Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s revenge

Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s revenge

Voilà bientôt 40 ans que deux auteurs débarquèrent avec la furieuse envie de mettre un coup de pied dans la fourmilière Comics (Daredevil cartonnait pas mal à l’époque) ou les productions du prolifique Frank Miller. Dans l’intention de parodier les codes, ils se décidèrent sur l’archétype de la lenteur armé d’armes emblématiques comme le katana ou le nunchaku si cher à Bruce Lee. La volonté de parodie alla même jusqu’à glisser un petit clin d’œil au clan de la Main présent dans l’univers Marvel. Vous avez compris que si vous êtes ici, c’est parce que la blague potache a su trouver rapidement son public. Séries animées, films, jeux vidéo et produits dérivés, les quatre tortues ont eu l’occasion de traverser de multiples aventures. Dans ce qui nous intéresse ici, la machine à souvenirs qu’est Dotemu se lance à l’assaut de l’héritage des bornes d’arcade aux couleurs de nos héros/ninjas en mettant Tribute Games à contribution.

Pizza time !

Dès le lancement du jeu, le générique réactualisé qui fait écho à celui du dessin animé rassure. Soigné et moderne, il annonce sobrement la couleur et tranquillise tout de suite le fan en faisant appel à sa nostalgie. Si je commence par cette appréciation d’apparence anodine, c’est pour appuyer le sentiment général que l’univers de base a été strictement respecté. Nous avons deux poids, deux mesures. Le fan ne veut pas voir son univers canonique chamboulé, mais le joueur est en attente d’une certaine plus-value. Nous nous trouvons ici dans le cas où le jeu livre une expérience au final assez basique mais dont le contenu est irréprochable. Laissez-moi donc préciser ma pensée.

Cowabunga

Le jeu, en fin de compte, ne vous propose que deux modes très similaires. Le mode arcade vous fera traverser la quinzaine de niveaux avec un système de crédits limités pour terminer l’aventure. Le mode Histoire rajoutera des points de sauvegarde ainsi qu’un système de progression où chaque personnage jouable pourra gagner jusqu’à dix niveaux qui débloqueront chacun un avantage ou une technique spéciale.

Vous pourrez choisir de base parmi les quatre tortues, leur sensei Splinter ou la journaliste April. En finissant une première fois le mode Histoire, vous débloquerez Casey Jones, le fan de hockey. La palette de mouvements est conforme aux codes du genre et le gameplay nerveux à base d’enchaînements de 200 coups prend vite la sauce. On peut même projeter les ennemis vers l’écran, jouissif et hilarant. En plus des classiques attaques sautées ou sprintées, l’esquive sert à mieux contrôler la zone sans pour autant permettre une immunité aux dégâts. Elle autorisera certains mouvements avancés quand vous l’enchaînerez avec vos attaques de base ou même vos attaques spéciales. Au lieu de siphonner votre précieuse barre de vie, une barre de puissance ninja à trois niveaux vous fournira le boost nécessaire au lancement de techniques de zone dévastatrices. Fonctionnant comme une barre de Super de jeu de baston en se remplissant selon vos actions, une touche provocation permettra à votre personnage de récupérer un niveau complet au prix d’une animation amusante justifiant la hausse de force de votre personnage. Michelangelo entame une danse ridicule, Donatello joue au Gameboy et Splinter médite, vous voyez l’idée. On trouvera aussi une touche de soutien qui permet d’offrir certains de ses points de vie à un autre joueur avec un bon vieux « High Five ».

La revanche de Shredder

L’expérience peut se jouer jusqu’à cinq joueurs simultanément et je ne saurais que trop vous recommander d’avoir des joueurs à disposition. Que ce soit en coop locale dans le même salon ou en rejoignant une partie publique en ligne, le jeu ne prendra tout son sens que si vous tatannez en groupe. À l’image des productions rétro, l’histoire contée par le biais des différents écrans entre les niveaux ne sera qu’un clin d’œil habile au storytelling des jeux d’arcade d’antan mais permettra de reposer ses doigts entre deux phases de castagne intensive. Le tout est en place et apporte son lot de pixels dans des animations riches, parfois trop riches quand plusieurs attaques spéciales et leurs animations se mélangent. Qu’à cela ne tienne, on y revient toujours avec plaisir, attendant avec impatience la vague d’ennemis suivante afin d’alimenter le compteur de coups.

Mais hélas, je pense avoir tout abordé. Oui, en effet, c’est ce que je suggérais en début de test. Si la montée en niveau des différents protagonistes permet une progression satisfaisante à jouer, dix niveaux et un personnage facilement déblocable comme seul contenu, c’est un peu vite bouclé. De plus, les quelques défis de niveau ou les collectibles n’apportent au final que peu. Heureusement pour nous, les différents stages font majestueusement écho aux ennemis emblématiques de la licence ainsi qu’aux situations incontournables comme les passages en ascenseur, dans les égouts ou en hoverboard volant. On a toujours droit aux animations loufoques, comme la chute dans une bouche d’égout ou l’aplatissement comme une crêpe façon cartoon.

La nostalgie teintée de modernité est irréprochable, les tortues et leurs amis sont au top, mais le contenu du jeu le remisera très vite au rang de jeu apéritif à ressortir épisodiquement. Si la curiosité vous pique, je peux encore vous conseiller la rediffusion d’un live consacré au jeu.

C’est par ici :

Note

14/20

Un sublime hommage aux meilleurs jeux sortis pour les bornes d'arcade de notre enfance mais limité au statut d'hommage. Une réalisation au top, colorée et riche pour un titre à vivre en multijoueur. Seul votre niveau d'amour pour les tortues vous y fera revenir dès que l'occasion s'y prêtera.

Laisse un commentaire

* champs obligatoires