Salut les Press-Starters,

Cette semaine, je vous propose de discuter de l’une de mes toutes premières consoles, la Sega Master System. Pas la peine de ressortir mon dictionnaire des synonymes à la page « compliments », ce petit monolithe noir et rouge aura fait vibrer la corde sensible des vrais, des purs, de ceux qui savent reconnaître une légende authentique au milieu des centaines de consoles qui nous ont inondés jusqu’ici. Nous allons visiter les obscurs tréfonds des cartouches souvent mal aimées, au travers de 10 titres qui sont souvent passés dans les fins de bacs ou qui n’ont pas bénéficié des têtes de rayons. Pas de Sonic, de Wonderboy ou de Mickey, il ne sert à rien de donner à boire à ceux qui n’ont pas soif. Au contraire, offrons à certains méconnus leurs 15 minutes de gloire si chères à Andy Warhol.

Alex Kidd in Shinobi World

Si vous ne devez avoir qu’un seul Alex Kidd sur Master System, ce sera celui-là. Son gameplay proche de Shinobi est contrebalancé par l’univers choupi de la mascotte déchue de Sega. Ses atours esthétiques flatteurs accompagnent une maniabilité sans faille et une animation de qualité. Ceux qui l’ont connu à sa sortie auront une petite pensée émue pour la boule de feu en laquelle le Kidd se transformait quand il tournoyait autour d’un lampadaire.

Trivia : dans la version prototype du jeu, le boss du 1^er niveau s’appelle Mari-Oh. De là à croire qu’ils voulaient narguer Nintendo, il n’y a qu’un pixel à franchir.

Dynamite Dux

Des canards qui en apprendraient niveau castagne aux jumeaux de Double Dragon, quelle drôle d’idée. Et pourtant, ça fonctionne. Ce beat’em all peut sembler ultra classique de premier abord, mais son bestiaire, ses boss et ses niveaux vous feront vite comprendre qu’on a affaire ici à du sérieux. Son graphisme chatoyant vous montrera qui était la reine de la cour de récré. Qu’on laisse la NES à ses sprites clignotants, on est entre Canards ici ! Par contre, il faut définitivement couper les doigts de l’illustrateur de la pochette.

Trivia : suite aux limitations de la console, le scénario a également été changé par rapport à celui de la version arcade. Le petit ami de l’héroïne s’est fait enlever et son canard domestique doit le sauver. Eeeeeeeeet oui.

Golden Axe Warrior

Si la NES avait Zelda, la Master System avait également son action RPG dans un univers d’heroïc fantasy. Le nom de Golden Axe est plus opportuniste que réellement intégré au scénario (encore que…) mais cette petite cartouche, sortie en 1991, aurait mérité bien plus la lumière des projecteurs. Chez Sega, on savait faire des jeux à la grande époque. Réussir le marketing de ses licences secondaires, c’était une autre paire de manches en cotte de maille.

Trivia : énormément d’ennemis peuvent tirer dans ce jeu, au point qu’une balade près des côtes peut donner des similitudes avec certains shoot’em ups.

Psycho Fox

Un renard sautillant de plateforme en plateforme, qui lance un oiseau sur des coquillages monstrueux et sur des hiboux à ressort, c’est déjà peu commun. S’il peut se transformer en hippopotame, en singe ou en tigre, on touche à la prise illégale de stupéfiants. Et pourtant, vous tenez ici un des classiques malheureusement sous-estimés de la 8 bits de Tokyo. Attention, sous ses airs enfantins se cache un réel défi réservé aux poilus, aux moustachus, bref il va y avoir du sport.

Trivia : ce jeu est sorti au Brésil sous le nom « Sapo Xulé vs. Os Invasores do Brejo ». Le héros est une grenouille aux… pieds malodorants. Les autres transformations deviennent respectivement un cochon, une souris et une tortue.

Fantasy Zone

Sooooooooooo cuuuuuuute !!! Si vous devez convertir une fille à la Master System, et surtout si celle-ci est fan de l’univers kawaiiiiiii-tromeugnon-choupinet de Dr Slump et autres animés pastels, foncez. Il s’agit d’un shoot’em up réellement atypique de par sa conception : le scrolling est libre, vous ne devez pas finir un stage en allant d’un point A à un point B, mais tuer tous les ennemis en faisant scroller l’écran à gauche ou à droite. Une vraie petite perle facilement reconnaissable à son étiquette blanche au lieu de bordeaux et noir.

Trivia : Fantasy Zone a été le 1^er jeu de Sega sur cartouche. Avec la limitation de 32KB, les cartes mémoire disponibles jusque-là étaient devenues trop justes.

Basketball Nightmare

Un jeu de basketball (thank you Cap’tain Obvious) c’est classique. Mais ajoutez quelques mutations aux différentes équipes, et vous obtenez un jeu de sport qui vous mettra la banane pendant chaque match. Vampires, Samurais, Loups-Garous (mes chouchous) ou encore Geishas, chaque équipe aura ses spécificités, et fera tout pour vous mettre des bâtons dans les roues. Alors Cap’tain Obvious, on se le fait ce petit match ?

Trivia : ce jeu propose un mode CPU vs CPU, qui permet de laisser la console jouer contre elle-même.

Kenseiden

De nouveau, ce jeu n’a pas vraiment pu compter sur la pochette pour se vendre. Dommage, car au-delà de l’excellente patte graphique et de la taille de ses sprites, on trouve dans ce titre de réelles qualités. Vous incarnez un jeune samurai qui doit retrouver les 5 parchemins et l’épée volés, et mettre une rouste phénoménale au bien connu Oda Nobunaga.

Trivia : on trouve le visage d’Alex Kidd incrusté dans le mur d’un stage de lave.

Kung fu Kid

Alors que le film Karate Kid 2 battait encore dans les tempes des jeunes adolescents de l’époque, Kung Fu Kid mettait en avant un autre art martial ancestral (devinez lequel ?). Pas besoin de parler du scénario : 7 stages, 99 secondes octroyées par niveau, un boss à chaque fin et une boucle spéciale enchaînant ces boss un derrière l’autre. Ce qui ferait hurler aujourd’hui était un réel défi à l’époque : terminer ce jeu vous faisait passer dans la cour des grands.

Trivia : comme pour Psycho Fox, ce jeu est sorti au Brésil sous un autre nom, mettant de nouveau en scène cette fameuse grenouille aux pieds malodorants. A chacun ses idoles ?

Klax

Tetris a tenu la dragée haute à tous les amateurs de puzzle games en temps réel, et il est probable qu’il en sera encore comme ça pendant un bon moment. Toutefois, certains outsiders ne sont pas à négliger. Klax vous met face à un tapis roulant style Guitar Hero, amenant des blocs de couleur à vous. Le concept est simplissime, vous dirigez un chariot sur un axe horizontal, et vous devez empiler ces blocs par couleur afin de les faire disparaître. Comme tous les jeux du genre, on commence « juste comme ça », et quand on se décide à lâcher le jeu, il est tard dans la nuit, votre chien ressemble à un amas de pixels colorés et vous commencez à empiler tout par couleurs.

Trivia : ce jeu fut le chant du cygne de l’Atari 2600, étant sa dernière cartouche produite. Heureusement, il portera plus chance à Sega.

Chuck Rock

Core Design, un nom qui parlera à ceux qui ont connu l’Age d’Or des jeux vidéo. Editeur émérite sur Amiga, c’est également à eux que l’on doit la chance de pouvoir incarner Chuck sur Master System. Gros beau de l’âge préhistorique, cet anti-héros vous fera traverser des niveaux paléolithiques à belles doses de « Unga Bunga » et autres grands coups de ventre. Bien entendu, âge de pierre oblige, il pouvait lancer des cailloux à la tête de ses assaillants. Mais qui irait choisir une arme si rudimentaire alors qu’un bidon amoureusement rempli à la bière d’australopithèque peut faire la même chose, mais en dix fois plus élégant ?

Trivia : sur console, une phrase comportant une référence sexuelle fut retirée de la séance d’intro. Tuer des monstres avec votre bide, oui, mais pas avec votre… hum, vous m’avez compris.

Bonus : Snail Maze

Si vous avez connu ce jeu, laissez un commentaire sur ce test, vous prouverez que vous faites partie des « adorateurs de Sega », des premiers possesseurs de Master System. Il s’agissait d’un jeu de labyrinthes où un escargot devait trouver la sortie endéans un temps limite. Si la vôtre avait Hang-On en jeu intégré (il sera vite remplacé par Alex Kidd dans les consoles suivantes), en laissant haut + les boutons 1 & 2 enfoncés au démarrage, le jeu Snail Maze apparaissait.

J’espère que ce petit top vous a plu, et qu’il vous fera porter un autre regard sur ces petits hits mal aimés du grand public 😉

Merci à Vega pour la correction 😉