Industria : Le FPS narratif

Industria : Le FPS narratif

Développé par le studio Bleakmill composé d’une poignée de personnes qui travaillent sur le projet durant leur temps libre, Industria est un jeu de tir à la première personne qui entend se concentrer sur l’aspect narratif avec une promesse : une aventure intense qui se boucle en 4h. Promesse tenue ?

Des ambitions, mais…

Nous sommes le soir de la chute du mur de Berlin et nous incarnons Nora, une scientifique allemande réveillée par un coup de téléphone de son amant Walter. Ce dernier semble affolé par Atlas qui, nous le découvrirons, se révèle être une réalité alternative. Anxieuse, Nora part donc à la recherche de Walter. Difficile d’en dire plus sans gâcher l’histoire tant celle-ci sera au final de courte durée. Certes, nous sommes devant un jeu concept de 4h, mais nous nous attendions à ce que le scénario soit plus dense que ça. En fin de compte, nous ne croiserons qu’un seul autre personnage et une poignée de robot hargneux dont il est bien trop facile de venir à bout.

Industria s’essaye à plein de choses sans jamais être mauvais, mais en n’excellant en rien non plus. Les prémisses d’énigmes se résolvent trop simplement et bien qu’aucune boussole ne nous dise par où aller, nous ne sommes jamais perdu et nous trouvons toujours vite notre chemin. L’exploration n’est jamais récompensée que par quelques munitions dont nous ne manquons pas, bien que le jeu arrive à nous faire penser le contraire. Les développeurs se sont aussi essayés à entrecouper les chapitres d’interludes étranges, mais ceux-ci n’apportent rien à l’atmosphère du jeu et ne font que ralentir la progression.

Peut mieux faire techniquement

Sur la partie visuelle aussi, Industria est ambitieux et va jusqu’à proposer du Ray Tracing malheureusement très mal optimisé puisqu’il arrive à mettre à genoux notre configuration relativement musclée équipée d’une GeForce 2070 SUPER. Cependant, même ces artifices ne parviennent pas à cacher la simplicité – pour ne pas dire la pauvreté – graphique ; Industria ressemblerait presque à un mod plus actuel d’un Half Life. Quelques fulgurances tentent de sauver la mise avec des ambiances et des lumières à couper le souffle, mais globalement, le soufflé retombe toujours bien trop vite.

Du point de vue du gameplay, Industria semble aussi dépassé. Il est par exemple impossible de sauter en sprintant et il nous arrivera souvent de tomber tant les sauts sont approximatifs. Le feeling des armes est presque inexistant et certaines animations sont si rigides qu’elles font peine à voir, comme les échelles qui ne sont que de simples travellings verticaux. Notons aussi que le jeu n’est pas exempt de bugs : nous avons été bloqué un moment par un bug qui nous faisait réapparaître sous la carte du jeu, pour mourir en boucle si nous chargions une partie avec la pioche équipée. Les développeurs semblent toutefois assez actifs sur le Discord de la communauté pour corriger tout ceci au plus vite.

Les interludes étranges

Note

14/20

Bien que passablement daté en n'étant pas à la hauteur de ses ambitions, Industria, pour une poignée d'euros, reste une chouette expérience pour qui aime le genre steampunk/post apo avec l'avantage de ne pas encombrer trop longtemps votre pile de jeux "à finir".

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