NetherRealm Studios, jeune société américaine née sur les cendres de Midway lors de son rachat par Warner Bros, s’était forgée une bonne réputation suite au reboot de la saga Mortal Kombat en 2011. Déjà responsables du premier épisode d’Injustice, les voici de retour, sur PS4 et Xbox One pour le moment, avec une suite assez attendue notamment par les fans de l’univers DC comics (Batman, Superman, Flash, …).

Un scénario mis en avant

Il faut bien l’avouer, le mode histoire dans un jeu de combat, généralement, on s’en fout un petit peu : c’est souvent juste une succession de combats lors d’un pseudo tournoi, une tentative pour contenter les fans et parfois développé en une après-midi (coucou Street Fighter V) même si certains tirent quand même leur épingle du jeu en proposant un scénario plus développé (Mortal Kombat ou Dead or Alive notamment). Injustice 2 se range clairement dans cette dernière catégorie. Le premier épisode opposait Batman et son équipe à un Superman maléfique qui régnait en dictateur sur un Metropolis en ruine détruit suite à une explosion nucléaire. Ce scénario rocambolesque fut introduit par une série de comic book publiée avant la sortie du jeu et dans laquelle on apprenait les raisons de la chute de Superman. Pour faire court, le Joker avait enlevé la femme du super-héros enceinte de son premier enfant et obligea Superman, sous l’emprise d’une drogue, à tuer sa chère Lois. Cela déclencha une rage incontrôlable chez ce dernier et entraîna sa chute du côté obscur. Le jeu initial se déroulait 5 ans après ces évènements.

Dans Injustice 2, Superman est maintenant en prison et Batman et son équipe tentent de reconstruire le monde et de maintenir la paix en luttant contre ceux qui souhaitent faire libérer Superman. Malheureusement une menace extraterrestre, orchestrée par Brainiac, risque de condamner à nouveau Metropolis et la terre entière et il semblerait que Superman soit l’un des seuls qui puissent les sauver. Digne des plus grosses productions hollywoodiennes, ce mode histoire, d’une durée de 5 à 6h, en met clairement plein la vue à tel point que l’on en vient presque à regretter de devoir interrompre ces magnifiques cinématiques pour faire un combat. C’est l’occasion également de parcourir l’ensemble du casting et il vous faudra parfois choisir un combattant lors d’un affrontement (Catwoman ou Harley Quinn, Blue Beetle ou Firestorm). Une fin alternative est d’ailleurs disponible si vous refaites le mode histoire en choisissant tous les embranchements possibles. Une vraie réussite même s’il faut parfois un peu suivre car on ne sait pas toujours dans quel camp se trouve tel ou tel personnage et cela fait bizarre de voir un Superman maléfique, Robin derrière les barreaux ou Harley Quinn alliée avec Batman.

Outre les cinématiques exceptionnelles, les arènes sont de toute beauté, avec un soin tout particulier apporté aux arrière-plans, et fourmillent de petits détails et d’objets avec lesquels vous pouvez interagir lorsque votre personnage se trouve à proximité. Au nombre de 12, certaines possèdent d’ailleurs une seconde zone de combat dans laquelle vous pourrez envoyer votre adversaire et terminer le combat. Il est d’ailleurs possible de commencer un match en sélectionnant cette arène alternative ce qui est plutôt une bonne idée et offre ainsi de nouveaux décors.

Avec un casting regroupant 28 persos dont Brainiac, disponible lorsque l’on termine le mode histoire, il y a de quoi s’occuper et comme au pays de Candy, il y a des méchants (le Joker, Poison Ivy, Superman, Captain Cold, …) et des gentils (Flash, Aquaman, Batman, Green Lantern, …). Un autre personnage, Darkseid, est déjà disponible en DLC au prix assez élevé de 5.99€ et d’autres suivront par la suite. Il est également possible d’acheter un pack ultimate qui regroupe 9 combattants supplémentaires disponibles dés leur sortie ainsi que des skins spéciaux pour un prix également assez excessif de 39.99€.

Je trouve, par contre, que les super-héros manquent un peu de finesse et de détails graphiques et semblent parfois un peu flou. De plus, je ne suis pas fan de la modélisation du visage de certains : Superman que l’on reconnait parce qu’il a un S sur la poitrine et qui est tout sauf charismatique (bon, pour moi Superman c’est toujours Christopher Reeve), idem pour Bruce Wayne lors des cinématiques et Catwoman qui ressemble à une milf du studio Brazzers. Par contre, Harley Quinn est particulièrement réussie et j’ai un petit faible pour Wonder Woman et sa petite jupette (grrr) même si j’ai lu que quelqu’un l’a comparée à Sylvester Stallone.

Accessible sans l’être trop

Niveau gameplay, Injustice se veut assez simple et abordable pour les joueurs occasionnels, tout en contentant les joueurs plus expérimentés : un bouton pour les coups faibles, un bouton pour les coups moyens, un autre pour les coups forts sans distinction de pieds ou de poings et une touche pour activer une capacité propre à chaque super-héros (Supergirl lancera un laser avec ses yeux, Harley Quinn fera apparaitre une hyène qui renversera votre adversaire, Batman enverra une série de 3 chauves-souris). Chaque personnage dispose également de ses propres coups spéciaux que l’on déclenche à la manière d’un Mortal Kombat : ici pas de quart de tour comme dans un Street Fighter mais une combinaison de bas-avant ou arrière-avant suivie d’un bouton. Chaque action fait augmenter une jauge sur 4 niveaux grâce à laquelle vous pouvez amplifier vos attaques spéciales ou vous sortir d’un mauvais pas : deux fois avant + R2 vous permettra, par exemple, de faire une roulade pendant laquelle vous serez invincible et brisera ainsi un combo (une technique bien pratique contre un adversaire qui vous acculerait dans un coin ou qui abuserait des attaques à distance). Une super attaque, souvent très spectaculaire, peut être déployée lorsque la jauge est remplie à son maximum en maintenant tout simplement L2 et R2.

Injustice 2 propose, bien évidemment, son lot de modes de jeu : un didacticiel général classique pour apprendre les bases du gameplay, un autre propre à chaque personnage pour maitriser les coups spéciaux et certains combos, un mode entrainement, différents mode multijoueur (versus local ou en ligne, tournoi, …) ou encore la possibilité de rejoindre une guilde regroupant jusqu’à 50 joueurs pour terminer différents objectifs quotidiens via un mode appelé multiverse. Ce mode est d’ailleurs une nouveauté de ce deuxième opus et regroupe un ensemble de défis et d’objectifs qui changent au fil du temps et qui sont regroupés sous la forme de diverses planètes où il faudra rétablir la paix : des combats avec un handicap (pas de possibilité d’utiliser vos coups spéciaux, des bombes placées sur le sol, une vitesse de déplacement accrue, …), l’enchaînement de 20 combats à la suite et différentes autres missions avec une récompense à la clef.

Car la particularité d’Injustice 2, par rapport à son prédécesseur, est son coté RPG et son loot mis assez en avant : chaque combat ou mode de jeu vous rapporte de l’xp et fait augmenter votre niveau général mais également celui de votre perso. Vous engrangez aussi de la monnaie virtuelle que vous pouvez utiliser pour acheter des coffres (bronze, argent ou or) qui renferment de manière aléatoire des skins, fonds pour votre fiche de joueur mais surtout de l’équipement pour modifier l’aspect physique et les caractéristiques de vos persos (force, défense, capacité, vie) : un masque retro pour Batman qui lui ajoute 40 points de défense, des bracelets pour Wonder Woman qui augmentent votre xp de 10% à chaque match, une combinaison sexy pour Catwoman qui change sa force, … Plus le niveau de votre perso est élevé (maximum lvl 20), plus l’équipement associé sera susceptible d’être puissant. Et le mode multiverse, en solo et encore plus si vous avez rejoint une guilde, reste le meilleur moyen d’accumuler le plus de coffres de haut niveau (ici jusqu’à platine et diamant) vous incitant ainsi à terminer ces défis hebdomadaires en vue d’améliorer au maximum vos différents persos. À une époque où le moindre costume est vendu 2€, l’initiative est plutôt appréciable et l’on se prête vite au jeu de cette recherche de coffres. Il est bien sûr possible de désactiver l’utilisation de vos personnages boostés, en particulier si vous jouez en ligne, car avec votre Batman niveau 4 vous ne ferez pas long feu contre un joueur avec un perso lvl 20 avec de l’équipement épique qui lui ajoute 200 points de vie et 150 en force. Alors, intérêt indéniable ou juste un moyen de vous pousser vers le mode multiverse et ainsi augmenter la durée de vie du jeu ? À vous de voir.

Alors que d’un côté on récompense le joueur assidu, de l’autre – et là tenez-vous bien parce que c’est juste incohérent – vous pouvez augmenter votre niveau général, faire atteindre le tant convoité lvl 20 à vos persos et débloquer ainsi de nombreux coffres sans toucher à la manette. Sélectionnez un mode de jeu, en particulier le mode combat sans fin du multiverse, et changez le contrôle de votre combattant en mode IA « contrôlé par l’ordinateur » et il fera les combats à votre place. Vous aurez juste à appuyer sur X pour passer au combat suivant.

Actuellement un bug assez gênant touche bon nombre de joueurs qui perdent une partie des niveaux accumulés lorsqu’ils quittent le jeu. Mon niveau général est ainsi retombé de lvl 30 à 26 et mon perso principal est passé du lvl 14 à 11 et cela déjà plusieurs fois de suite. C’est d’autant plus regrettable que certaines missions du mode multiverse ne sont accessibles que si votre perso est lvl 20. En espérant assez rapidement un correctif par NetherRealm Studios pour ne pas faire fuir certains joueurs.