Metroid Prime Remastered

Metroid Prime Remastered

Je vous parle d’un temps que les plus de vingt ans connaissent, à savoir l’arrivée d’un des meilleurs jeux de la Gamecube, si pas LE meilleur, mais je m’avance un peu. Face à la concurrence rude imposée par les autres constructeurs de console, Nintendo devait innover pour ne pas être largué. En s’adjoignant les services de Retro Studios, développeur américain nouvellement fondé, la formule Metroid se devait, elle aussi, de passer à la moulinette de la 3D. La suite est connue. Non seulement le jeu deviendra une trilogie, mais il fera son bonhomme de chemin sur la console suivante (la Wii). Ce n’était donc qu’une question de temps avant que la manie du remaster frappe cet épisode. Pas de panique cependant, force est de constater que Nintendo n’est pas tombé dans le piège du lifting paresseux mais bien dans ce qui pourrait presque être qualifié de remake réussi.

La croisière Samus

Notre héroïne reçoit l’appel de détresse d’une frégate en orbite autour de la planète Tallon IV. Il suffira de peu de temps pour découvrir que les Pirates de l’espace y menaient des expériences douteuses, pour ne pas changer ! Le sauvetage chaotique provoquera l’autodestruction accidentelle de la station, causant la perte d’une partie de l’équipement avancé de Samus. De retour à son vaisseau, elle croise Meta Ridley qu’elle poursuivra sur la surface de Tallon IV, le théâtre de cet épisode.

L’excuse est donc parfaite pour partir en exploration à la recherche d’indices et de matériel. La formule est connue, notre personnage mettra la main sur de l’équipement avancé qui lui permettra au fur et à mesure de s’enfoncer plus profondément dans les méandres de l’habitat des Chozos, la civilisation autochtone. Au fur et à mesure que vous débloquerez des améliorations, vous aurez accès à de plus en plus de zones.

Samus étant une fois de plus livrée à elle-même, la force de la narration résidera dans l’utilisation de votre scanner de combat qui fournira de précieuses informations sur les créatures et dispositifs rencontrés. Ce qui est bien vu et renforce l’impression de solitude. Vous ne pourrez que compter sur vos capacités et votre implication pour vous en sortir. Les points de sauvegarde sont disséminés sur la carte et l’absence de checkpoint vous obligera à bien évaluer la situation avant de vous lancer tête baissée dans l’exploration d’une nouvelle zone. Cela permet de s’éloigner d’un simple FPS d’action pour vous plonger encore plus dans une ambiance inquiétante entre survie et exploration. On notera l’ajout d’une petite aide de jeu (désactivable) qui vous pointera le lieu suivant à visiter sur votre carte si vous tardez un peu ou tournez en rond.

Remaster ou Remake

À l’heure où les refontes de jeux sont légion, force est de constater que cet épisode n’en est pas resté à un simple lifting graphique. Tout d’abord, les contrôles ont été revus afin de proposer l’expérience la plus adaptée à tout type de joueur. En plus de l’ancienne configuration avec un bouton de ciblage qui venait pallier la rigidité de la visée, il est désormais possible de choisir des manipulations plus actuelles. Vous pourrez donc aussi opter pour le gameplay de la version Wii qui profitait de fonctions gyroscopiques afin de viser l’écran avec la manette, ou encore le double stick et les gâchettes, l’incontournable des FPS actuels. Le pouvoir de la boule morphing est toujours à l’honneur avec une profusion de passages secrets et énigmes à résoudre en mode billard ou Tony Hawk. Les ennemis plus coriaces vous proposeront quant à eux toujours autant de phases d’observation avant de comprendre le moyen le plus efficace de vous en débarrasser en visant le bon endroit ou en utilisant le pouvoir adéquat.

Les niveaux parcourus sont identiques au jeu d’origine et bénéficient désormais d’un rendu excellent et d’un foisonnement de détails. Même la visière de Samus réagit à la chaleur et certains éclats de lumière reflètent son visage en surimpression. L’immersion est donc au rendez-vous et renforce la solitude du joueur face à l’inconnu à explorer. La résolution est légèrement plus basse que les productions actuelles (sur TV et en nomade) mais reste très convaincante voire bluffante sur certains décors tout en permettant une certaine fluidité et une bonne lisibilité de l’action.

Les thèmes musicaux d’origine ont été savamment réorchestrés avec des sons très actuels qui collent parfaitement au genre. Les ambiances sonores tantôt bucoliques tantôt angoissantes contribuent largement à l’immersion. Même les éléments-clés émettent un son particulier, vous fournissant ainsi un moyen supplémentaire d’être un fin explorateur. Le menu principal reprend une galerie bonus qui vous permet d’écouter à votre guise les différents thèmes débloqués ou encore d’observer sous toutes les coutures les modèles 3D du jeu.

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier

Ce remaster réussi ouvre la porte à de nombreuses spéculations. Aura-t-on droit au même traitement sur les autres épisodes de la trilogie ? Une suite, réclamée par les fans depuis longtemps, serait-elle sur le point de sortir ? J’ai même reçu par mail une enquête de Nintendo sur l’expérience de jeu. Se pourrait-il donc qu’après le retour en grâce de Samus avec le très réussi Metroid Dread, Nintendo prévoie un bel avenir à l’une de ses licences à succès ?

Note

16/20

Avec un jeu déjà exceptionnel à l'époque, il était difficile de se planter mais force est de constater que la tâche a été prise au sérieux. Le résultat est à la hauteur des productions actuelles tout en restant fidèle à l'univers Metroid. Un jeu riche en détails dont la narration ne se dévoilera qu'à mesure de votre exploration précautionneuse. L'équilibre idéal entre nostalgie et modernité. Cerise sur le gâteau, un prix serré là où d'autres séries ne se gênent pas pour vous vendre le coup de polish à plein pot.

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