Castlevania Advance Collection

Castlevania Advance Collection

Après avoir proposé une première collection regroupant les opus NES, Game Boy, Super Nintendo et Megadrive ainsi qu’une compilation réunissant Rondo of Blood et Symphony of the Night sous le nom de Castlevania Requiem (et la référence musicale vient de me frapper avec encore plus de sens car c’est en écrivant cet article que je réalise que Requiem regroupe les deux premiers épisodes de Castlevania à être sortis sur support CD et donc à permettre une liberté musicale bien plus grande à ses compositeurs), Konami continue de ramener les anciennes gloires de sa saga vampirique sur les nouvelles consoles avec une compilation cette fois-ci consacrée – comme son nom l’indique – aux années Game Boy Advance !

Le cœur même de la compilation, qui rassemble les épisodes Circle of the Moon, Harmony of Dissonance et Aria of Sorrow de la GBA, repose sur ces trois épisodes portables ayant marqué un véritable schisme dans la franchise. Une révolution entamée par Symphony of the Night bien entendu, qui donna un véritable coup de fouet à l’édifice en venant tout simplement greffer le -vania au genre du Metroidvania avec son inspiration évidente des aventures de Samus. Aussi quand les Castlevania se sont essayés à la 3D sur Nintendo 64 et Playstation 2, Koji Igarashi s’est jeté sur la portable de Nintendo pour y développer de nouveaux épisodes construits sur les fondations de Symphony of the Night.

En bons élèves appliqués, ces trois héritiers des aventures d’Alucard lâchent eux aussi le joueur dans un château de Dracula labyrinthique dont il faudra explorer les moindres recoins, en récupérant au fil de l’aventure de nombreuses améliorations pour notre personnage qui lui permettront, en revenant sur ses pas selon la formule consacrée du backtracking, d’accéder à des endroits auparavant hors d’atteinte jusqu’à enfin éliminer Dracula. Compte tenu de leur statut d’épisodes portables, les trois jeux gagnent énormément en lisibilité avec ce portage. Alors oui, il y a eu la GBA SP entretemps, illuminant les jeux de son écran rétro-éclairé, et il suffit de comparer Circle of the Moon à ses successeurs pour constater que Konami – conscient des soucis entachant ce dernier – s’est appliqué à améliorer la lecture du jeu dès Harmony of Dissonance. Quoi qu’il en soit, c’est un réel plaisir de redécouvrir ces titres sur grand écran tant ils sont dignes d’un jeu « de salon ».

Le quatrième et dernier jeu de cette Advance Collection aurait quant à lui parfaitement pu se retrouver sur les deux précédentes compilations car il s’agit de Dracula X. Également connu sous le nom de Vampire Kiss, Dracula X est un remake – ou demake selon les points de vue – de Rondo of Blood qui est paru sur Super Nintendo. Il tranche radicalement avec l’ADN Metroidvania des autres titres en revenant aux sources de la série, tant son gameplay tient plus des épisodes NES que de Super Castlevania IV et Rondo of Blood. Si ce n’est sûrement pas le jeu qui accaparera le plus de votre temps sur cette compilation, il vaut pourtant la peine d’être découvert : passé outre les comparaisons s’imposant d’elles-mêmes, Dracula X saura vous apporter votre dose de Castlevania à l’ancienne entre les autres épisodes disponibles.

Si vous avez joué à la première compilation Castlevania, vous savez à quoi vous en tenir niveau interface et portage : ce sont à nouveau les talentueuses équipes de M2 qui s’y sont collées, l’émulation des quatre titres est parfaite. On y retrouve les mêmes options de personnalisation de son et d’image, ainsi qu’une interface interactive mettant plus en évidence les notifications relatives aux objets récupérés en jeu – optionnelle bien entendu. Enfin, il est également possible de choisir entre les versions européenne, japonaise et américaine des jeux. Chaque « région » dispose de sa propre sauvegarde, aussi n’est-il pas possible d’alterner entre les versions sur une même partie. Je vous conseille pour ma part de favoriser les versions américaines, à part peut être pour Aria of Sorrow. En effet, si ce dernier bénéficie d’une traduction complète en français, il est bien le seul. Quant à Dracula X, croyez-moi, vous ne voulez pas y jouer en version PAL bridée à 50hz !

À voir ce que Konami nous proposera par la suite. En effet, la suite logique serait de proposer les trois jeux DS – dont la suite directe de Aria of Sorrow – mais peut-être que le double écran de la DS rende la chose plus compliquée. Peut-être une compilation des épisodes en 3D, avec Castlevania 64 et les épisodes PS2, ou encore une compilation Lords of Shadow embarquant les deux opus chiffrés et le spinoff 2D Mirror of Fate remasterisés ? Si Konami a annoncé durant le dernier Tokyo Game Show se pencher sur le retour de la série avec des projets originaux, il leur reste, s’ils le souhaitent, énormément de cartouches en réserve, avec pourquoi pas l’occasion de ressusciter l’excellent Castlevania : The Adventure Rebirth, remake sur Wii de l’épisode Game Boy malheureusement disparu avec la fermeture du Wiiware…

Note

15/20

C'est un vrai plaisir de retrouver les trois Castlevania de la GBA sur grand écran avec cette Advance Collection. Si leur direction artistique pensée pour la résolution de la portable de Nintendo en pâtit quelque peu, c'est par contre toute l'ingéniosité de leur level design qui est mise en valeur par ce changement de taille. À l'heure où le Metroidvania est absolument partout, retrouver l'efficacité de ces trois titres d'un temps où le genre se résumait peu ou prou à Metroid et Castlevania a quelque chose de rafraîchissant.

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