Tekken 7

Tekken 7

Initialement sorti en arcade en 2015, Tekken 7 s’était laissé approcher par nos soins lors de la Gamescom 2016 sur sa version PS4. Nul besoin de présenter Tekken je pense, tant la saga de Namco a réussi à marquer la sphère vidéoludique en devenant le porte-étendard du jeu de baston 3D. Les quelques matchs que j’avais pu disputer lors du salon allemand m’avaient laissé une très bonne impression, et pour ne pas laisser planer le doute plus longuement, oui, le produit final a définitivement « Hit Confirm » tout le bien que j’en pensais alors !

Ecartons d’abord les reproches sur l’aspect visuel du titre : si beaucoup feront l’erreur de juger Tekken 7 en tant que jeu PS4 paru en 2017, il ne faut pas oublier que le titre accuse déjà deux ans au compteur depuis la sortie de sa première version dans les salles d’arcade japonaises. De plus, le jeu se paie le luxe d’avoir une animation des personnages quasiment irréprochable, offrant un confort optimal de lecture de l’action. Les effets visuels tapent juste là où il faut pour dynamiser les rixes et renforcer l’impact des collisions. Enfin si la première chose que vous recherchez dans un jeu de baston ce sont des graphismes 4K ultra HD effet waouw, permettez-moi de vous dire que vous n’avez pas vraiment compris l’intérêt du versus fighting !

Tekken 7 propose un mode Histoire qui entrecoupe le destin de plusieurs personnages en alternant cinématiques un peu nanard et combats; un peu dans la norme de ce que NetherRealm a pu proposer (et imposer comme nouveau standard) avec Mortal Kombat 9. Plutôt bien foutu et doté d’une difficulté demandant une certaine compréhension des mécaniques de jeu (enfin, à moins que vous n’y jouiez en mode Facile, auquel cas le jeu va se bourrer d’auto-combos et autres raccourcis pour sortir les coups spéciaux…), ce mode tourne autour de l’histoire de la famille Mishima en nous la narrant de façon originale : à travers les enquêtes d’un journaliste personnellement touché par la guerre opposant la G-Corp à la Mishima Zaibatsu. On y retrouve un invité de marque en la personne de Akuma (ou Gouki pour les intimes), venu tout droit de Street Fighter et parfaitement incorporé au lore de Tekken, nous laissant à penser que les sagas de Namco et de Capcom pourraient bien partager le même univers. Concrètement, ce mode Histoire est assez sympathique mais peut rapidement paraître ridicule à cause des choix de doublages pour les personnages. Dans Tekken 7, chaque personnage parle sa propre langue pour un respect total de la « Version Originale », et cela peut très vite tourner au ridicule : tout au long du mode histoire et pour ne citer que cet exemple, Heihachi Mishima parle japonais et s’adresse à Nina Williams. Cette dernière comprend les propos de son interlocuteur et lui répond en anglais, et ils continuent à dialoguer de la sorte, chacun dans sa propre langue mais avec une compréhension totale de part et d’autre. Certains chapitres mélangent même jusqu’à quatre idiomes différents ! Mais passé outre ce détail, le mode Histoire principal est plutôt plaisant à parcourir et vous occupera un bon moment.

On ne peut par contre pas en dire autant des Episodes du mode Histoire, dédiés aux personnages non jouables dans la trame principale. Pour résumer, vous vous souvenez du mode Histoire en trois rounds et dessins hasardeux de Street Fighter 5 ? Remplacez les trois rounds par un vrai match et les dessins par une petite cinématique réalisée avec le moteur du jeu, et vous obtiendrez les Episodes de Tekken 7. On va dire qu’ils ont le mérite d’exister, mais une fois le boss de fin du mode Histoire vaincu (ce qui, croyez-moi sur parole, n’est déjà pas une mince affaire !), il y a plus d’intérêt à doser les modes Arcade et Coffre au Trésor. Car oui, en 2017, on peut sortir un jeu de combat axé compétitif tout en lui mettant un mode Arcade – si ces messieurs de chez Capcom pouvaient en prendre de la graine… Attention, il n’est pas très long hein, trois matchs contre des personnages aléatoires et deux contre les boss du jeu, soit cinq matchs, mais au risque de me répéter et suivez mon regard, un jeu de combat avec un mode Arcade, quoi de plus normal ! Le mode Coffre au Trésor propose quant à lui d’enchaîner les combats contre des personnages relookés via l’éditeur de personnage (au passage assez complet) du jeu, afin d’y débloquer des éléments de personnalisation pour pouvoir s’offrir un lifting à son Main ! Aisément comparable à une sorte de mode Arcade infini, il propose de plus quelques matchs « événements » imposant des variantes de règles comme un mode Turbo (très plaisant à jouer, surtout pour un habitué des Street Fighter) ou des matchs où les dégâts des coups seront doublés. Faute de sparring partner avec qui doser coude à coude, le mode Coffre au Trésor est un excellent moyen de se poser devant le jeu et renouveler l’expérience.

La personnalisation des protagonistes du jeu, parlons-en vite fait d’ailleurs ! Elle permet d’effectuer une refonte complète de son personnage, jusqu’aux effets spéciaux des impacts de ses coups et au portrait affiché lors du chargement des matchs ! De plus, et sans pour autant aller jusqu’à un relooking complet, si vous n’aimez pas le costume Tekken 7 de votre chouchou, tous les costumes « rétro » emblématiques de chaque personnage peuvent être débloqués, sans pour autant avoir à passer à la caisse via des DLC de costumes alternatifs. Enfin, et nous avons été trois au sein de la rédaction à nous y essayer, Tekken 7 propose une compatibilité avec le casque Playstation VR sur laquelle nos avis sont unanimes : ça ne sert complètement à rien ! Regarder le combat de plus ou moins loin avec un pseudo effet relief au sein d’un mode entraînement, croyez-le ou non, nous n’avons pas trouvé cela très palpitant…

De toute façon, outre le versus en local ou en online, le coeur de tout jeu de combat réside au sein du mode entraînement et de l’exploitation de ses mécaniques de jeu. Tekken 7 offre quelques nouveautés, avec tout premièrement le Power Crush. Pour vous l’expliquer facilement, c’est un coup assez puissant à charger qui peut absorber une attaque sans se faire casser : si vous avez joué à Street Fighter 4, voyez-la comme une Focus Attack à la sauce Tekken, voire même une Focus pure et dure en jouant Akuma (oui, avec les cancels de Shoryu et tout et tout !). Le mode Rage se voit étoffé quant à lui : pour rappel, quand votre barre de vie atteint un certain seuil, le mode Rage entourera votre personnage d’une aura rouge augmentant sensiblement les dégâts portés. C’est une mécanique de comeback déjà intéressante en soi (une ouverture de garde par un adversaire en mode Rage peut être fatale), mais qui bénéficie ici de deux nouvelles possibilités : les Rage Art et Rage Drive. L’un comme l’autre vous priveront du mode Rage si vous y faites appel mais peuvent renverser complètement l’issue du match, avec une Furie pour le Rage Art, et une variante très offensive d’un coup pour le Rage Drive. Enfin, avec l’arrivée de Akuma et Eliza, Tekken se montre moins hermétique aux habitués des jeux de baston 2D en leur offrant des personnages à quarts de cercles parfaitement intégrés aux mécaniques plus traditionnelles d’un Tekken. Ainsi, pour ne rien vous cacher, tout le plaisir que je trouve à doser Tekken 7 vient principalement du fait de pouvoir jouer Gouki (avec ses manips intuitives) et à adapter mon jeu aux déplacements 3D, comme un chaînon manquant entre le jeu de baston 2D « à la Street » et Tekken.

Note

16/20

Fort d'un contenu solo riche - bien qu'un peu nanard - et de mécaniques de jeu parfaitement rodées, Tekken 7 parviendra sans mal à s'offrir une place dans la scène E-Sport du jeu de combat tout en s'ouvrant aux néophytes. À essayer absolument si vous êtes adepte de Versus Fighting !

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