Castlevania Requiem

Castlevania Requiem

Ca faisait un petit moment que l’on n’avait plus entendu parler de la licence Castlevania, dont le dernier opus principal en date remonte déjà à 2014 avec Lords of Shadow 2. Il faut bien reconnaitre que cette suite au sympathique reboot se révélait assez inégale et a rencontré un succès mitigé. Après quatre ans de silence absolu – pendant lesquels le Metroidvania a plus qu’explosé sur la scène indé, une brèche où même l’ex Konami Koji Igarashi s’est engouffré avec Bloodstained : Ritual of the Night – c’est tout d’abord Nintendo qui a remis la licence au goût du jour, en intégrant Simon et Richter Belmont au casting de Smash Bros Ultimate. Cette annonce a eu son petit effet, les persos ont l’air fidèles à la licence et devraient s’intégrer à merveille dans le roster – un exercice dans lequel Nintendo excelle d’ailleurs – et d’emblée les plus spéculateurs y ont vu un teasing pour un éventuel retour de la licence. Aussi, quand Sony annonce la Playstation Classic, c’est tout internet qui s’emballe sur la présence possible de Symphony of the Night dans la console néo-rétro… Jusqu’à ce que Konami prenne la parole en dévoilant Castlevania Requiem !

Une partition vampirique

Un requiem composé d’un rondo et d’une symphonie, voici comment résumer cette compilation Castlevania très justement nommée musicalement. Car oui, Requiem s’avère être une compilation qui rappellera The Dracula X Chronicles aux nostalgiques de la PSP : elle embarque Rondo of Blood et Symphony of the Night, à la différence près qu’ici SotN n’est pas à débloquer. Si effectivement on aurait pu espérer qu’en quatre ans d’absence Konami nous aurait préparé un nouveau Castlevania, on ne va pas bouder son plaisir de retrouver deux des tout meilleurs épisodes de la saga – incarnant qui plus est la quintessence des deux « branches » principales de Akumajo Dracula. Les deux jeux sont proposés dans des versions françaises entièrement doublées en anglais et en japonais, tournent en 60hz et embarquent divers filtres et bordures pour proposer un rendu adapté aux écrans actuels ou pour recréer l’expérience d’origine en simulant un écran cathodique. Techniquement, la compilation est irréprochable, les deux jeux sont d’une fluidité exemplaire et restent un vrai plaisir à prendre en main malgré leur grand âge.

Rondo of Blood

Premier jeu de la compilation, Castlevania Rondo of Blood est paru en 1993 sur PC Engine. Il propose au joueur d’incarner Richter Belmont dans l’éternelle quête opposant sa famille à Dracula au coeur du château Castlevania (notons qu’il est également possible de jouer un second personnage, Maria, à la condition de l’avoir libérée lors de l’aventure). Rondo of Blood est souvent cité – à juste titre – comme le meilleur Castlevania « old school » de la série. Ici, les niveaux vont à l’essentiel, il faudra les traverser en affrontant les ennemis se dressant sur notre route jusqu’à l’affrontement contre des boss toujours mémorables. Le gameplay est calqué sur le Castlevania originel tout en lui rajoutant une nouvelle mécanique d’utilisation des armes secondaires : les furies ! Si les armes de jet s’utilisent toujours en appuyant sur Haut + Attaque, on retrouve ici un bouton dédié aux furies qui lancera une attaque spéciale propre à chaque arme de jet, pour un coût en coeurs plus élevé. Graphiquement, Rondo a plutôt bien vieilli et nous rappelle une fois de plus à quel point la PC Engine en avait dans le ventre. Une excellente occasion de (re)découvrir cet excellent Castlevania hélas méconnu chez nous : en tant qu’exclusivité PC Engine, il n’a jamais quitté les frontières japonaises ; il aura fallu attendre son remake Vampire Kiss sur Super Nintendo, pourtant bien différent du Rondo of Blood d’origine, pour retrouver Richter en Europe !

Symphony of the Night

Ai-je réellement besoin de présenter Symphony of the Night ? Le jeu qui a marqué la saga, en réinterprétant la formule des aventures de Samus sauce fantasy gothique. Le chef-d’oeuvre de Koji Igarashi dit Iga est paru en 1997 sur Playstation et Saturn. C’est bien simple, le jeu a été un véritable carton à sa sortie. Il a eu un tel impact qu’Iga deviendra le producteur attitré des épisodes 2D de la série, persistant dans cette orientation typiquement Metroid-esque d’agencement des niveaux sur Gameboy Advance et Nintendo DS jusqu’à son départ de Konami en 2014. Fort de graphismes 2D de toute beauté, contrastant fortement avec le premier Castlevania 3D sur Nintendo 64, Symphony of the Night place le joueur aux commandes de Alucard, le fils de Dracula. On ne peut pas dire que l’entente règne entre eux car si Alucard part explorer Castlevania, c’est pour enquêter sur la mystérieuse disparition de Richter Belmont cinq ans après sa victoire contre Dracula, tel que nous le rappelle l’intro du jeu en nous faisant rejouer le combat final de Rondo of Blood – ou quand le choix des jeux de la compilation Requiem prend tout son sens ! SotN est réputé pour la réussite avec laquelle il intègre des éléments RPG dans la formule Castlevania comme la gestion de son inventaire et l’augmentation de ses statistiques via l’acquisition de points d’expérience, tout en empruntant à Metroid sa philosophie du level design et du backtracking (un peu comme l’avait essayé en son temps Castlevania II). Alucard répond au doigt et à l’œil et dispose de plusieurs compétences qui évolueront au fil de la partie – fidèle à la tradition Metroidvania – afin d’accéder à de nouvelles zones à explorer et s’approprier toujours un peu plus la carte du château. Ce n’est pas pour rien si depuis la sortie de Symphony of the Night, on parle de Metroidvania !

Note

16/20

Castlevania Requiem est un vrai plaisir. Cette petite compilation vendue à peine vingt euros propose de découvrir ou retrouver deux des meilleurs épisodes de Castlevania, qui plus est intimement liés scénaristiquement. Et qui sait, peut être que cette compile est destinée à mieux nous rafraîchir la mémoire avant un nouvel opus de la saga ?

Réactions

  • spacecowboy le 06/11/2018

    Tiens, je me demandais… Est-ce qu’il existe un mode 16/9 en plein écran ? Je ne vois que des images avec des fonds d’écran et un affichage du jeu réduit.

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  • Mass le 06/11/2018

    Non, par contre il peut être mis en 4/3, sûrement pour respecter le ratio d’origine.

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