Werewolf : The Apocalypse – Earthblood

Werewolf : The Apocalypse – Earthblood

Développé par les Français de Cyanide (BloodBowl, PCM, Styx ….) et édité par Nacon/BigBen, Werewolf a joui d’une tournée marketing réussie. Bande-annonce de feu, communiqués de presse audacieux et images à couper le souffle étaient au rendez-vous. Malheureusement, ce sont les seuls, ou presque, points positifs du jeu, mais je vous explique ça juste après.

Une histoire loup-ée

Le pitch semble compliqué aux premiers abords au vu de la quantité d’informations données dans l’œuvre originale, un jeu de table qui a connu un franc succès. Vous incarnez Cahal, un loup-garou de la tribu Fianna. Il a pour but d’aider son caern (tribu) à protéger et aider Gaïa, gardienne de la Terre. Pour ce faire, il va affronter des ennemis, comme le Wyrm, qui tentent de corrompre la Terre et ses habitants pour terrasser Gaïa. Ceux-ci ne sont bien évidemment pas les seules menaces, il faudra également se débarrasser de « Endron », une société humaine qui pollue et souhaite répandre son Earthblood…

Ajoutons à ça une mini histoire romanesque avec la femme et la fille de Cahal, le tout saupoudré de twists gros comme des maisons. Vous aurez vite compris qu’il s’agit au final de beaucoup de blabla pour pas grand-chose.

Du potentiel lycanesque

Incarner un humain capable de se changer en loup ou en garou suivant la situation, ça a de la gueule non? En tant qu’humain vous pourrez effectuer toutes les actions dont un humain est capable : parler aux gens, interagir avec les objets et machines ainsi que passer inaperçu dans la foule.

La transformation en loup, appelé ici Lupus, vous permettra elle de vous faufiler dans des conduits d’aération mais aussi d’être bien plus rapide et discret dans les phases d’approche. Les sauts du Lupus sauront aussi être un avantage tout au long de votre aventure.

Lors de votre transformation en Crinos (Garou), il vous sera aisé de venir à bout d’une tonne d’ennemis. En effet la force de Cahal sera décuplée et vous ferez un carnage sur la zone de combat, civil ou pas, tout y passe. La jauge de « rage » aura aussi toute son importance pour vous aider à venir à bout des ennemis les plus coriaces.

Là où le bât blesse, c’est que ces trois super idées, en plus d’être les seules du jeu, ne sont pas toujours bien amenées. Je m’explique, quand le jeu vous présente la possibilité de pirater les caméras et de vous faufiler avec le lupus pour prendre par surprise votre adversaire, vous aurez tout aussi vite fait de déclencher votre rage et de tout saccager sur votre passage transformé en Garou. Dommage, nous aurions aimé que tous les aspects du personnage soient plus travaillés et ne nous poussent pas sans cesse à la facilité de tout fracasser sur son passage.

Sans nul doute, tout aurait bien pu tourner autrement si le déroulement du jeu ne se réduisait pas à une succession de « tunnels », de combats et d’ordinateurs à déverrouiller. Un monde ouvert aurait été bien mieux adapté à un titre de ce genre.

Techniquement à hurler

Le titre étant initialement prévu pour la current-gen devenue old-gen vu le retard pris, je ne m’attendais pas à une claque graphique. Quoique vu les bandes annonces on pouvait espérer quelque chose de soigné et travaillé. Disons les choses, ce n’est pas le cas. Les graphismes sont dignes d’une fin de vie PS3, les collisions ne sont pas gérées pour un sou et les mouvements du Lupus semblent tout droit sortis d’un cartoon. Ça la fout mal pour un jeu dont l’élément principal est le loup.

Si graphiquement ce n’est pas ça, on pouvait espérer une bande-son au top. Et là non plus on n’y est pas. La musique « hard » et « métal » des menus semble sortie tout droit d’une cave et est tellement clichée. Des loups garous un peu gothiques? Mettons du gros métal… Mouais pas convaincu.

L’ambiance sonore générale ne déroge pas à la règle, elle non plus n’apporte rien ; vide et sans âme, on oublierait presque son existence. On regrette également pour un studio français de ne pas avoir doublé son titre dans sa langue maternelle. Les doublages anglais sont sobres et sans artifices. Pas une réussite, mais pas un raté non plus pour une fois. Il faut tout de même également noter le charisme digne des plus belles huîtres de Zélande pour 95% du casting. Hormis Cahal qui a « quelque chose », les autres et même le grand méchant sont lisses comme des fesses de bébé.

Pour terminer, parlons un peu durée de vie. Le jeu en mode « normal » ne m’a pas demandé plus de 6 heures en comptant très large. Ce qui est, à mon sens, largement insuffisant pour un jeu d’aventure. Ajoutons à cela que la rejouabilité est quasi nulle. Je ne me vois pas refaire exactement la même aventure sans changements… Il y a bien un choix à faire en fin d’aventure mais bon, vu qu’on ne s’attache pas vraiment aux personnages, ce choix devient tellement insignifiant…

Note

8/20

Une idée géniale dans un thème emballant mais pourtant, pas grand-chose à se mettre sous la dent avec Werewolf : The Apocalypse - Earthblood. L'ensemble est mal utilisé et mis en scène, ce qui donne ce résultat peu convaincant.

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