On parle tellement de la future Nintendo NX qu’on en oublierait presque que la WiiU existe encore. Et alors sa Console virtuelle, je ne vous dis pas… Pourtant, cette Console virtuelle WiiU accueille depuis fin juillet une nouvelle machine : la PC Engine. Ou plus exactement la Turbografx, la version américaine de la console 8 bits de NEC. À vos Gamepad, la plus envoûtante des consoles rétro japonaises débarque sur votre double écran.

Il était une fois Takahashi Meijin, un employé de Hudson Soft, célèbre pour sa rapidité digitale. Au temps des illustres shoot’em up de sa firme, on a ainsi calculé sa vitesse de doigt (et oui) à 16 pressions par seconde. Le Ken Survivant de l’index a fait parler de lui du Japon jusqu’en Europe, où sa biographie est parue chez Pix’n love.

Si nous parlons aujourd’hui de ce fameux Takahashi Meijin, ce n’est pas pour son doigté légendaire (bon, c’est bientôt fini ces pensées impures !) mais pour son apparition dans un jeu vidéo. En effet, quand Hudson Soft décide d’adapter le Wonderboy de Sega, il remplace le Tom-Tom préhistorique par un sprite à l’effigie de sa star. Casquette sur la tête, Takahashi Meijin déambule ainsi dans tous les jeux nommés « Adventure Island », sortis notamment sur NES, SNES et… PC Engine – on y revient. « New Adventure Island » est l’un des trois premiers jeux PC Engine/Turbografx à être émulés sur WiiU.

New Adventure Island est une relecture du Wonderboy original, ou plutôt un plagiat en réalité. Il adopte sans gêne les codes du hit arcade pour en faire… un sacré bon jeu en réalité. Soit un jeu d’action-plateformes où le héros progresse horizontalement pour maltraiter les animaux indigènes à coups de tomahawk. Sega « c’est plus cool que toi » avait aussi prévu un bonus skateboard sur lequel l’inertie du personnage pouvait s’en donner à cœur joie. Hudson reprend également cette (bonne) idée, ainsi que le timer à recharger en mangeant des fruits. Un timer, exactement, comme si le jeu n’était pas assez difficile comme ça !

La pure difficulté arcade retro, n’allez pas la chercher dans Super Meat Boy ou Shovel Knight. De la gnognotte à côté de New Adventure Island ! Sans le point de sauvegarde offert par la Console virtuelle WiiU, le monde 2 serait déjà un obstacle infranchissable pour beaucoup. Du délire masochiste comme on l’aime (ou pas), parfaitement émulé sur WiiU. Au passage, sur WiiU, vous pouvez passer le jeu en 16/9 si ça vous chante, mais pas encore changer la disposition des boutons. Un oubli peut-être, à l’image de l’oubli de recruter un véritable traducteur francophone pour les menus (ça vaut le détour, croyez-moi).

Pour le reste, New Adventure Island fait parfaitement le boulot pour introduire la PC Engine sur votre console bientôt d’ancienne génération. Difficile en revanche de prédire la suite des événements sur la WiiU, qui vivrait ses derniers mois. À moins que la NX ne soit une console portable destinée uniquement à attraper des Pokemon en pleine nature avec un groupe électrogène en guise de batterie, qui sait ? Toujours est-il que deux autres jeux PC Engine complètent le lancement. L’emblématique PC Kid (Bonk’s Adventure) et le fidèle portage de R-Type, dont l’édition originale en deux Hu-Card (les cartouches de la NEC) justifie probablement et bêtement un surcoût de 2 euros : 7,99 euros au lieu de 5,99 euros pour les deux autres titres. Enfin, sachez que les jeux tournent à 60 Hz, ce qui est bien normal puisqu’il n’existait pas de véritable console PAL à l’époque. Ah, comme c’était bon l’import !