Sonic the Hedgehog : le maître-achat sur 8 bits
La sortie de Sonic The Hedgehog version 8 bits sur la console virtuelle de la 3DS nous rappelle un temps où l’écart entre les versions dites aujourd’hui « superior » et « inferior » était bien plus prononcé. L’époque en question se situe au début des années ’90, au moment où coexistaient deux générations de consoles : 8 et 16 bits. Sega, très prompt à développer une machine 16 bits, la Megadrive, s’efforçait encore d’alimenter sa Master System 8 bits. Un soutien qui relève autant de la bonté d’âme que de la stratégie de conversion facile sur la portable Sega Game Gear, 8 bits elle aussi.
Sur ce terrain des développements intergénérationnels de Sega, on trouvait de tout. Le meilleur, avec Castle of illusion par exemple, qui est aussi superbe et amusant sur les machines des deux générations. Le moins bon, avec Altered Beast, Golden Axe et tant d’autres, qui offrent une expérience au rabais et sans âme sur Master System. Et Sonic alors ? Quel traitement la mascotte de Sega a-t-elle subi en reculant d’une génération ?
Sonic 1 sur Master System et Game Gear : la version du pauvre ?
Littéralement, oui. Du moins dans mon cas, car l’achat de la console 16 bits de Sega était hors de question avec mes petites économies de l’époque. Mais comme il m’était impossible de résister à la tornade Sonic, j’ignorais la cartouche Megadrive très médiatisée pour me rabattre sur cette boîte blanche caractéristique des jeux Master System. En revanche, ceux qui possédaient Sonic sur Game Gear avaient probablement les moyens de se payer une Megadrive avec tous les jeux qu’ils désiraient… Comme j’ai souhaité qu’ils s’étouffent sous une montagne de piles rechargeables !
Techniquement, oui et non. Evidemment, on ne peut pas demander à une Master System de reproduire les décors détaillés et les gros sprites de la mouture Megadrive. Quoi qu’il en soit, la 8 bits de Sega offre ce qu’elle a de meilleur dans son Sonic et parvient rapidement à faire oublier son handicap de performances. Le héros court certes un peu moins vite que sur Megadrive, mais il bat aux 100 mètres la plupart des autres personnages de jeux de plateforme. De plus, l’animation ralentit rarement, même si les stages sont jolis voire magnifiques pour le niveau coloré en pleine jungle. « Tiens, il n’y a pas de niveau dans la jungle dans Sonic » diront ceux qui n’ont jamais détourné les yeux de leur Megadrive. En effet, hormis l’incontournable Green Hill Zone, tous les stages sont inédits sur Master System, ce qui évite aussi la redondance à un niveau graphique inférieur.
Spectaculairement, oui. Les images parlent d’elles-mêmes : en passant sur la Master System, Sonic perd toute sa force de frappe sensationnelle. Loin d’être moches encore une fois, les aventures du hérisson bleu n’en mettent pas plein la vue sur l’antique console. Alors qu’il faisait tourner les têtes sur son support de prédilection avec des loopings et des sauts vertigineux, Sonic n’est pas particulièrement impressionnant sur Master System. À noter tout de même les sympathiques stages bonus dans lesquels la boule de pics est prisonnière d’un flipper.
« Ludiquement » oui et non. Selon vos goûts, vous apprécierez davantage l’une ou l’autre version. Sur Megadrive, Sega donne la priorité à la vitesse et au run parfait, quitte à rendre l’action téléguidée aux yeux de certains. Ceux-là seront probablement à l’aise sur Master System, où l’action est plus posée, quoique rapide aussi par moments. Sur cartouche 8 bits, Sonic prend la forme d’un jeu de plateformes classique et se joue comme tel, sauts délicats compris. La perte de tous ses anneaux lors d’un choc gomme également le côté « bourrin » du gameplay, souvent reproché par les détracteurs des Sonic en 2D. Sur Master System, les attaques ennemies sont plus punitives, en particulièrement celles des boss qui vous font perdre une vie à la moindre erreur. Hélas, la technique vieillissante de la machine n’a pas permis de reproduire les fameux chemins multiples des épisodes Megadrive. Sauf dans une poignée de niveaux, le chemin à suivre est plus ou moins linéaire pour atteindre le panneau de fin. D’aucuns estimeront que l’on perd alors tout le seul du jeu original.
Toutes les comparaisons ici énoncées ne rendent pas justice au passage de Sonic sur le duo 8 bits de Sega. Personnellement, je le considère même comme le meilleur représentant du genre plateformes sur Master System, ce qui n’est pas peu dire. La maniabilité précise, les graphismes au top et la vitesse d’animation font de lui une perle inégalée sur le support. Son seul tort réside précisément dans cette comparaison avec son modèle. Mais quel jeu pouvait rivaliser avec Sonic Megadrive à l’époque ?
Pour rester dans notre thème Emmaüs, précisons qu’une version « super promo » existe maintenant… sur 3DS. Pour 4,99 euros, vous pouvez faire la connaissance de ce titre génial sous sa forme Game Gear. Un petit conseil, choisissez la configuration graphique « point par point » si vous ne voulez pas regarder une bouillie de pixels disgracieuse. Ce magnifique volet de la série ne mérite pas un tel traitement.
Spacecowboy Be le 26/06/2013
Pour moi aussi. C’est typiquement le jeu que je relance à l’occasion pour une partie en vitesse. Idem pour son grand frère sur Megadrive.
Cyborgjeff le 27/06/2013
Franchement, j’ai d’abord joué de longues heures à la version Master System (délaissée chez Maxitec par les autres joueurs faisant la queue derrière la Megadrive). Et franchement ce Sonic est excellent! Il est différent des versions speed megadrive comme tu le disais, un poil plus exploration, mais une vraie réussite!
Même les musiques diffèrent… je regrette d’ailleurs qu’il ne soit dispo dans la compil « Megadrive » sur PS3.
Sonic The Hedgehog – Master System | BE-Games le 07/07/2013
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