Remnant – From the Ashes

Remnant – From the Ashes

S’il y a bien un terme qui revient souvent dans la presse JV et qui a le don de m’agacer, c’est celui de « Dark-Soulisation » du jeu vidéo. C’est bien simple, depuis l’explosion au grand jour de la licence From Software, dès qu’un jeu arbore une difficulté un peu plus élevée que la moyenne, il est systématiquement comparé à Dark Souls jusqu’à l’écœurement, et même Breath of the Wild y a eu droit à sa sortie. Pourtant je dois bien admettre que dans le cas de Remnant, le jeu qui nous intéresse aujourd’hui, le terme s’applique relativement bien. Effectivement, les développeurs de Gunfire Games (à qui l’on doit notamment Darksiders 3) se sont mis en tête d’appliquer la formule Souls-like à un type de jeu qu’on n’aurait jamais imaginé adopter une progression à la Dark Souls : le Third Person Shooter !

Les trois classes de personnages disponibles.

Après être passé par l’outil de création de personnage, assez complet et témoignant de la direction artistique relativement sympathique du titre, notre avatar est envoyé en mission sur une île où il finira par faire naufrage. Notre quête commence comme dans un Souls-like assez classique où, armé de notre épée, nous ferons nos premiers pas complètement perdu. Rapidement, les premiers ennemis nous tombent dessus et c’est à coups d’épée et de roulades qu’il faudra essayer de s’en sortir. Si vous galérez un peu et finissez par passer l’arme à gauche, pas d’inquiétude ! C’est voulu, et deux PNJ voleront à votre secours pendant que vous tomberez dans les pommes. Vous vous réveillerez quelques heures plus tard dans le camp de base de vos sauveurs et rencontrerez la chef des survivants. Cette dernière vous demande, en remerciement pour votre sauvetage, de les aider à rétablir  le courant de la base, mais problème : votre arme a souffert du naufrage et de vos rixes, et se retrouve inutilisable. Heureusement, comme les survivants ont besoin de ce générateur, ils ne vous envoient pas purement et simplement au casse pipe, et le PNJ que vous aiderez vous donnera de l’équipement qui changera selon votre classe de personnage.

Un boss ma fois très Lovecraftien dans son design.

Car c’est à ce moment-là que trois choix s’offrent à vous selon votre style de jeu : Baroudeur, Chasseur ou Ex-Cultiste. Vous êtes plutôt bourrin ? Le Baroudeur est fait pour vous ! Armé d’un fusil à pompe et affublé d’une armure lourde, il dispose de plus d’un bonus de classe augmentant ses dégâts au corps à corps. Si par contre vous préférez tenir vos adversaires à distance, le Chasseur sera pile dans vos cordes. Armé d’un fusil doté d’une longue portée, cet archétype de personnage est orienté vers les tirs de précision et sa compétence de classe permet de diminuer la distance à laquelle vos ennemis deviennent agressifs. Enfin, l’Ex-Cultiste s’avère être un entre deux, équipé d’un fusil de chasse et affublé d’une panoplie de cowboy diablement stylée. Sa compétence de classe consiste en un boost dans la vitesse de charge des modificateurs d’arme, une mécanique au cœur du gameplay de Remnant. Il est possible d’équiper des mods sur ses armes, soumis à une jauge qui se chargera pendant les affrontements. Une fois cette jauge pleine, libre à vous d’activer le mod de l’arme équipée et de bénéficier des bonus de statistiques qu’ils vous attribueront temporairement.

Le baroudeur à l’œuvre.

Ce n’est qu’une fois le générateur activé – alerte spoiler ça va mal se passer et des ennemis vous tomberont sur le rab, donnant lieu aux premiers vrais combats du jeu – que le tutoriel sera terminé et que votre aventure démarrera pour de bon. Remnant peut se parcourir de deux manières différentes : en mode Campagne pour suivre la trame scénaristique du jeu ou en mode Aventure pour explorer librement les différents niveaux afin d’y débusquer les Boss et améliorer son équipement au fur et à mesure que l’on récupérera des ressources. Comme le hasard fait plutôt bien les choses, les intérêts de votre quête et ceux des PNJ peuplant le camp de base convergent vers la campagne qui s’avère assez sympathique et dégage un charme propre aux productions Syfy des années 2000. Quel que soit votre choix de mode de jeu, c’est affublé de votre barda que vous ferez parler la poudre en explorant les niveaux. Le level design témoigne d’un certain soin dans l’étude de la formule From Software et les habitués y prendront vite leurs marques : feux de camps permettant de se téléporter au camp de base, raccourcis s’ouvrant au fil de la progression pour rendre les déplacements plus organiques, zones propices aux embuscades recelant en leur sein des ressources à côté desquelles il est tout à fait possible de passer sans se prêter au jeu de l’exploration ; le cahier des charges est rempli.

Graphiquement, le jeu assure pour un AA.

Mais ne vous sentez pas pour autant trop en terrain connu ! Car outre ces similitudes avec Dark Souls, Remnant tire son épingle du jeu par son pitch de base (et on y revient) : la Dark-Soulisation du Third Person Shooter ! S’il est toujours possible de se battre au corps à corps, ce qui sera pratique pour se sortir de certaines situations, le cœur du gameplay repose sur le fait d’être un TPS. Peu importe le choix de votre classe, les armes du jeu tirent coup par coup (donc pas de mitrailleuses, du moins dans l’équipement de base) et dégagent un feeling Red Dead-esque d’autant plus renforcé en jouant Ex-Cultiste. Les tirs ne puisent pas dans votre barre d’endurance, qui servira donc uniquement à vous mouvoir (via la sacro-sainte roulade du Souls-like et la course) en vous faisant repenser toute votre approche des combats. Tout l’art de Remnant consiste à gérer le jeu de distance avec les ennemis et ses stocks de munitions, en n’hésitant pas à alterner entre son fusil principal et son pistolet – disponible pour toutes les classes – voire même les attaques au corps à corps si la situation le requiert ou pire, si vous vous retrouvez à court de munitions. Car les munitions sont une denrée rare et s’il est bien possible d’en ramasser occasionnellement sur le corps inerte de nos ennemis ou au hasard de notre exploration, le meilleur moyen d’en récupérer reste de se reposer au feu de camp – non sans faire réapparaître tous les ennemis de la zone, vous connaissez la formule. En résultent des sensations de jeu très prenantes qui n’iront, qui plus est, qu’en s’améliorant selon la tradition du Git Gud !

Note

15/20

Apposer une approche à la Dark Souls sur un TPS, on ne va pas se le cacher, c'était plutôt casse gueule. Et pourtant, les petits gars de Gunfire Games s'en sont très bien sortis en accouchant d'un titre très agréable à prendre en main et en récitant leur leçon pile comme il faut sans hésiter à sortir des sentiers battus quand il le faut. Après Darksiders 3, Gunfire Games confirme être un studio avec lequel il faudra compter à l'avenir !

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