Dragon Ball FighterZ

Dragon Ball FighterZ

Replongeons-nous un instant en 2015 : c’est effectivement cette année-là qu’est paru Dragon Ball Z : Extreme Butoden sur 3DS. Lors du test, je vous partageais ma déception de voir les talentueux développeurs de chez Arcsys réduits à proposer un titre où tout le casting se joue pareil, avec des coups spéciaux réalisés exactement comme dans les Xenoverse (pour prendre l’exemple le plus récent) et ce malgré quelques bonnes idées telles que la gestion des déplacements à grands renforts de dash et air dash comme Arcsys semble en avoir le secret, le gameplay 2D « traditionnel » avec la garde sur arrière et la possibilité d’appeler des assists au combat. Autant être franc dès le début : si on m’avait dit il y a un an qu’un vrai jeu de combat axé sur la licence Dragon Ball sortirait un jour, cette fois-ci digne des plus grands standards du versus fighting, je n’y aurais pas cru… Et pourtant ! Lors de l’E3 2017, Bandai Namco aligne les sept Dragon Balls en pleine conférence Microsoft pour nous dégainer LE plus grand souhait à Shenron de tous les amateurs de jeux de combat fans de l’oeuvre de Toriyama : Dragon Ball Fighterz !

Développé à nouveau par Arcsys, DB Fighterz fait vraiment plaisir à voir, et je ne parle pas que de ses mécaniques de jeu : la patte graphique du titre flatte la rétine en proposant le rendu DBZ vidéoludique le plus fidèle à l’animé qui soit ! En utilisant le moteur de Guilty Gear Xrd, les petits gars de chez Arcsys sont parvenus à restituer dans les moindres détails tout ce qui fait le Cell de Dragon Ball Z : que ce soit l’utilisation des mêmes palettes de couleurs, le sound design aux petits oignons puisant allègrement dans les banques de sons de la Toei ou le soin tout particulier apporté à l’animation des personnages en allant jusqu’à reprendre frame par frame des extraits du manga ou de l’animé. Tout dans la réalisation du titre tient de la véritable déclaration d’amour au cultissime manga de Akira Toriyama. La seule petite ombre au tableau concernerait la bande originale du jeu, proposant des compositions inédites en lieu et place des thèmes anthologiques de Shunsuke Kikuchi. Mais les morceaux composés par les équipes de Arcsys n’ont rien à envier aux excellentes bandes originales des Guilty Gear et des Blazblue, en parvenant même à sonner bien plus Dragon Ball que les compositions accompagnant Dragon Ball Super (l’animé en cours de diffusion, dont sont d’ailleurs extraits quelques personnages du jeu).

À l’instar de Extreme Butoden, le casting des 24 personnages jouables va à l’essentiel plutôt que de tomber dans la surenchère puérile digne des Budokai Tenkaichi, en alignant les principales têtes d’affiche de Dragon Ball Z et Dragon Ball Super. Si effectivement les manips de coups spéciaux sont toutes basées sur des quarts de cercle vers l’avant et vers l’arrière, chaque personnage dispose de ses propres coups normaux / spéciaux et combos tout en développant des « systèmes » propres aux personnages – parfaitement dans l’esprit Arcsys ! Ainsi, un personnage comme Ginyu pourra régulièrement faire appel aux membres de son équipe des Forces Spéciales pendant le match et même échanger son corps (et sa barre de vie) avec l’adversaire, Beerus peut poser des boules de Ki sur le terrain et frapper dedans pour les envoyer vers son adversaire (un peu comme Venom dans Guilty Gear), Nappa quant à lui pourra planter des Saibaimen qui viendront gêner l’adversaire dans ses déplacements… Si certains doublons (sans exagération propre aux opus 3D) sont présents sur l’écran de sélection des personnages, les petits gars de chez Arcsys ont eu le bon sens de différencier les versions d’un même personnage tout en gardant certaines bases. Bref, impossible de ne pas y trouver son compte et c’est sans doute pour éviter la frustration d’avoir à se choisir un personnage principal que les développeurs ont fait le choix d’adopter des matchs en 3v3 à la Marvel vs Capcom.

Du coup, une fois son équipe choisie, comment ça se joue Dragon Ball Fighterz ? C’est bien simple : pensez à un mix entre Guilty Gear, Marvel vs Capcom et Butoden. Guilty pour le gameplay propre à Arcsys, avec jump cancels air dash et tout le toutim, Marvel pour les combats en équipe avec appels en assist ou changement de personnage et Butoden pour tout ce qui est propre à Dragon Ball : charge du Ki, Dash spécial vers l’adversaire et téléportation. Le jeu se joue en six boutons : Petit, Moyen et Gros coup, Spécial (généralement des boules de Ki mais son effet peut changer selon les personnages) et deux touches d’Assist respectivement attribuées à votre deuxième et troisième personnage. Toutes les manips du jeu feront appel à ces six boutons, bien que des raccourcis puissent être attribués aux deux touches restant libres de la manette et permettent plusieurs options offensives comme défensives : le Dragon Rush (Petit + Moyen) fonctionne comme une chope et ouvrira sur un combo aérien s’il n’est pas contré par l’adversaire, le Super Dash (Spécial + Gros) lancera votre personnage vers son opposant tout en vous protégeant de certains coups (principalement les boules de Ki), tandis que la Téléportation (Moyen + Gros) et la Charge de Ki (Petit + Spécial) portent assez bien leur nom – si cette dernière n’est à utiliser qu’en dernier recours tant elle est unsafe, la téléportation quant à elle peut être utilisée aussi bien pour se défendre que pour punir l’adversaire ou étendre un combo. Les touches d’Assist, selon leur utilisation, auront diverses propriétés : un simple clic fera apparaitre le personnage dédié, qui lancera une attaque propre à chaque personnage (à moins de se faire interrompre par l’adversaire), une pression maintenue ou une combinaison Avant + Assist échangera les personnages sur le terrain, maintenir une touche d’Assist lors d’un Dragon Rush porté au but forcera un changement de personnage adverse et enfin appuyer sur Assist pendant une Super enverra une seconde Super tout en remplaçant le combattant actuel par celui attribué au bouton d’Assist utilisé, à la condition d’avoir une barre de Super sous la main.

Avec ses trois niveaux de coups sans distinction entre les poings et les pieds, Dragon Ball Fighterz utilise une mécanique qui ne sera pas sans rappeler Under Night In Birth : il existe trois variantes de chaque coup Spécial des personnages, respectivement Petit, Moyen et EX. Les variantes Petit et Moyen sont bien entendu effectuées via la touche de coup utilisée, mais il en va autrement pour la version EX qui ne se réalise qu’en effectuant la manip avec le bouton de Gros coup, à la condition d’avoir une barre de Super sous le coude. Sans cette barre, le résultat sera identique à une variante Moyen. Sujet à polémique, le jeu embarque aussi des mécaniques d’auto-combo (une mécanique introduite justement par Arcsys dans Persona 4 Arena et qui a été depuis reprise par de nombreuses licences de jeu de combat) qui se résument à enchaîner plusieurs coups Petits ou Moyens. En soi on peut comprendre la grogne, mais 1° ces auto-combos embarquent un coup unique par personnage impossible à exécuter sans ce combo, en faisant plus un coup spécial qu’autre chose ; 2° ils peuvent être mixés avec de vrais combos (du style Auto Combo Light => Launcher => Combo manuel) ; 3° ils sont moins rentables que des combos manuels et restent une option plutôt que la solution, permettant de s’assurer d’une élimination sans risquer d’aller rater ses enchaînements sur un launcher. La garde c’est arrière, et les auto-combos n’y changent absolument rien : pour peu que vous ayez l’habitude des jeux de combat, que le combo soit automatique ou manuel ne renverse aucunement l’équilibre du jeu.

Ofthedead nous fait le point sur la version PC du jeu et s’attarde sur le contenu disponible.

Nous avons eu la chance de pouvoir tester Dragon Ball Fighterz sur PS4 ainsi que sur PC et c’est sur cette dernière version que nous allons maintenant nous attarder. Car bon nombre de jeux étant initialement développés sur console pour ensuite se voir portés sur Windows, il n’est pas rare de voir débarquer certains portages qui se révèlent au final assez décevants. Le titre a dès lors été testé sur un Intel Core i5 équipé de 8GB de RAM et d’une Radeon RX 580. Notons que même si les specs recommandaient 16GB avant la sortie du dernier-né de chez ArcSys, il faut bien reconnaître que notre rendu est en tous points similaire à la version console. Pour le reste, nous avons quand même remarqué deux défauts beaucoup trop importants que pour être ignorés. Premièrement, notons que les sticks PS3/PS4 ne sont purement et simplement pas reconnus par le jeu, ce qui devrait faire enrager pas mal de joueurs. Il ne reste plus qu’à espérer qu’un correctif soit apporté pour remédier à ce problème relativement ennuyeux pour un jeu de versus fighting. Vient ensuite le problème des combats en ligne puisqu’il s’agira de s’armer de patience afin d’espérer trouver un opposant digne de ce nom et ce même en se connectant au serveur français. Il est certes possible de filtrer la qualité de connexion de ses potentiels opposants mais cela rallonge considérablement le temps d’attente… Heureusement, il reste bien d’autres modes de jeu.

Transition parfaite, prenons donc un instant pour parcourir le contenu de Dragon Ball FighterZ. Tout d’abord, il y a le mode Histoire qui a largement été encensé par Bandai Namco lors de la promotion du titre et qui, au final, ne se révèle pas vraiment passionnant. Certes il propose un scénario 100% inédit et il introduit un nouveau personnage (C21, déblocable en terminant ledit mode Histoire), cependant des dialogues sans intérêt ainsi que des affrontements beaucoup trop faciles donnent en fin de compte un résultat assez barbant. Ceci dit, n’oublions pas les « événements spéciaux » qui devraient plaire aux fans puisqu’en utilisant la bonne combinaison de personnages aux bons moments, il sera possible de débloquer certaines cinématiques cultes sorties tout droit de l’anime. Le mode Arcade est quant à lui beaucoup plus excitant car, grâce à une difficulté croissante bien dosée, il offre aux joueurs la possibilité de faire corps avec une courbe d’apprentissage dite « easy to play, hard to master ». Comprenez par là que le début sera relativement une partie de plaisir mais que plus vous avancerez, plus vous ragerez contre l’IA sans pour autant pouvoir lâcher votre stick. Pour le reste, le tout est assez classique puisqu’il vous restera la possibilité de vous battre en local ou en multi. Soulignons quand même, dans la section entraînement, la présence des « Défis combos » qui ne devraient pas être inconnus des joueurs de Street Fighter et qui se révéleront beaucoup plus utiles que les tutos auxquels on aura droit au cours du mode Histoire.

Note

18/20

Dragon Ball Fighterz va changer la face du jeu de combat, comme a pu le faire Street Fighter 4 à sa sortie. Arcsys et Bandai Namco nous offrent un titre frôlant la perfection, aussi bien pris en tant que jeu de combat qu'en tant que jeu adapté de Dragon Ball. Son seul défaut est son mode Histoire, qui pêche par une narration mollassonne et tire en longueur. Une bien maigre tare face au plaisir offert par la dynamique des affrontements. Il aura suffi de 26 jours pour voir apparaître un sérieux concurrent au titre de GotY 2018 !

Réactions

  • Gatchan77 le 14/02/2018

    J’ai rarement apprécié les jeux Dragon Ball mais celui-là me fait bien envie !

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  • Redaccion le 25/02/2018

    Thank you so much for your kind words and condolences.

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