Mundaun : Entre Folklore et frissons

Mundaun : Entre Folklore et frissons

Créé par un seul homme (Michel Ziegler au sein du studio Hidden Fields), Mundaun est un survival-horror à l’esthétisme certain. Ses graphismes crayonnés, rappelant tantôt des croquis tantôt des toiles monochromes, attirent dès le premier coup d’œil. C’est dans le village isolé de Mundaun que notre héros Curdin va tenter de lever le voile sur la mort de son grand-père sans savoir que certains secrets auraient mieux fait de rester enterrés.

Une enquête en noir et blanc

L’arrivée à Mundaun est oppressante, cet endroit si reculé et coupé du monde ne laisse présager que le pire. Pour découvrir quel mal semble avoir frappé son village natal, Curdin devra se replonger dans le passé et explorer de fond en comble Mundaun. Sa progression sera ralentie par les méfaits du Malin et de ses sbires.

C’est sur cette ambiance encourageante que commence votre aventure en tant que Curdin. Et si notre héros n’est pas le plus combattif qui soit, on peut lui laisser le mérite d’être franchement sympathique. Cette empathie qu’on éprouve pour lui est étroitement liée à son doublage de qualité, collant parfaitement à l’ambiance particulière du titre directement inspirée du folklore alpin.

Intriguant et flippant à la fois

Et cette ambiance se traduit surtout grâce aux graphismes uniques du jeu. Le parti pris du noir et blanc est une excellente idée, on a réellement le sentiment de repartir dans le passé et surtout cela ajoute une certaine confusion dans les environnements, notamment lors des phases de jeu la nuit. Le jeu, étant une combinaison de dessins et de textures travaillées, avait tout pour innover et présenter une expérience inédite.

Malheureusement, la frontière est mince entre réussite et cache-cache technique. Si l’on peut être séduit par les graphismes, il est évident que ceux-ci ne sont pas exceptionnels et qu’ils peuvent s’apparenter par moments à des séquences de niveau Playstation 2. On pestera également contre la luminosité qui, même après réglage, donnera vie à des phases nocturnes peu claires et peu contrastées. S’y ajouteront des bugs très agaçants : chute dans le vide, passage à travers les décors, personnage ou commandes bloqué(es)… Une technique donc très faillible malgré cette beauté sous certains angles.

Une exploration en demi-teinte

La mécanique du jeu est centrée sur l’exploration en proposant une vue à la première personne. Les commandes sont simples : prendre un objet, l’associer et l’utiliser dans un environnement défini. Tout cela évidemment cadré par des icônes d’action. La progression au sein du village montagneux se fera à pied mais pas que. Pour vous déplacer, l’expérience est enrichie par la présence de télésièges et surtout du Muvel, sorte de camionnette servant à transporter le foin. Ce dernier, bien qu’étant sympathique, ne sera pas des plus maniables.

Les zones à explorer seront toujours bien définies, il sera donc difficile de se perdre d’autant plus que vos objectifs seront eux aussi bien définis. Les puzzles seront inexistants. Il s’agira surtout de trouver une clé pour ouvrir un bâtiment, une pièce. Tout cela en étant à proximité des endroits concernés, il n’y a donc aucune réflexion ou triturage de méninges pour progresser dans l’aventure. Ce fait est bien triste car on comprend très vite que la difficulté sera réduite au néant.

Même les ennemis, qui sont censés être l’élément de stress, sont justes stupides et pitoyables. Curdin est supposé les éviter, cela pour ne pas entrer en contact avec eux et donc ne pas rester tétanisé par la peur. En effet, votre personnage possède 3 jauges : une jauge de peur, une jauge de constitution et une jauge d’adresse avec les armes à feu. Chacune, pour évoluer, nécessite des actions bien particulières. Faire du café augmente votre résistance à la peur et lire certains manuels améliore vos aptitudes au tir. On se dit que ces éléments auront une influence importante au fur et à mesure de l’histoire, il n’en est rien.

Les ennemis trop conciliants semblent ne pas vouloir vous calculer et s’ils vous repèrent, ils vous laissent bien le temps de partir. Pas de challenge et donc au final pas réellement besoin de s’acharner à faire du café pour mieux contrôler sa peur puisqu’elle ne sert à rien.

Si l’exploration se déroule donc comme une promenade de santé, elle ne sera pas pour autant de courte durée. Hidden Fields a bien soigné sa mise en scène et les événements s’enchaineront à une vitesse somme toute bien maitrisée. De plus, en fonction de vos choix durant l’aventure, différentes issues pour Curdin seront possibles. Une manière de prolonger l’expérience si l’on souhaite voir tous les scénarios possibles.

Note

13/20

Mundaun est un survival-horror à l’identité bien marquée. L’ambiance travaillée et la mise en scène convaincante en font une jolie découverte. Néanmoins, le manque de challenge et d’actions novatrices ainsi que la technique perfectible terniront l’expérience dans les Alpes. Sans doute un autre méfait du Malin.

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