Epic Mickey 3DS : la fin des Illusions

Epic Mickey 3DS : la fin des Illusions

Parallèlement à la communication faite autour d’Epic Mickey 2 sur consoles de salon, Disney n’était pas peu fier de présenter le sort qu’il réservait à la version 3DS. Ce qui sautait aux yeux sur les premières captures d’écran était confirmé par les développeurs : Epic Mickey sur 3DS est la suite de Castle of illusion ! Incroyable, inespéré, fantastique ! Les qualificatifs enthousiastes sortent naturellement de la bouche des retrogamers.

Castle of illusion est l’un des meilleurs représentants d’un genre disparu : le jeu de plateformes « à la cool ». Ambiance relax, action simple et rythme modéré sont les principales caractéristiques du genre. Une recette souvent appliquée à l’époque des consoles 8 et 16 bits, en particulier dans les titres prenant place dans l’univers Disney. Castle of illusion excelle dans le genre : il éblouit avec ses graphismes sublimes et enchante avec ses musiques délicieuses. Tout aussi bon sur Megadrive, Master System ou Game Gear, l’épisode matrice accouche ensuite de l’onirique World of illusion sur Megadrive avec son excellent mode coopératif, de Land of illusion sur Master System et Game Gear, et enfin de Legend of illusion exclusivement sur la portable 8 bits de Sega.

Retour au château des illusions

Le sous-titre Power of illusion inscrit clairement Epic Mickey dans la série des Illusion. L’histoire nous ramène d’ailleurs dans ce fameux château des illusions, duquel nous ouvrons le portail avec nostalgie. La sorcière Mizrabel, encore elle, a capturé des personnages bien connus et les retient prisonniers dans son château. En utilisant son pouvoir de l’illusion, elle désoriente les héros de notre enfance en leur faisant croire qu’ils se trouvent dans leur environnement familier. Mickey ne peut pas supporter cette supercherie et décide de briser l’illusion malfaisante dont sont victimes Donald, Peter Pan, Raiponce, etc. Accessoirement, il en profitera pour délivrer sa bien-aimée Minnie qui visite le château contre son gré.

L’aventure commence et les premières notes de musique nous ramènent vingt ans en arrière : non seulement la musique, mais aussi les bruitages sont directement tirés de ce que l’on entendait dans Castle of illusion. Les décors en rajoutent une couche en réinterprétant d’anciens environnements, notamment la forêt de Castle of Illusion ou les rues d’Agrabah traversées dans Aladdin. La 3D relief donne même plus de vie aux décors, dont les multiples plans se détachent l’un de l’autre avec élégance. Bref, on se croirait dans une saine évolution du jeu de plateformes Disney des années ’90 ; l’illusion est totale.

Un derrière toujours rebondi

Non violent, Mickey ne va certainement pas massacrer ses ennemis au fusil à pompe. Il est plutôt du genre à faire des dégâts avec son pinceau à peinture ou à solvant. Il possède aussi une autre arme de destruction massive : son derrière. Oui, Mickey utilise ses fesses pour rebondir sur la tête de ses adversaires. L’attaque est la même que dans Castle of illusion, à ceci près que la hauteur du rebond dépend du moment où Mickey déclenche son attaque fessière. S’il sort son popotin au tout dernier instant, Mickey fait un super rebond qui le propulse sur des plateformes inaccessibles. Si seulement toutes les innovations étaient aussi sympathiques…

La peinture à l’huile, c’est pas difficile (mais c’est chiant)

Pour coller au concept du premier Epic Mickey sur Wii, les développeurs ont eu la brillante idée d’intégrer des dessins dans leur jeu de plateformes. Une caisse bloque le passage, effacez-la du paysage à coup de solvant. Un trou semble trop large, c’est sûrement parce qu’il faut dessiner une plateforme au milieu du précipice. À certains moments (beaucoup trop fréquents), le joueur devra donc mettre le jeu en pause et tracer un dessin selon le modèle représenté sur l’écran du bas de la 3DS. D’une part, ce n’est pas amusant du tout et ça coupe l’action. D’autre part, ça vous oblige à garder le stylet à portée de main en permanence. Une fois, ça va ; plein de fois, bonjour les dégâts. N’y allons pas par quatre chemins, ces dessins ruinent totalement l’expérience et sont exaspérants au possible.

Des dessins (pas) animés

Ce n’est pas tout hélas… Au lieu de créer un jeu de plateformes à l’ancienne, les développeurs ont cru bon de rajouter un système de quêtes, aussi lourdingue qu’inintéressant. Dans chaque niveau, vous rencontrez des personnages de l’univers Disney que vous emmenez en lieu sûr dans la « forteresse ». Concrètement, cette forteresse que l’on image majestueuse se présente comme une carte dépouillée, sur laquelle chaque personnage occupe une case. Lorsque vous vous arrêtez sur l’une d’elles, le héros Disney en question vous demande un truc dont vous n’avez rien à faire (une aiguille à tricoter, par exemple) que vous devez malgré tout aller chercher vous-même. La plupart du temps, on attend de vous de vivre une fantastique expérience de jeu : vous déplacer sur la carte pour causer avec un autre personnage et revenir sur votre case de départ. Et dans le meilleur des cas, vous devez parcourir un niveau déjà terminé pour trouver l’objet recherché.

Ces quêtes sans le moindre intérêt auraient pu être sympathiques si elles étaient bien mises en scène. On aurait pu rêver de belles séquences animées comme dans le Professeur Layton. Caramba, encore raté ! Nous sommes dans un jeu Disney de 2012 et nous devons nous contenter de textes qui défilent à l’écran. Un signe de plus qui montre que l’on ne s’est pas foulé avec ce Power of illusion.

Des influences incomprises

Lorsque l’on se replonge aujourd’hui dans les jeux de plateformes Disney d’antan, on s’aperçoit que le gameplay n’est pas leur principale qualité. Certes, la construction des niveaux y est parfois inventive, mais la maniabilité n’est pas toujours très précise et n’a pas la profondeur de celle d’un Sonic ou d’un Mario. Non, ce qui pousse à revenir encore et toujours sur ces titres charismatiques, c’est le charme enchanteur qu’ils dégagent. Ainsi, rien que le premier stage de Castle of illusion sur Megadrive nous emmène dans un univers magique où on se sent bien. Et tant pis si l’aventure se termine en une grosse heure puisque l’attrait de son atmosphère nous la fera recommencer encore et encore. Hélas, on ne peut pas en dire autant de ce nouveau Power of illusion, car sa faible durée de vie n’est pas du tout compensée par l’envie de relancer le jeu depuis son début.

Visuellement et musicalement, Power of illusion donne le change. Néanmoins, la magie se niche aussi dans les détails. Sans vouloir pinailler, la mention « sauvegarde en cours » à la fin d’un niveau m’a fait regretter instantanément la sobriété d’une époque révolue. Une faute de goût qui se manifeste aussi dans cette carte de quêtes insipide ou dans le magasin d’améliorations tenu par Picsou. Pas réellement scandaleux sur son principe, ce système d’améliorations manque d’à-propos et nuit à une ambiance qui se veut féérique.

spacecowboy

Merci à Vega pour la relecture

Réactions

  • Wil2000 le 07/12/2012

    Dur dur, j’attendais beaucoup de ce nouveau Mickey, et ils auraient pu faire une tuerie s’ils avaient corrigés les petits défauts que tu relèves. Dommage…

    Répondre
  • vega le 07/12/2012

    Merci pour ton excellent test! Mais quelle déception! J étais à 2 doigts d acheter une 3ds pour cet -illusion-!

    Répondre
  • vega le 07/12/2012

    Merci pour ton excellent test! Mais quelle déception! J étais à 2 doigts d acheter une 3ds pour cet… Illusion

    Répondre
  • Lionheart_mike le 07/12/2012

    Certes le jeu n’est pas un digne héritage de Castle of Illusion mais dans un sens, il reste tout de même un chouette jeu que on se fera plaisir de parcourir.

    Répondre
  • spacecowboy le 08/12/2012

    @CollecZone Tu veux parler de Mickey Mania sur Playstation 1 ? Ou alors d’Epic Mickey 2 sur PS3, auquel cas la rédaction de be-games te donnera bientôt son avis sur cette version très différente.

    Répondre

Répondre à vega

* champs obligatoires