3D Out Run – L’arcade de poche

3D Out Run – L’arcade de poche

Out Run, un terme anglo-saxon qui, même si bien peu de gamers ont un jour eu la moindre idée de ce qu’il signifie, peut se vanter encore aujourd’hui d’inspirer des souvenirs intacts de jeux vidéo à l’ancienne, tels que Sega en a construits pendant des lustres. Sega dont le catalogue arcade n’a rien à envier aux plus fournies des collections, a récemment consommé une amourette avec Nintendo et sa 3DS. Fertile comme le Nil, cette relation qui frise l’adultère n’en finit pas de nous réjouir et de nous rappeler à nos bons souvenirs eighties. Après 3D After Burner 2 et 3D Fantasy Zone, c’est au tour de 3D Out Run de balader les trentenaires sur les routes pixelisées de leur adolescence.

Outrun

Heureux qui comme le retrogamer a fait un beau voyage !

Pour les non-initiés à la culture arcade, ou pour ceux qui ne peuvent pas connaitre le temps dont je leur parle, cet épisode remanié de la licence aux œufs d’or de Sega risque de les laisser de marbre. Pour les nostalgiques par contre, l’approche de cette adaptation sur le petit écran portable de Nintendo se présente comme un petit bijou du genre. En effet, esthétiquement, sans tomber dans le remake maladroit et anachronique, Sega se « contente » de nous servir des sensations de jadis, en réassaisonnant son plat de condiments modernes. Ainsi, pour quelques euros et un download vite fait bien fait, vous apercevrez rapidement les sprites et les pixels qui ont fait de Out Run, un succès planétaire en 1986. Une voiture rouge Ferrari-like, un ciel bleu, des longues routes californiennes désertes, et surtout, deux personnes embarquées pour le plaisir de la vitesse pure et dure. Ne cherchez pas d’adversaires ou de combats au corps à corps, vous êtes juste là pour épater la galerie, atteindre les check-points avant la fin du décompte du chronomètre et fendre l’air avec la blondasse à votre droite. Authentiques, les graphismes oublient avec brio de tomber dans l’excès, ils restent cohérents avec le gameplay de naguère. Les couleurs et les contrastes rendent terriblement bien et les mouvements sont fluides et dynamiques. Ça commence bien !

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Futiles options mais bien utiles

En analysant le soft d’un peu plus près, vous vous hâterez de tester le mode 3D. Probablement pessimiste au premier contact, vous vous réjouirez de l’effet de profondeur qu’il ajoute aux courses et au défilement des palmiers du bord de route. En effet, sans encombrer cette bafouille d’un suspense qui a de toute façon depuis longtemps rencontré la prescription, la réussite majeure de ce Out Run réside dans le réel plus apporté par la 3D de la petite Nintendo. La plupart des jeux en 3D m’exaspèrent sur cette machine, et après l’effet de surprise des premières minutes, je constate toujours le même désenchantement, pour le désactiver. Eurêka dirait l’autre, on en tient un ! Merci Sega.

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Les secrets d’Out Run n’ont rien d’exceptionnel, la culture du check-point et 5 maigres circuits en sont les fondements. Toutefois, une subtilité apparait dans le tracé des circuits et la possibilité de prendre plusieurs chemins, chacun offrant une fin différente. Quelques options vous permettent de jongler entre la version arcade fidèle à la réalité technologique de l’époque, ou de profiter d’un affichage boosté à 60 fps constant, tout en proposant un visuel qui tient encore la route. Le niveau de difficulté influence la densité du trafic et vous pouvez sauvegarder vos parties. Hérésie pour certains, confort ultime pour beaucoup. Au rayon des réglages, des apports certes anecdotiques font honneur à l’arcademania. Ainsi, vous pourrez choisir un affichage éloigné du cockpit et découvrir le volant de la borne devant vous, faire basculer l’écran dans les virages et activer le bruit des pédales tel qu’elles claquaient jadis. Aussi gadget cette option soit-elle, elle prouve le respect de Sega pour les licences qui lui ont valu sa bonne presse, et pour les retrogamers qui ont alimenté ses cash-boxes.

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Tribute to Out Run

Les musiques d’Out Run portent à elles seules l’étendard de l’ère arcade by Sega, elles n’ont pas subi d’améliorations néfastes. Toutefois, deux nouvelles pistes de bonne facture ont été ajoutées… sans jamais parvenir à procurer les sensations de leurs homologues originelles, elles ont le mérite d’exister et d’être soignées. Cette déférence à l’œuvre de Yu Suzuki (Hang-On, After Burner, Virtua Fighter, …) résonne finalement comme la musique de l’adoration telle que les développeurs l’ont caressée, sans trop oser y toucher.

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Alors, heureuse ?

Etant donné qu’on ne voyage pas dans le temps, qu’on ne rajeunit pas et que les bornes d’arcade disparaissent, l’alternative proposée par l’association Nintendo – Sega à une borne onéreuse de Sega Out Run fonctionne. Ne perdez pas votre temps à comparer les sensations d’un volant en main, les fesses sur le plastique d’une Twin Cab, à cette cartouche pour console portable ; par contre, intéressez-vous à cette page de culture retrogaming dans les règles de l’art, le plaisir d’une partie sur N3DS entre deux tweets ou deux notifications, vous ne serez pas déçus.

Note

17/20

Un bel hommage à un des titres les plus emblématiques de l'histoire arcade. Cette version d'Out Run sur 3DS parvient à nous livrer sa lecture du mythe, sans le bousculer. À essayer avant d'être vieux... ou après!

Réactions

  • Aerticum le 15/05/2015

    J’ai commencé le JV après la grosse aire arcade, puis, n’ayant pas forcément droit à une tonne d’argent de poche, j’évitais de mettre mes sous dans les gourmandes bornes d’arcade, aussi, j’ai testé ce jeu (dans une version aux graphismes plus modernes) à la MIA Retro de 2014 et je m’étais vraiment bien amusé avec le volant à pseudo retour de force (par contre, la pauvre borne, à la fin du weekend, elle avait morflé, j’me souviens d’une pédale de frein qui freinait non-stop et servait a rien quand on appuyait dessus, ahah)

    Tout ça pour dire, que ouais, si c’est fidèle à la borne, ça doit être fun, maintenant, j’préfère encore le trouver en émulateur PC que console portable…

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  • Vega le 15/05/2015

    Hello, merci pour ton commentaire. En effet, les solutions sont multiples pour découvrir cette noble licence. Toutefois, sans me faire l’avocat du titre présent, la petite touche 3D peut faire son effet… encore faut-il avoir une 3DS dans son armoire 😉
    D’ailleurs, il y a aussi la borne Out Run 2, qui elle aussi vaut le détour… ah, les bornes!

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    • Aerticum le 15/05/2015

      J’ai une 2DS zonée USA… 😀 Ca sera un peu tendu de toutes façons et pour la 3D, et pour buy le titre sur le shop

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  • Johnny Ofthedead le 15/05/2015

    Je suis heureux de constater que ces grands classiques (ainsi que ma 3DS) aient retrouvé une seconde vie ^^

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  • Gwen le 15/05/2015

    Je pense que c’est la borne qui est restée le plus longtemps dans les lunapark itinérants à ma connaissance. Chaque fois que j’ai pu la croiser, j’ai fait une partie… C’est drôle comme les 8 pixels jaunes visibles à l’écran représentant la blonde à nos cotés ont pu m’émoustiller, mdr . Segaaaaaaaa!

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  • Vega le 15/05/2015

    @Johnny : Et oui, ta N3DS a enfin reçu autre chose à manger que du tetris à toutes les sauces! lol
    @ Gwen : Clair que cette borne est une légende, et que cette poignée de pixels blonds relève d’un érotisme presque perturbant! Les jeunes peuvent pas comprendre, ça c’est sur! mdr

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