Breathedge

Breathedge

L’ESPACE ! Depuis le nombre d’années que nous nous côtoyons maintenant, vous devez sûrement vous douter que j’aime un peu l’univers du vide spatial qui nous entoure. Et sincèrement, des genres de jeux divers et variés sur l’espace, nous en avons vu passer. Allant du MMO avec Star Citizen en passant par l’arène de bataille en TPS que fut Fractured Space (RIP in peace petit ange) jusqu’à de la bonne aventure avec bourre-pif qu’est Rebel Galaxy Outlaw, nous avons couvert quasiment tous les genres… sauf un, et ce dernier a le vent en poupe depuis quelques années : le Survival.

Il n’est pas question ici de Survival Horror, mais de Survival type « ça commençait pourtant bien, mais me voici isolé avec plein de trucs que je vais devoir assembler pour me barrer ». Breathedge va donc rejoindre la compagnie des Survival en solitaire que sont Subnautica (et je risque d’y faire souvent référence ici, ce dernier étant devenu au fil du temps le mètre étalon du genre), The Long Dark ou encore Don’t Starve. Il existe aussi un genre parallèle du Survival avec du multijoueur, comme Raft ou encore The Forest, mais Breathedge est une aventure totalement en solitaire.

Breathedge, donc, est un jeu de survie au fin fond de l’espace. Après une malheureuse catastrophe faite en scénarium, il nous faudra rassembler ce qu’il nous reste de courage et de bidules flottants autour de nous pour mettre les voiles.

Comment les gars du studio RedRuins Softworks s’y sont pris pour que la sauce prenne en apesanteur ? On met notre combinaison pour découvrir cela.

Kalinka, kalinka, ça caille là

Comme indiqué un poil plus haut, Breathedge est issu du studio RedRuins Softworks, qui semble originaire de quelque part en Russie ou dans les environs. Ou peut-être d’ailleurs. Il n’y a que peu d’informations sur le studio. Cependant, si leur pays d’origine est bien correct, cela explique dès lors beaucoup de choses sur l’ambiance globale sur jeu.

C’est à bord du gigantesque vaisseau « Sans-Nom » que l’aventure commence, accompagné d’une sonorité qui dénote bon le « Pour la mère patrie, camarade ». Comme d’habitude, il nous arrive une bricole pas trop cool et le vaisseau se retrouve éparpillé au travers d’un gigantesque champ de ruines. Notre but, en tant qu’unique survivant de cette embrouille galactique, est de réunir les moyens nécessaires à notre évasion. Accompagné d’un assistant (voix-off) sarcastique, d’un sex-bot par chat qui aime spammer avec des messages, de poules et de votre courage, vous aurez à explorer les environs pour assembler les différents trucs nécessaires à votre survie.

Vos premières sorties seront très brèves, tellement votre champ d’action est limité par votre faible quantité d’oxygène de réserve mais aussi par la lenteur de vos déplacements. Vous apprendrez vite à découvrir que les épaves aux alentours recèlent des « trésors » (pour ne pas dire des « crasses bonnes à jeter ») que vous pourrez utiliser pour améliorer votre équipement. D’ailleurs, c’est grâce à un tutoriel à l’humour bien senti (mais j’y viendrai) que vous découvrirez comment augmenter votre réserve d’air ou encore comment fabriquer certains appareils/outils qui vous aideront à amasser encore plus de déchets qui vous serviront à leur tour à fabriquer des trucs, etc. etc. Les différents plans d’améliorations seront cachés dans les débris qui vous seront accessibles.

À l’image du jeu « Adrift » du studio Three One Zero, vos déplacements auront des conséquences immédiates. Chaque mouvement devra être réfléchi pour ne pas manquer d’oxygène en cours de route. Qui plus est, au début, les allers-retours vers votre environnement proche seront très fréquents tellement votre réserve est faible et que vos poches, peu profondes, se rempliront vites. À vous donc les joies dans un premier temps d’un farming bien tassé comme on les aime. Donc à base d’accumulation d’objets et surtout d’optimisation de vos déplacements et de votre espace de vie.

En plus de devoir améliorer votre équipement de survie, vous devrez aussi vous nourrir. Car oui, c’est bien de respirer, mais si vous ne vous nourrissez pas, cela ne sert un peu à rien. Donc, de la même manière que vous allez devoir recueillir des matières premières, vous aurez à chercher de la nourriture, tant de la glace que de la pâte nutritive. La glace permettra, je vous le donne en mille, de créer des bouteilles d’eau. La pâte nutritive, elle, mélangée à la glace, permettra de créer des rations de survie. Il existe plusieurs types de kit de survie, tant sucrés que salés, qui devront être consommés avec attention. Ces derniers vont provoquer une nécessité de boire plus ou moins, en fonction du type de kit consommé.

En lisant tout cela, vous l’aurez compris, nous sommes dans les grandes lignes de tout jeu de survie. À la manière d’un Subnautica, Breathedge propose aussi de créer une base, faite elle aussi de bric et de broc, pour vous offrir un port d’attache auto-suffisant et ainsi vous donner le potentiel d’augmenter votre survivabilité. De la même manière, vous pourrez aussi construire un véhicule. Mais je ne vais pas vous en dire plus, de peur de trop spoiler. Malheureusement, c’est ici qu’apparaît l’un des problèmes de gameplay, par rapport à Subnautica. Là où ce dernier « lâche » le joueur au milieu de la carte, et donc dans un coin assez central vis-à-vis d’une carte circulaire composée de biomes différents, Breathedge propose quant à lui une aventure plus linéaire, où vous aurez à avancer dans l’histoire de la même façon que vous avancez sur la carte, cette dernière est plutôt dans la longueur que circulaire. L’idée donc d’une base centrale fait ainsi moins de sens que dans Subnautica.

Humour Objectif

Alors, qu’est ce qui va principalement différencier un Subnautica d’un Breathedge ? Tant qu’à les comparer, allons-y pleinement. La principale différence sera l’humour. Pour Subnautica, la survie c’est une histoire sérieuse, avec des ennemis sérieux et des technologies qui pètent la classe (comme le gros sous-marin ou encore le couteau à bords laser). Breathedge dispose quant à lui d’un humour assez « entre-deux ». En effet, tout pue la récupération façon « Louis la brocante » jusqu’au point où ça en arrive à la limite du ridicule.

Pour vous donner quelques exemples de ce que notre Mac Gyver de l’espace peut faire, je vais vous renvoyer dans un ancien épisode du dessin animé « GI Joe », ce passage d’épisode avait d’ailleurs été mentionné dans un JDG : un protagoniste doit faire une sortie dans l’espace avec des matériaux de récupération. Un aquarium se retrouve donc utilisé comme scaphandre, des sacs poubelles comme combinaison et des canettes de soda comme moyen de propulsion. Ne cherchez pas plus loin, voici où se situe le niveau de craft dans Breathedge. Notre moyen de propulsion ne sera rien d’autre que le gaz que nous produisons naturellement, oui, BLAGUE PROUT. Les réserves d’oxygène ? Des préservatifs feront l’affaire. Vous l’aurez compris, nous frisons le ridicule à chaque instant.

Si au début de l’aventure, nous pourrions trouver cela cocasse, voire drôle, cela en devient facilement risible tellement cet humour bas du front devient au fur et à mesure plus qu’absurde. Cependant, et c’est là où j’ignore si Breathedge tient du génie ou non, notre voix-off assistant semble de cet avis aussi et n’hésite pas à singer l’humour plus que léger des développeurs, comme une façon d’avouer à demi-mot que ces derniers sont au courant qu’ils font n’importe quoi, mais au final, pourquoi pas ?

L’élément qui me fait dire que ces derniers veulent au final pousser notre réflexion plus loin que la simple blague carambar à base de prout, c’est que le jeu peut être cruel, mais cruel de logique et de réalisme, et non pas comme le serait un jeu dont le gameplay a été pensé pour souffrir à la Bloodborne. L’exemple type du « ah, mais, ouais » démarre aussi comme une blague à prout : vous pouvez uriner dans l’espace. C’est rigolo, 3 secondes, puis vous vous rendrez compte que la visière du scaphandre prend de la buée. L’urine de votre vessie vous tenait en fait chaud, et la vider vous place simplement dans un état d’hypothermie. Je le disais, cruel de logique. Et Breathedge est bourré de ce genre de choses.

Breathedge est un jeu qui ne révolutionnera pas le genre, loin de là. J’aurais tendance à lui préférer un Subnautica. L’humour que propose le jeu est en apparence très léger, au point qu’il pourrait rebuter nombre de joueurs. Mais, cachée sous une couche de « tralala-pouet-pouet », se trouve une petite pépite qui se laisse jouer, se laisse s’admirer, et si on arrive à s’en tenir à ça, c’est déjà plus que pas mal.

Note

15/20

Difficile de juger Breathedge sans le comparer à ses pairs bien établis dans le genre du Survival. Jouant entre le non-sens et la logique imparable, Breathedge se moque des poncifs du genre avec un humour qui tombe parfois dans le "too much". Mais, si le Survival est un genre que vous appréciez, Breathedge est la petite bouffée pas trop fraîche qui pourrait vous convenir.

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