Astro Bot

Astro Bot

Astro le petit robot est de retour dans une toute nouvelle aventure plébiscitée de toutes parts ! Le studio japonais Asobi – dont le nom « あそび » désigne littéralement les activités superflues et plaisantes dans la vie des adultes – n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. Après trois volets sur PS4 et une démo technique principalement tournée sur les capacités de la PlayStation 5 et de la DualSense, Astro prend à nouveau son envol.

Se rêvant mascotte de la marque aux 4 formes, Astro nous propose une aventure toute en plateforming, gardant les bases de ce qui avait été mis en place avec le jeu « Astro’s Playroom » proposé gratuitement aux acheteurs de la PlayStation 5. Il n’empêche qu’il s’agit en réalité du second « vrai » jeu proposé en tant que tel pour le petit robot car, hormis Astro Bot Rescue Mission – un jeu VR pour PS4, les autres softs proposés par la Team Asobi étaient avant tout une compilation de mini-jeux.

La Team Asobi est, de son côté aussi, en pleine évolution. Après avoir été directement dans le giron de Sony Interactive Entertainment Japan depuis sa création en 2012, Team Asobi devient indépendant en 2021 à la suite de la fermeture de SIE Japan, mais garde un lien fort avec la marque PlayStation. Et pour cause, l’hommage est plus qu’évident au fur et à mesure de notre avancée dans le jeu. Mais pas seulement.

Alors, est-ce aussi bien que tout le monde le dit ? On grimpe dans le vaisseau PS5 pour traverser la galaxie.

Astro ne bot pas en touche

C’est donc à bord du Vaisseau Mère PlayStation 5 que notre nouvelle aventure commence. Traversant les galaxies, la teuf bat son plein à bord du vaisseau quand soudain, péripétie, le vaisseau est attaqué par un extra-terrestre géant. Ni une, ni deux, il arrache ce bon vieux CPU du Vaisseau-Console, se le range dans le fondement (littéralement), donne une tatanne au vaisseau qui va aller s’écraser sur une planète désertique non loin de là. Dans sa chute, le vaisseau perdra au passage composants et équipage. C’est désormais seul et avec un vaisseau en piteux état qu’Astro commence son escapade. La mission sera de parcourir les galaxies environnantes pour retrouver l’équipage cosmopolite ainsi que les différents composants de la console pour reprendre son envol.


Transformée en navette, la DualSense sera donc votre compagnon de voyage pour visiter les 5 Galaxies qui composent cet univers haut en couleur. Chaque galaxie sera composée de différents niveaux « planètes » qu’il vous faudra explorer pour, en bout de course, affronter le boss de ladite galaxie. Déjà, ce qui va nous frapper, c’est la similitude, sous la forme d’hommage, avec l’un des pontes du jeu vidéo de plateforme qu’est Mario et son opus « Mario Galaxy » voire même « Mario Odyssey ». Chaque planète visitée vous permettra de retrouver les bots disparus, que ces derniers soient bien cachés ou un peu moins, de trouver des pièces de puzzle et de rassembler le plus de pièces d’or possible. Tout cela aura bien entendu son importance par la suite.


Commençons par les niveaux en tant que tels. Balayons l’évidence: ces derniers sont une réussite d’inventivité. Sur la base des codes somme toute classiques des plateformers, vous allez devoir traverser les niveaux, résoudre des énigmes et battre les monstres que vous croiserez. Opposé à un panel assez large d’ennemis (la plupart étant tirés d’Astro’s Playroom), vous aurez vite fait de comprendre leur pattern et la méthode pour les battre. Certains vont vous cracher dessus, certains – sous forme de lapin – vous sauteront dessus en provoquant des dégâts de zones, et d’autres déploieront des picots sur leur corps qu’il faudra taper au bon moment.

En bref, les ennemis sont usuels comme je le disais et c’est au joueur d’apprendre la bonne méthode pour en venir à bout. Le changement intéressant vient du fait que sur certains niveaux, vous aurez un pouvoir disponible en début de partie. Ce pouvoir vous aidera à avancer dans le niveau (on ne peut pas faire sans), mais sera surtout la clé de la principale mécanique de gameplay à l’oeuvre sur le niveau. Pour ne pas vous spoiler – car je vous encourage à découvrir le jeu par vous-même – abordons ici seulement quelques pouvoirs. Le premier que j’aimerais vous détailler sera l’éléphant, une sorte de réservoir qui va vous permettre d’absorber certains liquides, et relâcher ce liquide va créer une plateforme. Absorber un liquide vert donnera une plateforme végétale, un liquide orange donnera une plateforme rebondissante, etc. etc. Sachant qu’un réservoir peut donner jusqu’à trois plateformes maximum, vous aller devoir jouer avec ces plateformes improvisées pour atteindre votre objectif (comme une plateforme qui semble hors d’atteinte, par exemple).


Le second pouvoir dont je souhaiterais vous parler est la souris. Une fois activé, votre perspective va changer radicalement car vous serez réduit à la taille… d’une souris. Pour évoluer au sein du niveau, vous aurez donc l’obligation d’avoir un raisonnement un peu différent qu’à l’accoutumée et de regarder un peu plus au niveau du sol ce qui vous permettra d’avancer. Bien entendu, si vous êtes plus petit, les ennemis eux ne le sont pas pour autant. Vous aurez donc aussi à garder ce facteur en mémoire pour ne pas vous faire piétiner dans votre avancée. Pour pourrez même entrer en mode souris dans une boite et activer votre retour en taille normale pour récupérer les pièces qui y étaient contenues. Les plus tordus d’entre nous se rappelleront un certain épisode de la série The Boys.

Par ailleurs, tous les boss de galaxies seront à battre avec ces pouvoirs spéciaux. Les boss ne sont pas très durs en vérité et seront pliables en 3 phases. Par ailleurs, si la plupart des coups que vous recevrez lors de vos parties sont des one-shots qui vont vous renvoyer directement au check-point le plus proche, les boss vous proposent 3 vies pour les battre. Généreux donc. Pour chaque boss vaincu vient une récompense: un nouveau bot libéré. Sur la masse à trouver, un peu chiche me direz-vous. Et je serais habituellement d’accord avec vous, mais ce bot libéré sera un des leitmotivs du jeu tout entier.


Ce bot sera l’un des personnages d’une des emblématiques licences qui appartiennent à Sony et qui ont contribué à construire l’histoire de Playstation. Vous pourrez donc retrouver par exemple une version Bot de Kratos ou encore de Nathan Drake (pour ne citer qu’eux, à nouveau pour éviter de vous spoiler). La libération d’un bot emblématique révèle une nouvelle planète par galaxie et ladite planète sera dédiée au personnage découvert. Une fois Kratos libéré, vous pourrez donc le rejoindre dans son univers et trouver encore plus de bots liés à cette licence. Ici le gameplay change et reprend celui de la licence ! Accompagné d’un remix du thème de God of War, vous vous retrouvez en possession de la hache de Kratos pour des kills épiques à base de hache boomerang. Cette hache servira d’ailleurs à geler des geysers d’eau pour en faire une plateforme ou à couper les amarres d’un pont-levis. Même chose du côté de Nathan Drake, vous vous retrouverez déguisé comme le personnage, équipé de son fidèle pistolet et du remix du thème. Votre mission sera toujours d’explorer cette nouvelle planète, parsemée de références à Uncharted.


Il faut absolument saluer l’effort ici de la Team Asobi car toutes les références sont soignées dans le design non seulement des personnages, mais aussi des ennemis qui reprennent un visuel proche de la licence ciblée tout en gardant leurs aspects physiques et attaques propres. Cela transpire l’amour du jeu vidéo en tant que tel et nous sentons que, derrière leur clavier et écran, ces développeurs aiment ce qu’ils font et ce à quoi ils ont joué dans le passé.

Un bot droit dans ses bottes

Revenons un peu sur le monde de départ, là où votre vaisseau s’est écrasé. Cette planète désertique sera votre lieu de vie tout au long de l’aventure, ainsi que le refuge de tout les bots que vous pourrez trouver. Mais il est aussi bien plus que ça. Entouré de 4 biomes, il donne accès aux zones qui seront débloquées au fur et à mesure de votre avancée dans l’histoire. Ces petites zones contiendront d’autres bots à trouver, d’autres pièces de puzzle à débusquer mais aussi et surtout le trigger pour activer la galaxie suivante à explorer. Autour de la PlayStation 5 en cours de remontage, vous pourrez trouver tous les bots que vous aurez réussi à rejoindre lors de vos pérégrinations. Vous aurez vite fait de reconnaitre les bots « normaux » tout de blanc vêtus et les autres. Mais qui sont ces bots qui sortent de l’ordinaire ? Qu’ont-ils bien fait pour ne pas être « normaux » ? Imaginez les plus grands cross-over possibles, plus fort que les Avengers ou encore Spider-Man into the Spiderverse. Les autres bots sont des personnages tirés de l’univers Jeu Vidéo avec un grand JV. Qu’ils soient issus de licences PlayStation ou non, nous pourrons tous les retrouver ici, autour de la PlayStation 5.


Issus de toutes époques, ces personnages ont marqué le JV à leur manière, tant par leur gameplay innovant que par leur originalité. Ainsi nous pourrons retrouver du Tomb Raider, du Yakuza, du Patapon, du Resident Evil, du Rez, du Dark Souls ou encore du Devil May Cry. Les personnages avec une planète dédiée comme dit plus haut, donc God of War ou Uncharted, ont leur propre cercle dédié aux personnages issus de ces licences. C’est ici que les pièces de puzzle ou les pièces d’or entrent en jeu.


Avec les pièces de puzzle, vous allez pouvoir reconstituer des mosaïques, des tableaux, comme dans Astro’s Playroom. Si dans ce dernier, les mosaïques reprenaient l’évolution de la marque PlayStation au cours des décennies (mon dieu, déjà), ici leur rôle est un tant soit peu différent. Une fois complété, un tableau va créer un bâtiment. Au nombre de quatre, ces bâtiments sont divers et variés, permettant de modifier l’esthétique de votre navette ou d’Astro, ou encore de visiter un zoo pour un petit safari photo. Le bâtiment qui retiendra surtout notre attention est la boule Gatcha. Issue de jeux Astro sur PS4, elle fut déjà reprise dans Astro’s Playroom. Cette boule Gatcha sera votre source de dépense de vos pièces d’or et va compléter votre collection d’apparence pour Astro ou de la manette. Outre le cosmétique, les boules, que vous allez récupérer, ajouteront un décor ou un contexte aux bots spéciaux que vous aurez trouvés. Sam Porter Bridges (Deathstranding) ne serait rien sans toutes les caisses qu’il a sur le dos, les pilotes d’antigravs seraient à pied sans leurs bolides tirés de Wipeout et Snake ne serait rien sans sa fidèle boite.


Au total ce sont plus de 300 bots originaux que vous aurez à trouver et à compléter avec les boules gatcha. Vous pourrez d’ailleurs tous les consulter grâce à la présence d’une petite PocketStation qui, avec un coup de poing bien placé, ouvrira une interface pour voir toutes vos acquisitions sans devoir courir sur toute la carte. On aurait aimé que le nom du jeu dont est tiré le personnage soit affiché en plus de l’image 3D du bot, malheureusement cette fonctionnalité ne semble pas présente.

Un hommage de toute bot-ée

Terminons maintenant ce test avec l’ultime hommage qui a été fait au monde du plateforming de manière générale. Si on peut reconnaitre qu’il y a déjà de très nombreuses références au jeu vidéo dans son ensemble, la Team Asobi s’en est permise une dernière. Plusieurs même, si je dois être honnête. Je vais vous conter une époque où le plateforming était dur, rageant et où nous devions nous acharner à apprendre les placements, les patterns et le rythme des attaques ou passages de pièges pour pouvoir réussir. Astro Bot ne brillera pas par sa difficulté car il faut bien l’admettre, le jeu est très simple.


Pour faire un pied de nez à de potentiels détracteurs à base de « sétro facil lol », la Team Asobi a caché des formes, celles emblématiques de la marque PlayStation, à savoir la croix, le carré, le cercle et le triangle. À raison d’une forme par Galaxie, la trouver débloquera 4 niveaux à proximité, donc 16 niveaux au total. Et sincèrement, y jouer vous rappellera comment vous aviez pu galérer à une époque sur des jeux de plateforme, tellement certains timing sont dignes d’un pacte avec le diable. « Git Gud » comme diraient certains, et pour ces niveaux, cela n’aura jamais été aussi vrai. Une fois les 16 niveaux finis, on est heureux, on se dit « ça y est, c’est fini, mon calvaire prend fin ». Eh bien non, en vérité, non. Une fois toutes les pièces de puzzle rassemblées, vous affronterez le vrai big boss, un niveau condensé de tous les autres, avec les mécaniques de gameplay bien relou, les sauts millimétrés et le placement des ennemis bien mal positionnés comme il faut.


Les plus « complétionnistes » passeront sans doute des heures à finir ces niveaux. D’aucuns diraient que c’est une espèce de rallongement additionnel de la durée de vie. Mais à la vérité, il n’est pas nécessaire d’en passer par là pour finir le jeu. Ce « big boss » qui n’est qu’un niveau, n’est là que pour mettre le point final à votre récupération de bots et pour se souvenir qu’en un sens, même si on aime bien le rétro, notre mémoire a eu tendance à oublier la difficulté de jadis. Et même, ce dernier niveau n’en est qu’un petit exemple. L’hommage pour se rappeler des jours simples où passer le niveau était une fin en soi. Une belle fin.

Note

17/20

Astro Bot n'est, pour moi, pas le chef-d'œuvre que certains décrivent. Cependant, nous nous en approchons, on le touche du doigt. Loin de la beauté d'un Red Dead Redemption 2, il dispose de sa propre beauté, celle de la nostalgie. Madeleine de Proust numérique, elle nous permet de nous replonger dans un plateforming à l'ancienne en se permettant en sus de proposer moult références à une grande partie du monde du jeu vidéo, sans être cloisonnée aux licences PlayStation. Clins d'œil à Nintendo compris. Astro Bot est un simple hommage à notre loisir favori, fait avec amour et tendresse et exécuté avec passion.

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