Burnout Paradise Remastered

Burnout Paradise Remastered

C’est la génération des jeux « remastered » et Electronic Arts semble l’avoir bien compris en ressortant Burnout Paradise paru 10 ans plus tôt. Développé à la base par Criterion, c’est le jeune studio anglais Stellar Entertainment qui s’occupe cette fois de ce portage sur PS4, Xbox One et PC. Alors, remaster du pauvre ou véritable travail d’orfèvre ?

Take me down to the paradise city

Annoncé 3 semaines à peine avant sa sortie mondiale, ce « remastered » a finalement surpris pas mal de monde. D’abord parce que, malgré ses qualités, ça n’est pas forcement l’épisode plébiscité par les fans qui auraient peut-être préféré un Burnout 3 voire un nouveau Burnout tout court et qu’ensuite, si Criterion l’avait appelé à l’époque Need For Speed : Most Wanted Paradise, cela n’aurait choqué personne tellement il emprunte les mécanismes de ce dernier (c’est d’ailleurs Criterion qui développa le Most Wanted sorti 4 ans plus tard). Burnout Paradise était assez ambitieux  pour l’époque et l’un des premiers jeux de course à proposer un mode ouvert cohérent plutôt bien pensé, même s’il aurait tout de même nécessité quelques ajustements sur lesquels je reviendrai plus bas.

Du contenu à foison

Ici, pas de scénario à suivre, de crew à rejoindre ou d’autres fantaisies que l’on retrouve dans les productions actuelles, on enchaîne donc les courses et épreuves pour gagner des points afin de passer différents permis et débloquer ainsi d’autres véhicules. La prise en main est immédiate et ravira les amateurs de courses arcade sans prise de tête.

Les différentes épreuves sont placées à chaque intersection de routes et vous devrez donc parcourir l’ensemble de la carte pour les accomplir toutes. On retrouve au total 120 épreuves solo comprenant le Road Rage (sortir de la route un nombre d’adversaires dans un temps limité), des cascades (un total de points à atteindre en enchaînant destruction, saut, drift ou panneau à défoncer), un mode traque (rejoindre un endroit de la map sans vous faire détruire par vos adversaires), des courses plus classiques où il faut terminer en première place et différentes épreuves chronométriques. Évidemment, comme le jeu s’appelle Burnout, Criterion n’avait pas oublié à l’époque d’inclure un mode showtime qui est ce qui se rapproche le plus de l’esprit d’origine de la saga, à savoir : « Je défonce tout ». En appuyant simultanément sur L1 et R1 à tout moment et endroit de la map, votre voiture partira dans les airs et vous pourrez la contrôler légèrement pour emmagasiner le plus de dégâts possibles en détruisant sur votre passage panneaux de signalisation et autres véhicules. À chaque dégât occasionné, vous pourrez donner un soubresaut à votre bolide en appuyant sur X et ainsi continuer le carnage et faire monter le compteur. Si vous connaissez le jeu Pain sorti sur PS3, ça reprend le même principe. Le problème, c’est que c’est marrant… 5 minutes et on est loin du fun que proposait le mode CrashBreaker des anciens épisodes. Après quelques tentatives, on laisse donc cette option de côté, surtout qu’elle n’a aucune influence sur votre progression solo.

Le mode online n’est pas non plus oublié et est même plutôt bien pensé. Il sera inutile de quitter votre campagne solo pour revenir au menu principal, car le multijoueur se lance simplement à tout moment via le bouton droit de la croix de votre manette et vous serez presque immédiatement connecté avec d’autres joueurs (jusqu’à 8 par session) tout en restant à l’endroit initial de votre partie solo. Le mode multijoueur reprend également les mêmes types d’épreuves que le solo en ajoutant un nombre important de défis à réaliser avec les autres joueurs connectés (parcourir un total de x kilomètres en contresens, faire 80 sauts, drifter sur 2000 mètres, …). Il est également possible de créer ses propres courses en définissant différents points de passage obligatoires sur la map.

Cette version Remastered inclut également l’ensemble des 8 DLC de l’époque, qui étaient regroupés sous l’appellation Ultimate Box : de nombreux véhicules en plus comprenant motos ou voitures loufoques, un mode de poursuite contre la police en multijoueur, une aire de jeu supplémentaire appelée Big Surf Island, de nouveaux défis en ligne ainsi qu’un mode multi local plutôt bien pensé (mode Party). Ce dernier permet de s’affronter jusqu’à 8 en local en se passant la manette entre chaque épreuve que les joueurs doivent terminer à tour de rôle. C’est une bonne idée et ça mériterait de se retrouver dans d’autres jeux du style. Autant dire qu’il y a de quoi faire et de quoi s’amuser pendant un long moment sur ce Burnout même si certaines épreuves sont finalement assez répétitives à la longue.

Un petit air de Need For Speed: Most Wanted, non ?

Remaster-race ?

Electronic Arts annonçait fièrement dans ses trailers le passage à la 4k/60fps sur Xbox One X et PS4 ainsi que le 1080P/60fps sur console non boostée. Alors oui la promesse est tenue mais pas entièrement. Certes, si l’on compare avec une version PS3, on constate tout de suite la différence au niveau de l’aspect général : le jeu n’est plus aussi flou, l’aliasing a été fortement réduit et les véhicules sont ici bien plus jolis. Mais par rapport à une version PC toutes options à fond, la différence est vraiment minime. On note bien quelques ajouts de lumières et d’ombres, la végétation semble plus détaillée mais pas de quoi repasser à la caisse si vous possédez déjà le jeu dans votre bibliothèque Steam. On s’attendait quand même à mieux 10 ans après. À noter également que, jusqu’à présent, j’ai eu 3 plantages du jeu qui m’ont fait revenir au menu de la console et certains joueurs se plaignent aussi de ce problème.

Quelques points auraient également mérité une mise à jour en règle dans cette version « Remastered ». Le premier étant sûrement l’absence de GPS qui rend la conduite assez pénible dans les épreuves de courses où il faut rallier un endroit opposé de la carte, d’autant que la mini-map en bas de votre écran (qui n’est pas rotative) n’aide pas forcement à se repérer dans cet enchevêtrement de raccourcis, sauts et autres routes secondaires. Le même constat se répète lorsqu’il faut recommencer une course : vous devrez tout d’abord la retrouver sur la carte pour vous y rendre afin de la relancer, car il n’y a pas de téléportation ou de menu permettant de recommencer une épreuve préalablement ratée comme c’est de coutume actuellement. Il est seulement possible de recommencer la dernière épreuve que vous veniez de faire et il m’a fallu un peu chercher dans les menus pour trouver l’existence de cette option.

Un autre point qui fâche un peu réside dans la faiblesse de l’IA de vos adversaires. On pourrait croire qu’ils vont tout faire pour vous sortir de la route lors des épreuves de traque et qu’il sera difficile de rallier l’arrivée en un seul morceau, mais c’est presque le contraire. Vous avez plus de chances de rater un virage ou de vous manger un frontal avec un véhicule arrivant en sens inverse que de vous faire « takedown » par un concurrent. Enfin, n’espérez pas rouler dans Paradise City à bord d’une Nissan GT-R, d’une Subaru Impreza ou d’une Ferrari F40, car les véhicules proposés sont issus de l’imagination de Criterion : Carson Opus, Hunter Manhattan, Montgomery Hawker ou Krieger Carbon. Évidemment cela perd un peu de son charme et, au final, on débloque certaines voitures sans se soucier vraiment de leurs caractéristiques et on ne les utilisera probablement jamais.

Heureusement par contre, les musiques d’époque ont été conservées et c’est un bonheur de réentendre de gros classiques du métal des années 90 comme Soundgarden, Faith No More, Alice In Chains et bien sûr le célèbre Paradise City des Guns N’ Roses qui vous accueillera à chaque lancement du jeu. La playlist fait également la part belle à la musique classique avec Beethoven, Mozart, Vivaldi, … et on retrouve également la bande son des précédents Burnout.

Note

13/20

Même si l’on prend tout de même plaisir à se replonger dans ce Burnout Paradise et son contenu assez considérable qui a plutôt bien vieilli malgré l’absence de changements au niveau du gameplay, il sera toutefois à réserver à ceux ne possédant pas déjà la version PC, tellement la différence entre la version d’époque et ce « Remastered » semble plutôt légère sur ce support. Pour les joueurs consoles, l’achat est par contre plus envisageable surtout si vous aviez fait l’impasse sur le titre à l’époque.

Réactions

    • Gatchan77 le 27/03/2018

      Non, c’est fini ce temps là …

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      • Mass le 28/03/2018

        Oui et non, effectivement sur ps4 ou xb1 ça se réduit comme peau de chagrin mais la Switch propose du splitscreen sur 99% de ses jeux multi !

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        • Gatchan77 le 28/03/2018

          Faut voir aussi quels jeux, là sur Burnout c’est déjà parfois pas fort lisible en solo alors en split screen c’est même pas la peine.

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          • Johnny Ofthedead le 30/03/2018

            C’est clair que quand tu vas à fond de balle, c’est super chaud de voir les flèches pour tourner à gauche à droite !

    • Johnny Ofthedead le 28/03/2018

      On pouvait déjà pas dans la version originale si je ne m’abuse

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    • Vincent Moureau le 28/03/2018

      Non. Mais en un sens, c’est pas plus mal. Ce genre de jeu est pas prévu pour le splitscreen, trop d’info à check en même temps.

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  • Mass le 28/03/2018

    Dommage d’avoir choisi le pire épisode de la série pour un remaster, le level design était de meilleure facture quand les Burnout n’étaient pas encore en monde ouvert.

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  • gazza8 le 30/03/2018

    « les véhicules proposés sont issus de l’imagination de Criterion : Carson Opus, Hunter Manhattan, Montgomery Hawker ou Krieger Carbon »
    => C’était déjà le cas sur l’original ? J’imagine que oui, mais je ne me souviens pas avoir roulé une bonne grosse dizaine d’heures (au moins) avec des caisses fictives …
    En tout cas, le plaisir de conduite (arcade « léger ») est vraiment présent sur cet épisode Paradise.

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    • Gatchan77 le 30/03/2018

      Oui c’était déjà le cas dans la version originale, il n’y a rien de différent entre les 2 versions niveau contenu.

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