Bright Memory: Infinite

Bright Memory: Infinite

La vie est courte et votre temps libre est forcément réduit si vous avez un travail, des enfants ou des études prenantes en cours. Heureusement que Press-Start est là pour penser aux joueurs pressés.

Bright Memory: Infinite est l’œuvre d’un développeur chinois solitaire, Zeng Xian Cheng ; FYQD-Studio, c’est lui. En 2020, il sortait Bright Memory tout court, puis un an plus tard, sur PC, cet épisode « Infinite » dont le portage consoles a attendu juillet 2022. Sa formule, franchement impressionnante pour un dev seul, est celle d’un FPS très axé sur les attaques de mêlée. Avec son épée et son pouvoir d’attraction, l’héroïne peut trancher dans le lard des ennemis et elle a bien raison de ne pas s’en priver.

L’héroïne en question s’appelle Sheila et est agente de la SRO, la Supernatural Science Research Organization. Du surnaturel, il en sera question dans le scénario dont il est inutile de chercher la queue ou la tête. C’est même parfois du WTF de compèt’, ce qui en réalité est plutôt rafraîchissant par rapport aux histoires « sérieuses » qu’on nous raconte souvent dans le jeu vidéo. Le pire en fait est que Sheila doit interrompre ses vacances pour partir en mission à l’improviste (« les satellites du SRO ont repéré une météo anormale »). Pas cool pour elle en plein mois de juillet !

Sheila est bien sûr entraînée au maniement des armes à feu, mais elle a surtout une aptitude particulière qui lui permet d’attirer des ennemis à elle. Ceux-ci sont alors en lévitation, pendant laquelle Sheila peut les repousser violemment (souvent mortellement), leur tirer dessus ou les taillader à l’aide de coups d’épée rapides. Quasi tous les adversaires peuvent se faire prendre à ce piège, certes après la destruction de leur bouclier pour les ennemis plus coriaces. Ces attaques au corps-à-corps s’imbriquent à merveille dans le système classique du FPS ; l’action est vive, amusante et jamais prise en défaut. Sheila présente en plus une agilité étonnante dans ses mouvements : double saut, esquive, escalade de haut vol et course sur les murs.

En ramassant des reliquaires bien mal planqués, vous gagnerez des points d’amélioration. L’obtention de nouvelles capacités ne prend pas des plombes (voir le dernier paragraphe de ce test) et change la façon de jouer. Votre épée, vos armes et surtout votre « exo-bras » recèlent des pouvoirs pratiques et amusants à manier, si bien que l’on oublierait parfois de « simplement » tirer sur les ennemis. En outre, les situations de jeu sont bien variées et s’enchaînent rapidement. Et même si certaines peuvent sembler moins maîtrisées, un quart d’heure d’infiltration basique ne fait de mal à personne. Bref, Bright Memory fait tout pour ne pas ennuyer le joueur et il y arrive de belle manière.

Malgré l’équipe de développement réduite à sa plus simple expression, le jeu a belle allure. Il se déroule en grande partie dans des espaces naturels, tels que des champs de roseaux, avec des pavillons chinois disposés sur votre route. Pour les amateurs d’authenticité, notons aussi que les décors reproduisent parfois des lieux réels de Chine. Sur le plan de la technique, les graphismes sont propres et quelquefois élégants. Certains effets graphiques modernes sont même au rendez-vous, comme le raytracing qui ajoute de jolis reflets sur Xbox Series (X du moins) et PS5 ainsi que la compatibilité 120 fps que nous n’avons pas pu tester. Par contre, les décors non destructibles semblent d’un autre temps, et nous avons rencontré deux bugs bloquants en moins de trois heures.

En moins de trois heures, comment ça ? Eh bien, ce sera le principal reproche que les joueurs pourront adresser à Bright Memory Infinite : une partie complète se termine en deux heures et demie. Difficile de ne pas trouver l’aventure trop courte, même si le jeu ne coûte que 20 euros. Mais, après tout, on peut voir le verre à moitié plein et considérer Bright Memory quasiment comme un jeu rétro que l’on aime relancer à l’occasion et terminer en une soirée. Il est même ainsi plus réaliste d’envisager la découverte des quatre modes de difficulté – qui a le temps ou l’envie de refaire plusieurs fois un jeu de 20 heures, sincèrement ? Le portage consoles de Bright Memory: Infinite propose d’ailleurs plusieurs tenues (vendues en DLC sur PC) pour relooker Sheila entre deux parties.

De très loin la tenue alternative la plus digne pour partir au combat (oui oui, même avec les hauts talons).

Note

12/20

Bright Memory: infinite est en quelque sorte un coup d’un soir. Pas le genre à vous filer des remords au réveil, mais plutôt celui qui vous donne le sentiment de vous être bien amusé(e) sans chercher une relation sérieuse. Certes, il ne vous occupera que deux heures et demie pour une partie complète, mais vous ne vous ennuierez pas une seconde. Un plaisir simple de jeu d’action, qui se perd parfois dans les productions plus ambitieuses.

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