas déplaisant à l’expérience

Comme War et Death avant elle, Fury dispose de son propre équipement et donc de son propre gameplay au combat. Son fouet rappelle par moment les meilleurs combats de Castlevania Lords of Shadow et dégage un excellent feeling manette en main. Pensez à maîtriser l’esquive dès que possible, car il est très dangereux d’en abuser au mauvais moment vu son temps de récupération. De plus, une esquive proprement timée donnera lieu à un contre particulièrement efficace qui peut faire la différence dans les combats contre des ennemis toujours plus agressifs et résistants. Comme dans tout Metroidvania digne de ce nom, Fury récupérera des compétences au fil de sa quête qui lui permettront de « back-tracker » les Sept jusque dans les moindres dédales de son aire de jeu.

Note

14/20

Pour être honnête, dès son annonce Darksiders III semblait bien mal engagé. Et pourtant, c’était sans compter sur le talent des petits gars du studio Gunfire qui se sont appliqués pour nous proposer une aventure qui tient debout, forte d’un très bon level design et d’un gameplay grisant renouant avec la superbe du Darksiders originel, loin des « égarements » du second opus. Dommage que l’aspect technique ne suive pas toujours et vienne entacher le plaisir de jeu avec ces ralentissements et autres temps de chargement intempestifs malvenus. Gageons qu’un patch viendra fluidifier rapidement cela et permettra à Fury de faire monter sa note.

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