Tekken 8

Tekken 8

Tekken 7 aura décidément marqué les esprits. Sorti en salles d’arcade en 2015 et porté sur consoles et PC en 2017, le titre de Bandai Namco aura rayonné d’une aura particulière sur la scène compétitive du jeu de combat tout du long de son parcours, emmenant dans son sillage toute une frange de nouveaux joueurs. Il faut dire qu’avec ces dernières années particulièrement fastes pour les jeux de baston, l’avènement de l’e-sport et le soutien de l’éditeur/développeur via l’organisation du Tekken World Tour, le 7e opus de la série la plus emblématique du jeu de combat 3D aura su s’imposer et nous le constations encore en septembre dernier au salon Made in Asia ; le public répond largement présent pour venir prouver qui est le vrai « King of Iron Fist Tournament » ! Mais le roi est mort, vive le roi, dont la relève est clairement assurée avec le jeu qui nous intéresse aujourd’hui.

Pas question de laisser durer le suspense, d’autant plus que vous n’avez pas pu manquer le titre de cet article et que c’est même sûrement ledit titre qui vous a fait cliquer sur ce test : on va bien entendu parler de Tekken 8, sorti le 25 janvier dernier sur Playstation 5, Xbox Series et PC. Toujours développé par Bandai Namco et supervisé par un Katsuhiro Harada plus impliqué que jamais, le petit dernier de la saga, où balancer sa progéniture au cœur de volcans en éruption est un hobby comme un autre, tape assurément très fort !

Car le gameplay du Tekken nouveau est fortement porté vers l’offensive, favorisant une approche plus agressive des combats. Le jeu est dynamique et nerveux pour un résultat hyper plaisant manette en main, porté par une animation aussi fluide que lisible. Les bases du gameplay n’ont fondamentalement pas changé depuis la sortie du premier opus en 1994 (eh oui, je le réalise là maintenant en rédigeant cet article, Tekken aura 30 ans cette année, ça ne nous rajeunit pas), avec un système à quatre boutons représentant les pieds et poings gauches et droits, et la traditionnelle garde sur arrière. Fatalement, en 30 ans et 8 opus voire même 10 en comptant les Tekken Tag Tournament, le gameplay de la saga s’est affiné d’épisode en épisode tout en adoptant une foule de systèmes offensifs et défensifs venant marquer la particularité de tel ou tel Tekken, et c’est ainsi que Tekken 8 propose comme nouvelle mécanique la jauge de Heat.

Cette jauge, visible sous la barre de vie des combattants et complètement chargée à chaque début de round, régule le mode Heat de notre personnage. Ce mode peut être activé de deux façons différentes : soit en appuyant simultanément sur Poing Droit et Pied Gauche, soit automatiquement en réalisant certains coups de notre personnage. Une fois en mode Heat, un combattant infligera plus de dégâts avec ses coups et ce même si l’adversaire est en garde. Le mode Heat vient également améliorer certains coups du personnage joué, offre la possibilité d’étendre la portée d’un dash pour continuer un combo et enfin permet au joueur d’activer un coup spécial nommé Heat Smash. Similaire à une « petite super », cette attaque est activée elle aussi en appuyant sur Poing Droit et Pied Gauche tant que notre personnage est en mode Heat. Cette nouvelle mécanique peut complètement renverser la tendance d’un combat et n’est possible qu’une seule fois par round pour chaque combattant : une fois la jauge Heat vide, elle disparait jusqu’au round suivant !

La deuxième particularité venant apporter à Tekken 8 un plan de jeu porté vers l’agression vient de la mécanique des « dégâts blancs ». Chaque coup porté entame la barre de vie adverse comme dans n’importe quel jeu de combat, mais ces dégâts sont divisés en deux sections : les dégâts normaux et les dégâts blancs. Si les dégâts normaux disparaissent bel et bien de la barre de vie du personnage qui encaisse les coups, les dégâts blancs sont signalés par une espèce de transparence et descendent petit à petit jusqu’à disparaitre complètement. Un combattant ayant des dégâts blancs sur sa barre de vie pourra les récupérer s’il réussit à son tour à ouvrir la garde de son adversaire. Pour résumer, plus tu frappes, plus tu infliges de dégâts à ton adversaire et plus tu récupères éventuellement la vie que tu as perdue jusqu’ici dans le round.

Les combats de Tekken 8 sont un vrai plaisir à disputer, le jeu est nerveux, le sound design aux petits oignons renforce l’impact des coups en permanence, et le titre n’est pas avare en modes de jeux pour nous permettre d’en profiter. Évacuons directement les modes indispensables à tout jeu de combat qui se respecte, bien sûr qu’il y a un mode arcade, un mode versus local, un mode entrainement et du jeu en ligne avec cross-platform avec la possibilité de refuser un combat si vous constatez que votre adversaire a une connexion digne de notre Franqui national. Tekken 8 propose également un mode histoire dans la lignée de celui que nous trouvions déjà dans Tekken 7 et qui rappelle toujours les modes histoire des jeux NetherRealm. Je le soulignais déjà lors du test de Tekken 7, mais la façon dont les différents personnages intervenant dans ce mode histoire parlent tous leur propre langue tout en se comprenant tous est particulièrement… cocasse. Principalement axé sur Jin Kazama, l’histoire offre son lot de moments ridiculement épiques et se permet même d’alterner les séquences de jeu avec quelques affrontements en pseudo mode beat’em up qui rappellent le mode Tekken Force de Tekken 3 à notre bon souvenir.

Un second mode histoire est également proposé avec la Quête Arcade ! Si le premier mode histoire est consacré aux personnages et au lore de la saga Tekken, le mode Quête Arcade propose un scénario beaucoup plus léger et ancré dans notre réalité et qui, dans les faits, n’a pas manqué de me rappeler le concept de Versus Fighting Story. Après avoir créé votre avatar, vous incarnez un joueur de Tekken qui va participer avec ses amis à une tournée des salles d’arcade pour affronter de nouveaux adversaires et tenter de se qualifier pour le Tekken World Tour commenté par Harada en personne ! Ce n’est donc pas une histoire des personnages de Tekken mais l’histoire de joueurs impliqués qui vivent leur passion à fond, exactement l’approche qu’adoptait l’ami Asenka dans son manga ! J’ai trouvé que l’histoire racontée par le mode Quête Arcade, bien que fort romancée, représente assez bien l’esprit du jeu de combat et c’est assez marrant de découvrir progressivement chaque salle d’arcade, chaque communauté et chaque approche du jeu. On croise même dans certaines salles des bornes faisant tourner les anciens Tekken et d’autres jeux rétro de Namco qui, malheureusement, font uniquement partie du décor alors que ça aurait pu être sympa de pouvoir y jouer également pour le trip nostalgique. Ce mode a un double intérêt, outre raconter son histoire assez sympathique, il fait aussi office de tutoriel complet visant à apprendre dans le détail les mécaniques du jeu avec des situations adaptées au personnage choisi. Loin de moi l’envie de mettre un petit taquet à Street Fighter 6, mais ce mode remplit beaucoup mieux son rôle d’apprentissage que le fameux mode World Tour de Capcom.

Enfin, dernier mode de jeu original proposé par Tekken 8, c’est le retour en grande pompe du mode Tekken Ball de Tekken 3 ! Marre de se coller des beignes et envie de varier les plaisirs ? Le Tekken Ball est un mode de jeu remplaçant les combats par… des matchs de volleyball ! Et attention, comme à l’époque sur PS1, ce n’est pas un simple gadget fun mais un vrai mode de jeu à part entière avec sa meta et sa tier list en fonction du type de balle choisi en début de match. En plus de tenter de faire tomber la balle dans le camp adverse, Tekken oblige, il est également possible – et recommandé ! – de frapper son adversaire si ce dernier tente un peu trop de monter au filet. J’ai pour ma part toujours apprécié le Tekken Ball et c’est un vrai plaisir de le voir revenir dans Tekken 8 !

Note

18/20

Tekken est de retour en force avec ce huitième opus venant succéder avec brio au célèbre Tekken 7 ! Son gameplay nerveux et son roster complet de 32 personnages lui assurent déjà une place de rêve sur la scène e-sport tandis que son contenu solo embarquera les joueurs plus occasionnels dans un délicieux délire qui pourrait même susciter des vocations grâce à son tutoriel complet. Harada prouve une nouvelle fois que sa série est LA référence du jeu de combat 3D !

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