Crash Bandicoot : N. Sane Trilogy

Crash Bandicoot : N. Sane Trilogy

Développé à l’origine par Naughty Dog et édité par Sony Computer Entertainment en 1996 sur Playstation, suivi de Crash Bandicoot 2 Cortex Strikes Back (97), Crash Bandicoot 3 Warped (98) et Crash Team Racing (99), Crash Bandicoot est une licence incontournable de l’histoire de la console de Sony avant de commencer à sombrer avec Crash Bash (2000) et le virage raté sur PS2 avec le passage de la licence à Universal Studios. Bien conscient de cet « âge d’or », Activision, qui a récupéré la licence en 2005 via sa filiale Sierra, a choisi de nous ressortir les trois premiers opus dans ce remake HD sur PS4 sous le doux nom de Crash Bandicoot N. Sane Trilogy.

Piqûre de rappel

Puisque nous allons principalement comparer les vieux jeux avec les nouveaux, faisons un rapide résumé du gameplay pour ceux qui ne connaîtraient pas Crash. Crash Bandicoot est un jeu de plateforme en 3D, vu de derrière ou de côté, dont le but est simplement d’arriver au bout du niveau en récoltant divers objets en cours de route, tels que des caisses, des gemmes, des cristaux, des Wumpas, … Les contrôles sont basiques, les flèches pour vous déplacer, la croix pour sauter et le carré pour tournoyer (votre attaque). Au fur et à mesure des opus, la palette de mouvements de Crash s’étoffe avec la possibilité de vous accroupir à l’arrêt pour sauter plus haut ou de glisser en mouvement pour sauter plus loin, ainsi que la capacité de faire un plat après un saut dans le deuxième opus. Dans le dernier épisode, les nouveaux mouvements s’obtiendront en battant les boss, à savoir, dans le désordre, un double saut, un sprint, un bazooka à Wumpa et une tornade plus longue permettant de planer. Checkpoints, niveaux bonus et objets spéciaux seront forcément de la partie, à l’image de Aku Aku, votre masque protecteur, qui peut, si vous arrivez à le collecter trois fois sans vous faire toucher, vous rendre invulnérable un instant.

On prend (presque) les mêmes et on recommence

Comme le nom « N. Sane Trilogy » l’indique, nous sommes en présence d’une compilation des trois premiers jeux, sortis sur la première Playstation, remasterisés en HD. Mêmes niveaux, même gameplay, presque rien ne change à première vue si ce n’est une refonte graphique totale. À l’image de WipeOut Omega Collection que nous avons récemment traité, Crash se paye le luxe d’avoir été totalement refait et pas simplement étiré en full HD. Si le lifting semblait décevant à la vue des trailers, il est en réalité de plutôt bonne facture, les bords des niveaux fourmillant de détails et les stages avec de l’eau sont magnifiques. Certaines textures restent cependant un poil trop lisses, comme le sol ou les rochers qui vous poursuivent. Question de goût ou équilibre voulu pour ne pas surcharger la lecture du jeu, cela crée tout de même un léger contraste qui passe inaperçu manette en main.

Autre changement de taille, le jeu a été partiellement traduit. Si ce changement peut être bénéfique au premier jeu qui était 100% en anglais en apportant des dialogues francophones à sa cinématique d’introduction, il n’était pas non plus des plus utiles. Ainsi, Ripper Roo devient Roo l’Égorgeur et semble être le seul boss à subir cet outrage tandis que les hubs de niveaux changent de nom pour devenir la « Zone de téléportation » dans Crash 2 et la « Cyclotornade » dans Crash 3. Les niveaux, eux, ne sont pas renommés. Dernières nouveautés, Crash 1 et 2 se voient étoffés de reliques de temps à obtenir dans chaque niveau et les trois jeux sont munis d’un leaderboard pour comparer votre temps avec vos amis et les meilleurs mondiaux. Une autre sauvegarde est aussi de la partie, même si vous pourrez sauvegarder manuellement à n’importe quel moment d’une simple pression sur la touche L2. Dans Crash 2, cela se traduit aussi par la transformation de l’espace de sauvegarde en un portail vers le boss d’étage. Chaque jeu vous offre cependant trois slots de sauvegarde, histoire de partager votre jeu à l’ancienne ou simplement de créer un backup de sauvegarde avant de perdre toutes vos vies. Enfin, Coco sera jouable à n’importe quel moment de l’aventure, bénéficiant du même gameplay que Crash mais avec ses propres animations et dans tous les niveaux, mis à part ceux de Crash 3 qui rendront Crash ou Coco obligatoire dans certains niveaux, comme à l’époque. Sympa pour le fan service.

C’est la soupe à la Wumpa !

Tout n’est cependant pas tout rose pour cette compilation qui souffre de trop longs temps de chargement, à commencer par celui entre l’écran titre et le choix du jeu pour charger trois icônes juste après une introduction impossible à passer qui pourrait masquer ce temps de chargement incompréhensible. Toute la partie découverte et nostalgie du jeu passe à la trappe : pendant les écrans de chargement, vous recevrez des indices, parfois subtils, parfois gros comme un camion vous indiquant comment accomplir les objectifs secondaires du niveau, comme ne pas casser de caisse ou monter sur une tour de fausse nitro… Si certains n’y verront aucun inconvénient, d’autres regretteront de perdre cette phase de recherche. Des gags ont aussi été retirés – à nouveau nous évoquons ici un point de pure nostalgie, mais j’aimais voir Crash s’étaler quand vous vouliez commencer avec lui un niveau réservé à Coco ; il ne s’étale plus désormais mais attend debout bêtement. Un temps de latence semble aussi présent lorsque vous voulez ramasser vie ou wumpa, comme si le jeu ne calculait pas leur présence tout de suite et vous obligeait parfois à attendre un court instant avec cet élément au travers de Crash avant de le récolter. Nous avons d’ailleurs rencontré ce problème dans Crash 3 dans un des premiers niveaux se terminant par une poursuite avec un dinosaure : la gemme grise des caisses apparaît tardivement, vous laissant le choix de passer au travers ou de vous faire écraser par le dino…

Une dernière polémique apparue récemment sur internet voudrait que le changement de design de Crash ait entraîné une modification de la hitbox de ses pieds et que son animation de saut rende le jeu moins précis et atrocement dur. Une impression que nous avons ressentie lors de notre test en comparaison de notre session sur le jeu d’origine il y a quelques mois. Espérons qu’Activision entende les fans et corrige ceci au plus vite.

Note

16/20

En dépit de sa difficulté élevée et des conseils d'Aku Aku, ce N. Sane Trilogy est un très bon jeu pour raviver la nostalgie ou pour découvrir le célèbre marsupial (ou peut-être une vile stratégie de Sony pour vendre des manettes). Le remake HD est beau, on s'y laisse prendre et le plaisir de jeu revient vite, malgré les game-over multiples !

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