Depuis la sortie en avril 2017 de l’excellent remake de Wonder Boy III : The Dragon’s Trap, on peut dire que le style Wonder Boy a le vent en poupe ! Ainsi, en attendant l’alléchant Monster Boy and the Cursed Kingdom de The Game Atelier prévu pour cette année, voici venir Aggelos, un jeu développé par Wonderboy Bobi et Storybird Games. Le jeu vient de paraître sur Steam et rejoindra nos consoles d’ici fin 2018.

Destination Megadrive

Dès le lancement du jeu, il s’en dégage un feeling résolument rétro : que ce soit la musique ou la patte graphique, on a l’impression d’avoir ressorti sa bonne vieille Sega du placard. Ca fait d’ailleurs plaisir de voir qu’on peut tout à fait proposer un jeu typé rétro en sortant de l’éternel créneau 8 bit à la Nintendo – qui a tendance à devenir systématique depuis le succès mérité de Shovel Knight. La palette de couleurs utilisée est vive et donne au titre un aspect chaleureux pour un résultat oscillant entre les derniers jeux sortis sur une Master System et ce que l’on pouvait trouver sur Megadrive. La bande originale du jeu nous replonge dans les années 90 et ne démérite jamais, en se permettant même de rappeler subtilement bon nombre de mélodies connues à notre souvenir : l’exemple le plus flagrant est sans aucun doute le thème des donjons qui, dès ses premières mesures, nous donne l’impression de braver les défis d’un temple de Zelda 2 Adventure of Link.

Comme on est en droit de l’attendre d’un développeur n’hésitant pas à inclure le nom du jeu auquel il rend hommage dans son pseudo, Wonderboy Bobi connaît son sujet. Aggelos est un digne héritier de la formule Metroidvania avant l’heure des Wonder Boy. En élève appliqué, WB Bobi est parvenu à capturer tout ce qui fait le sel d’un Wonder Boy sans jamais tomber dans des écueils involontairement parodiques. Il se permet même d’aller piocher quelques idées et influences dans d’autres titres bien connus et finalement proches d’un Wonder Boy, en reprenant par exemple le système de points d’expérience de Zelda 2 – oui, encore lui, après tout les Wonder Boy n’étaient-ils pas l’alternative Sega de la légende de Nintendo ?

Dans Aggelos, on incarne un jeune héros qui se retrouvera malgré lui avec le destin du royaume reposant sur ses frêles épaules. Il nous faudra parcourir les chemins pour y retrouver les quatre pouvoirs élémentaires qui permettront de vaincre le mal pesant sur les terres d’Aggelos. S’ils sont avant tout un prétexte scénaristique pour fournir un but à atteindre à notre héros, ces quatre pouvoirs sont intégrés assez finement dans le gameplay. Pour vous présenter cela sans trop spoiler, citons le premier pouvoir récupéré qui permet de créer des plateformes. Le pouvoir se récupère plus ou moins à mi-donjon en fonctionnant tel un objet important dans un Zelda et permettra, en utilisant ses capacités, d’accéder au boss du donjon. Chaque utilisation d’un pouvoir consomme des points de magie, qui se récupèrent en frappant les ennemis (ou en montant en niveau), et certaines zones sont calibrées au coup d’épée près pour pouvoir avancer, imposant à raison une certaine maîtrise du gameplay.

Vous l’aurez compris, Aggelos est un jeu particulièrement sympathique. Seule ombre au tableau, il a tendance sur PC à ne pas reconnaître les manettes connectées directement, à un point où l’écran de configuration des touches à même le jeu bugge complètement en ne nous laissant pas refaire notre config. Si l’aventure vous tente, il y a fort à parier que ce sera plus à la manette qu’au clavier : il faudra donc contourner ces menus problèmes en passant par la configuration de la manette directement sur Steam, en attribuant les touches du clavier aux boutons de la manette. Si vous rencontrez vous aussi des soucis techniques pour configurer votre manette, j’ai profité des outils communautaires de Steam pour uploader mon profil manette Aggelos, que vous pourrez retrouver assez facilement.